DÉBAT – Si le sélectionneur, Didier Deschamps, a tenu à défendre le président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, il ne partage pas pour autant son avis sur la question de l’interruption des matchs en cas de manifestation homophobe en tribunes. Une divergence de points de vue qui existe aussi parmi les joueurs de l’équipe de France.
En affirmant qu'il "arrêterait un match pour des cris racistes" mais que c'était une "erreur" de vouloir le faire pour des manifestations homophobes, Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football (FFF), a provoqué de vives réactions, jusqu’au plus haut sommet de l’État, relançant la polémique sur la manière dont le gouvernement et la Ligue de football professionnel (LFP) ont récemment entrepris de lutter contre l'homophobie dans les stades. Ce qui a poussé le sélectionneur des Bleus à monter au créneau mardi soir.
"Je n’ai pas pour habitude de commenter les déclarations de mon président. Ce que je peux vous dire, c’est que je le connais depuis de nombreuses années, que sur le plan humain c’est quelqu’un qui a toujours lutté contre toutes les discriminations dans le sport, a en effet tenu à déclarer Didier Deschamps, lors de la conférence de presse consécutive au match France-Andorre (3-0). La Fédération et tous ses services, tout le monde va dans ce sens pour qu’il y ait le moins de problèmes possibles dans le football. Après, je ne vais pas rentrer dans la polémique, en rajouter, vous connaissez ma position."
C'est très clair, quelle que soit la forme de discrimination, il n'y a pas de place pour ça dans un stade. Il faut être intransigeant.
Didier Deschamps
Sa position ? Le coach des champions du monde l’avait effectivement exprimée dès la fin août, quand les interruptions se multipliaient sur les terrains de Ligue 1 et de Ligue 2 : "C'est très clair, quelle que soit la forme de contestation ou de discrimination, il n'y a pas de place pour ça dans un stade Il faut être intransigeant. Sur un terrain, dans un stade, dans n'importe quel sport. On est tous unis dans la lutte contre ce problème-là. Il ne faut pas que des minorités viennent nuire à la beauté de ce sport." Manière d’indiquer indirectement que, pour lui, l’arrêt des matchs est justifié.
Si Didier Deschamps défend Noël Le Graët, il n’est donc pas, cette fois, sur la même ligne que son président. Lequel considère, lui, que "l’arrêt des matchs accentue le problème", et que "faire du football l’image de l’homophobie en France, c’est un peu fort de café"... Plus largement, le président de la FFF explique : "L’homophobie est un problème national. Si ce n’était que le football, je laisse ma place pour le régler. On n’a absolument aucun problème. Que quelques spectateurs aient exagéré, je ne l’accepte pas non plus. On va faire en sorte que cela disparaisse. Mais le jeu doit être pratiqué."
Je suis contre l’arrêt des matchs.
Hugo Lloris
Une position globalement partagée par les joueurs professionnels de Ligue 1 et de Ligue 2 s’étant exprimé sur le sujet ces dernières semaines. Et chez les Bleus ? "Si vous voulez mon point de vue, en tant que joueur, en tant qu’acteur de ce sport, je suis contre l’arrêt des matchs, quelle que soit la forme de discrimination, a clamé le gardien et capitaine Hugo Lloris mardi soir au micro de La chaîne L'Équipe, juste après la victoire face à Andorre. Ce n’est pas la solution appropriée parce que ça ne va pas empêcher une minorité d’imbéciles de faire ce qu’ils font dans les stades. Il y a d’autres solutions. Il faut soutenir la LFP. Elle prendra la meilleure décision."
De son côté, Antoine Griezmann, qui a déjà apporté son soutien à la cause LGBT à plusieurs reprises et avait posé au mois de mai dernier en Une du magazine Têtu, a pris le contre-pied de son capitaine et de son président, allant plutôt dans le sens de son sélectionneur. "Pour moi, c'est très bien d'arrêter les matchs, que ce soit pour des chants homophobes ou des chants racistes, a en effet lâché la star des Bleus sur les ondes de RTL mardi soir. Si on arrête les matchs, les gens ne seront pas contents et ils arrêteront de le faire." En tout cas, ce débat, lui, n’a pas fini de faire causer. Et encore moins de cliver.
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