JO de Pékin : Kamila Valieva autorisée à concourir malgré des suspicions de dopage

M.G
Publié le 14 février 2022 à 9h52
Kamila Valieva à l'entraînement avant l'épreuve individuelle de patinage artistique.

Kamila Valieva à l'entraînement avant l'épreuve individuelle de patinage artistique.

Source : Anne-Christine POUJOULAT / AFP

Le Tribunal arbitral du sport autorise la Russe Kamila Valieva à s'aligner sur l'épreuve individuelle de patinage artistique.
La patineuse était dans l'expectative après la découverte d'un contrôle antidopage positif réalisé fin décembre.
Avec ses coéquipiers, la jeune prodige a remporté l'épreuve par équipe au début de la quinzaine.

Revirement inattendu. Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a autorisé lundi Kamila Valieva à participer à l'épreuve individuelle de patinage artistique aux JO de Pékin. Sans se prononcer sur le fond de l'affaire, l'instance a confirmé la levée de la suspension provisoire de l'adolescente, décidée mercredi dernier par l'agence antidopage russe (Rusada). Cette sanction faisait suite à un test antidopage positif, réalisé en décembre dernier. "Empêcher l'athlète de concourir aux JO lui causerait un préjudice irréparable", justifie le TAS, rappelant que le jeune âge de l'athlète (moins de 16 ans) implique des règles de preuves spécifiques et des sanctions allégées. 

"Mépris systématique de la Russie pour un sport propre"

Dans la foulée, et sans surprise, le Comité olympique russe (ROC) s'est félicité de cette décision, "la meilleure nouvelle de la journée". À l'inverse, les Américains, devancés par les partenaires de Valieva lors de l'épreuve de patinage artistique par équipe, ont fustigé cette position. "Nous sommes déçus par le message envoyé par cette décision", indique, avec amertume, Sarah Hirshland, présidente de l'USOPC. "Les athlètes ont le droit de savoir qu'ils se battent avec les mêmes chances. Malheureusement, aujourd'hui, ce droit a été nié. Cela semble être un nouveau chapitre du mépris systémique et généralisé de la Russie pour un sport propre", accuse-t-elle.

La jeune prodige de 15 ans - première patineuse à réussir des quadruples sauts dans l'histoire olympique - peut donc poursuivre son rêve d'or olympique en individuel, dès sa première saison chez les seniors. Le programme court femmes est programmé mardi, à partir de 11h00, heure française. Ce lundi, à la veille de cette épreuve, elle s'est entraînée normalement sur la glace de Pékin

Vers de futures sanctions ?

En revanche, cette décision du TAS ne ferme pas la porte à une future sanction, pouvant aller jusqu'à l'annulation de ses résultats. C'est d'ailleurs pour cette raison que le CIO ne prévoit pas de cérémonie de remise des médailles pour les épreuves auxquelles participe Valieva, que ce soit pour celle par équipe ou l'individuelle. "La décision [du Tribunal arbitral du sport ce lundi] est au sujet de sa participation [aux JO-2022]. Toutes les autres questions feront l'objet des discussions supplémentaires durant les Jeux, y compris la question de la remise des médailles aux équipes", a ainsi indiqué Mark Adams, le porte-parole du CIO. La question de la cérémonie de remise des médailles "ne sera probablement pas résolue durant les Jeux et c'est regrettable, mais nous devons respecter les procédures", ajoute-t-il. 

Pour rappel, Kamila Valieva a fait l'objet d'un contrôle antidopage positif fin décembre durant les Championnats de Russie. Elle n'a, toutefois, été notifiée du résultat positif - pour des traces de trimétazidine - qu'au lendemain du titre avec la Russie dans l'épreuve de patinage artistique par équipes. Rusada, dont la réputation a été entâchée par plusieurs scandales de dopage, a immédiatement suspendu, à titre provisoire la jeune athlète. Le CIO, l'AMA et la Fédération internationale de patinage ont ensuite saisi le TAS. Cette "notification tardive", par le laboratoire de Stockholm chargé de l'analyse, "a empêché l'athlète de réagir" alors même qu'elle n'y était pour rien, a tranché Matthieu Reeb, directeur général de l'instance. 


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