Pourtant bien embarqué contre Bâle, l'OGC Nice s'est écroulé dans les derniers instants de la rencontre, laissant la Ligue 1 sans représentant en demi-finale des coupes d'Europe.À cause de cet improbable revers, et d'une saison globalement décevante pour le football hexagonal, la France pourrait perdre sa cinquième place au classement UEFA à la fin de la saison.Il s'agirait, le cas échéant, d'une bien mauvaise nouvelle.
Le couperet n'a jamais été aussi près de tomber. Plombée par les éliminations précoces de ses têtes d'affiche, la France (61,164 points) ne compte plus qu'une toute petite longueur d'avance sur les Pays-Bas (59,9), sixièmes à l'indice UEFA.
Comment en est-on arrivés là ?
Éliminé dès la phase de poules de la Ligue des champions, sans réussir à obtenir une troisième place synonyme de renversement en C3, l'Olympique de Marseille a donné le ton d'une campagne continentale en deçà des attentes pour les clubs de Ligue 1. Il a rapidement été imité par Monaco, incapable de s'extirper de son groupe en Ligue Europa puis finalement éliminé par le Bayer Leverkusen dès les seizièmes de finale de la Ligue Europa Conférence. L'autre grande chance française dans la compétition, le Stade Rennais, incapable d'imposer sa loi contre les Ukrainiens du Shakhtar Donetsk - largement perturbés par le conflit, que ce soit en termes de départs de joueurs ou de manque de compétition -, a piteusement pris la porte au même stade du jeu. Le FC Nantes, longtemps héroïque, est lui tombé sur plus fort, face à la Juventus Turin.
Surtout, dans le sillage d'une seconde partie d'exercice chaotique, le Paris Saint-Germain, censé être la locomotive du football tricolore, a largement déçu. Deuxième de son groupe derrière le Benfica Lisbonne au terme d'un scénario rocambolesque, le club de la capitale n'a jamais paru en mesure d'inquiéter un Bayern Munich pourtant loin du niveau de ses grandes années. Deux confrontations de 90 minutes plus tard, les Parisiens ont quitté la C1 dès les huitièmes de finale.
Seul l'OGC Nice, parvenu à se hisser en quarts de finale de la Ligue Europa Conférence, a tenu son rang. Mais là aussi, la fin d'aventure des Azuréens, en bonne position jusque dans les derniers instants contre Bâle - sixième de son championnat local -, laisse un goût amer.
Un déclin linéaire
Mais l'indice UEFA étant calculé sur cinq saisons, c'est surtout une succession de mauvaises performances, avec en tête de liste un cru 2020-21 totalement manqué (seulement 7,916 points récoltés), qui est sur le point d'être sanctionnée. En dehors de l'année dernière qui a été plutôt faste (18,416), les clubs hexagonaux peinent désormais à briller sur la scène continentale. Au-delà de la problématique autour du Paris Saint-Germain, dont l'équipe est probablement la plus faible depuis le début de l'ère qatarie, la France paye le déclassement de certains clubs historiques (Bordeaux, Lyon) mais aussi le fait que la coupe d'Europe passe au second plan pour de nombreuses formations. "Je pense qu’on a, mentalement, beaucoup de progrès à faire. Parce que souvent, on a un complexe d’infériorité", a d'ailleurs reconnu vendredi Bruno Genesio, entraîneur de Rennes.
La France peut perdre sa cinquième place dès cette saison
Résultat des courses, la France, qui avait encore plus de 15 points d'avance sur les Pays-Bas il y a encore deux ans (56,081 contre 39,2) et une dizaine d'unités (60,081 contre 49,3) au début de la saison, se retrouve à présent au pied du mur. C'est d'autant plus problématique que les clubs néerlandais peuvent encore augmenter leur total avant la fin de l'exercice puisqu'ils ont encore un représentant en lice. En effet, l'AZ Alkmaar s'est qualifié pour les demi-finales de la Ligue Europa Conférence. Dans le dernier carré, les coéquipiers de l'international grec Vangélis Pavlídis croiseront le fer avec West Ham.
De ce fait, les Bataves peuvent encore espérer dépasser, sur le fil, les Français à l'indice UEFA. Pour cela, l'AZ doit remplir une double condition : soulever le trophée dans la compétition et faire un carton plein (trois victoires en trois matchs) pour y parvenir. Tout revers ou match nul assurera la France de garder son précieux strapontin.
Pourquoi la cinquième place est si importante ?
Lors de la saison 2024-2025, la nouvelle formule des compétitions européennes fait son apparition. Or c'est le calcul de l'indice UEFA à la fin de la saison actuelle qui déterminera le nombre de clubs que chaque championnat peut envoyer sur la scène continentale. L'enjeu est fondamental. Si la France achève son année à la cinquième place, elle pourra envoyer quatre clubs en Ligue des champions (trois directement en "phase de la Ligue", qui remplacera l'actuelle phase de groupes, et un autre en tours préliminaires). Ce strapontin serait aussi synonyme d'une place en phase de groupes de la Ligue Europa pour le cinquième du championnat et le vainqueur de la Coupe de France. Enfin, la formation terminant à la sixième place de Ligue 1 accéderait aux barrages de la Ligue Europa Conférence. En tout, sept clubs de l'Hexagone pourraient donc potentiellement être européens.
Au contraire, en cas de rétrogradation au sixième rang, notre pays n'aurait que trois représentants en Ligue des champions (deux en phase de la Ligue et un en tours préliminaires). Par ailleurs, seul le vainqueur de la Coupe de France serait directement qualifié pour la Ligue Europa. Dans ce scénario, le quatrième et le cinquième du championnat devraient triompher de trois tours préliminaires pour atteindre les phases de groupes, respectivement de la Ligue Europa et de la Ligue Europa Conférence. Dans le meilleur des mondes, ce sont donc six clubs français qui seraient engagés (et certainement bien moins en raison des multiples qualifications nécessaires).
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