Harcèlement, travailleurs au Qatar... Le patron de la FFF répond aux accusations

Le président de la Fédération française de football (FFF) Noël Le Graët, accusé dans plusieurs enquêtes journalistiques de comportements inappropriés envers des salariées, assure ce mercredi n'avoir "jamais harcelé personne", dans un entretien au quotidien Le Parisien. "Je n'ai jamais eu le moindre geste déplacé de toute ma vie envers une femme" ni "envoyé de SMS" à caractère sexuel, balaye l'entrepreneur de 80 ans dans cet entretien fleuve, où il revient sur les différentes affaires qui pèsent sur la FFF qu'il dirige depuis 2011.

Sur la foi de témoignages anonymes, plusieurs médias ont épinglé le comportement du dirigeant breton ces dernières semaines : le magazine So Foot a évoqué en septembre l'envoi supposé par Le Graët de SMS à caractère sexuel à des employées, tandis que Radio France a rapporté en octobre plusieurs témoignages d'ex-salariées l'accusant de "harcèlement" et de comportements "inappropriés".

"Ce ne sont pas des accusations, mais des rumeurs sur la base de témoignages anonymes", rétorque Noël Le Graët. "Je démens totalement et fermement. [...] Je comprends bien qu'aujourd'hui, on ne peut plus complimenter une femme ou un homme pour son élégance, son sourire, les inviter à un déjeuner pour travailler... Parce que, sorti de leur contexte, exploités par des tiers, ce compliment, cette attention et cette manière de travailler peuvent devenir une arme que l'on peut retourner contre vous, pour vous nuire."

La Fédération fait par ailleurs l'objet depuis quelques jours d'une mission d'audit et de contrôle diligentée par le ministère des Sports pour éclaircir notamment les pratiques managériales de la FFF en matière de violences sexistes et sexuelles. Ses conclusions sont espérées "en début d'année 2023", selon une source proche de l'instance. "Il n'y a aucune affaire cachée d'agressions ou de harcèlements sexuels à la FFF", répond Le Graët au Parisien, répétant n'avoir "rien dissimulé". L'audit ministériel "sera l'occasion de montrer que la FFF ne fait pas rien, notamment en matière de contrôle d'honorabilité des encadrants dans les clubs".

Sur le sujet du respect des droits humains au Qatar, hôte du Mondial-2022, Noël Le Graët reconnaît par ailleurs avoir commis "une vraie maladresse" lorsqu'il avait réagi avec désinvolture aux images de l'émission de France Télévisions "Complément d'enquête" montrant les conditions de vie de travailleurs sous-traitants de l'hôtel des Bleus au Qatar. "Ce n'est pas insoluble ça, ce sont des coups de peinture", avait-il lancé.

Ce mercredi, le patron du football français rappelle qu'il ne "ferme pas les yeux" sur le sujet. "Je ne cautionne pas la réalité sociale ou des droits de l'homme qui doivent progresser au Qatar", martèle-t-il. Une délégation fédérale s'est rendue ces derniers jours dans l'émirat pour une mission de contrôle.