En France, la loi n'interdit pas explicitement le port du voile aux sportives lors des compétitions.Certaines fédérations, comme celle de football, ont fait le choix de le proscrire.D'autres, comme celle de handball ou de rugby, ont une position plus ouverte.
La position de la FFF fait-elle figure d'exception ? Des jeunes joueuses amatrices de football revendiquent auprès de la Fédération française de football de pouvoir participer aux compétitions sportives sans que le port du voile puisse poser problème. L'instance sportive qui compte le plus grand nombre de licenciés en France refuse en invoquant un principe de neutralité. D'autres fédérations, en France ou à l'international, ont fait un choix différent.
Des restrictions pour des questions de sécurité
En effet, en France, si loi impose la neutralité aux salariés et agents travaillant pour des fédérations délégataires d'un service public, c'est en revanche bien plus flou pour leurs usagers. D'où des règles différentes en fonction des disciplines. Ainsi, contrairement au foot, certains sports comme le tennis ou l'équitation ne tranchent pas cette question. "Les joueurs doivent porter des vêtements compatibles avec la pratique du tennis et des chaussures adaptées à la surface notamment sur terre battue, moquette et gazon", ordonne ainsi simplement l'article 7 des règlements sportifs de la FFT.
Porter le hijab est donc possible, en principe, pour les sportives qui souhaitent faire des compétitions. Cependant, cette liberté est parfois restreinte pour des questions de sécurité. C'est en tout cas ce qu'invoque la Fédération française de basket pour interdire cette pratique à ses usagers.
La Fédération française de handball, elle, l'autorise. Néanmoins, le foulard autour du cou est interdit, le règlement considérant que cela pourrait poser un problème de sécurité pour les joueuses lors du jeu. De même pour la Fédération française de rugby, qui précise que le foulard est autorisé "à condition qu’il ne constitue pas un danger pour celle qui le porte ou les autres joueuses". Ainsi, l'ancienne internationale française Assa Koïta a pu garder son voile lors de ses matchs, notamment avec son club, le Stade Français, en le portant sous un casque de protection de rugby.
Des fédérations internationales plus souples sur la question du voile
Au niveau international, les règlements se sont peu à peu allégés, les fédérations préférant s'adapter face à des cas particuliers. Ainsi, la Fédération internationale de football a levé l'interdiction en 2014 à la suite d'une expérimentation pendant deux ans entreprise par l'IFAB, l'organe qui régit les lois de la discipline. Cette décision avait été prise lorsque l'équipe féminine d'Iran avait été forcée de déclarer forfait lors des matchs éliminatoires pour participer aux Jeux olympiques de Londres car ses membres refusaient d'ôter leur hijab.
De même du côté de la Fédération internationale de basket-ball, qui autorise le port du hijab depuis 2017, mais aussi du karaté, de l'athlétisme, la boxe en 2019, ou encore du tennis. Lors de l'Open d'Australie en janvier, Meshkatolzahra Safi a d'ailleurs été félicitée pour avoir été la première joueuse iranienne et la première joueuse voilée à gagner un match du circuit junior du Grand Chelem.
D'une manière générale, la Charte olympique dispose qu'"aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique". Mais en pratique, le Comité international olympique laisse le choix aux fédérations sportives d’interdire ou d’accepter que les athlètes féminines se distinguent par des attributs vestimentaires compatibles avec leur religion.
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