Jeux olympiques d'hiver 2018 : le monde a rendez-vous à Pyeongchang

JO d'hiver de Pyeongchang : 30 ans après les "Rasta Rocketts", la Jamaïque revient avec ses "Rasta Rocouettes"

Publié le 17 février 2018 à 11h04, mis à jour le 21 février 2018 à 14h30
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Source : Sujet JT LCI

RASTA ROCOUETTES - Trente ans après la participation de leurs aînés masculins aux Jeux olympiques de Calgary, dont l'histoire avait été adaptée par les scénaristes du film "Rasta Rockett", les bobeuses jamaïcaines ont fait leurs débuts mardi et mercredi, à Pyeongchang. Une histoire comme on en fait plus.

La Jamaïque rejoue "Rasta Rockett" à Pyeongchang. Trente ans après Dudley Stokes et ses trois collègues, qui s'étaient qualifiés pour la première fois de l'histoire de l'île des Caraïbes aux Jeux d'hiver, à Calgary en 1988, l'équipe jamaïcaine de bob à deux dames va tenter à son tour l'aventure olympique. Mais cette fois-ci, contrairement à ce qui avait été fait avec les garçons, l'équipage n'a pas été composé à la hâte et n'a pas bénéficié d'une invitation du CIO. Les "Rasta Rocouettes" (leur surnom, ndlr), Carrie Russell, Audra Segree et Jazmine Fenlator-Victorian, ont obtenu leur qualification pour la compétition hivernale dans les règles de l'art. 

Entrée en lice mardi, l'équipage, emmené par la pilote Jazmine Fenlator-Victorian, qui a déjà participé aux Jeux de Sotchi avec le Team USA au bénéfice de sa double nationalité, et sa partenaire Carrie Russell, médaillée d'or du relais 4x100m aux Mondiaux d'athlétisme en 2013, s'est qualifiée pour la suite de la compétition ce mercredi (12h40 puis 14h00). Celles qui se sont entraînées en Suisse pour préparer leurs premiers JO devront s'inspirer de leur 7e place à Winterberg, en Allemagne, le meilleur résultat de la Jamaïque en Coupe du monde. Et mettre de côté le folklore qui les entoure depuis leur arrivée du côté de la Corée du Sud.

La "diversité" au cœur de leur message

Car, pour les Jamaïcaines, participer aux Jeux, c'est avant tout une question de fierté. La fierté de porter les couleurs de leur pays natal et, par la même occasion, de clamer haut et fort leur diversité. "C'est important que des jeunes filles et des jeunes garçons voient quelqu'un qui leur ressemble, qui parle comme eux, qui a la même culture, les même cheveux crépus et un peu fous, la même coupe naturelle aussi, la même peau sombre. (...) Si on ne le voit pas, on se dit qu'on ne peut pas y arriver, qu'on n'y a pas accès. Et ce n'est pas normal", a expliqué Jazmine Fenlator-Victorian, lors d'une conférence de presse le 10 février dernier.

"Mes compatriotes voient que s'ils veulent aller aux JO d'hiver et par exemple faire du ski alpin, ils le peuvent", a-t-elle ajouté, très émue. "Et aujourd'hui, ils voient des Jamaïcains concourir ici."

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Mais le 14 février, à trois jours du premier entraînement officiel, le rêve a bel et bien failli tourner au cauchemar. Pendant quelques heures, leur participation a été remise en question après la démission de leur coach Sandra Kiriasis, championne olympique allemande et championne du monde. Cette dernière, qui n'a pas accepté d'être reléguée au rang de simple analyste de performance, était en effet propriétaire du bob que les Jamaïcaines utilisaient sur la piste de glace. Les "Rasta Rocouettes" n'avaient donc plus que jusqu'à samedi, date limite imposée par les organisateurs avant de devoir déclarer forfait, pour trouver un véhicule.

C'était sans compter sur la solidarité entre Caribéens. La compagnie Red Stripe, du nom d'une bière locale, a proposé de fournir un bob à l'équipe. Une iniatitive saluée par la Fédération jamaïcaine de bobsleigh et de skeleton. "Nous sommes concentrés sur notre objectif : arriver préparés mentalement et physiquement sur la ligne de départ. Nous avons eu quelques défis à relever à Pyeongchang, mais nous restons unis et remercions nos fans et collègues pour leur soutien indéfectible", a assuré le président Chris Stokes au journal The Gleaner

Trente ans après leurs illustres aînés, les Jamaïcaines vont bien s'élancer sur la piste de glace, sous les yeux du monde. À leurs côtés, elles retrouveront les Nigérianes, premières athlètes africaines à participer aux JO d'hiver, elles aussi engagées en bobsleigh. Avec une ambition commune : crever l'écran et inspirer la nouvelle génération à se lancer dans l'aventure. 


Yohan ROBLIN

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