Favorite pour l'or, mais empêtrée dans une affaire de dopage, Kamila Valieva s'est effondrée, jeudi 17 février, terminant au pied du podium.Une prestation sur la glace qui a "troublé" Thomas Bach, le président du CIO.
Il n'a pas pu rester impassible face à "la très triste histoire de Kamila Valieva". Souvent qualifié de diplomate agile, plus attaché à ménager le sport business qu'à taper du poing sur la table, Thomas Bach a fait de sa neutralité son credo. Sauf que, cette fois, le très politique président du Comité international olympique (CIO) n'a pu contenir son ressentiment.
Vendredi 18 février, lors d'un point presse en marge des JO d'hiver de Pékin, il a avoué avoir été "très troublé" par la prestation de la patineuse russe, rattrapée sur la patinoire par les suspicions de dopage. Favorite pour l'or olympique en individuel et largement en tête du concours après le programme court, elle s'est liquéfiée sur la glace au cours du programme libre, lors duquel elle est apparue déboussolée, chutant à plusieurs reprises, pour terminer, en larmes, au pied du podium.
J'étais très troublé quand j'ai regardé la TV
Thomas Bach, président du CIO
"J'étais très troublé hier quand j'ai regardé à la TV (le programme libre de patinage artistique, ndlr) et que j'ai vu dans sa performance à quel point elle avait dû ressentir la pression. De par mon expérience d'athlète, je sais un peu ce qu'est la pression, mais celle-ci était au-delà de ce que je peux imaginer, particulièrement pour une jeune fille de 15 ans", a affirmé le patron de l'instance olympique. "La voir craquer sur la glace, pleurer et essayer de finir son programme était difficile. Dans chaque mouvement, son langage corporel, on voyait le stress immense."
Kamila Valieva avait été suspendue provisoirement, le 8 février, par Rusada, l'agence antidopage russe, pour un contrôle positif à la trimétazidine, fin décembre 2021. Ce produit, interdit par l'Agence mondiale antidopage (AMA) depuis 2014, est utilisé pour soulager les angines de poitrine. Il sert aussi, dans certains cas, à lutter contre des baisses de l'acuité visuelle ou des vertiges, auxquels les patineuses peuvent être soumises. Notifiée de ce test positif, quelques heures après sa victoire dans l'épreuve par équipes avec le Comité olympique russe, la patineuse de Kazan avait obtenu la levée de sa suspension, décision confirmée par le Tribunal arbitral du sport (TAS), qui l'a autorisée à participer au concours individuel.
Cela ne me donne pas confiance dans son entourage
Thomas Bach, président du CIO
"Elle aurait sûrement préféré quitter la glace et laisser tout cela derrière elle", a estimé Thomas Bach, qui a regretté la froideur et l'attitude de l'entourage de Kamila Valieva, après sa déroute sur la glace olympique. "Et comment elle fut reçue par son entourage en sortant de la glace... C'était glacial, au lieu d'essayer de l'aider et de la réconforter." Réputé pour ses méthodes d'entraînement controversées, son entraîneure, Eteri Tutberidze, lui a demandé pourquoi elle avait "cessé de se battre".
"On sentait la distance et en interprétant le langage corporel (de sa coach, ndlr), c'était dédaigneux. Comment peut-on être si froid avec son athlète ? Cela ne me donne pas confiance dans son entourage, indépendamment de ce qui a pu se passer, ou va se passer dans le futur, comment (est-il possible de) traiter une athlète mineure de 15 ans comme cela ?", a-t-il déploré. Un entourage sur lequel l'AMA va enquêter, car "un athlète se dope rarement seul", a assuré le président du CIO. "J'espère que l'enquête permettra à la vérité d'être révélée et que des mesures fortes et appropriées seront prises."
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