NOUVEAUTÉS - Après le golf et le rugby à VII à Rio en 2016, quatre nouveaux sports et une discipline déjà apparue aux JO font leur entrée au programme des Jeux d'été de Tokyo 2020, à savoir le surf, le skateboard, le karaté, l'escalade et le baseball/softball.
Les JO se dépoussièrent. Longtemps composés d'un noyau de 25 sports principaux, auxquels trois nouvelles disciplines venaient s'ajouter épisodiquement, les Jeux d'été se sont mis à la page. Grâce aux réformes entreprises par le président Thomas Bach, qui a permis l'abolition de la limite de 28 sports, tout en maintenant un maximum de 10.500 athlètes et 310 podiums, le programme olympique a pris du poids. Il est passé de 28 disciplines à Rio en 2016 - avec le retour du golf et du rugby à VII - à 33, quatre ans plus tard, à Tokyo. Du 23 juillet au 8 août 2021, les fans d'olympisme vont découvrir cinq nouveaux sports, que le Comité international olympique (CIO) a décidé d'introduire pour toucher "un public plus jeune".
Après avoir écarté des sports candidats, comme le squash, le bowling et le wushu, un art martial chinois, le CIO a acté, dès août 2016, l'entrée au programme de Tokyo 2020 du surf, du skateboard, du karaté, de l'escalade, du baseball et de son pendant féminin, le softball. Ce sport, dont les Japonais sont fanatiques, étaient apparus aux JO de Barcelone en 1992, avant de disparaître après les Jeux de Pékin de 2008. Ces cinq disciplines représentent "une combinaison de sports déjà bien établis et d'autres émergents, bénéficiant d'une grande popularité au Japon et au-delà", avait justifié l'instance internationale.
Le surf, ça va faire des vagues
Des quatre petits nouveaux, c'est le plus attendu dans l'Archipel. On parle évidemment du surf (25 au 28 juillet). Que les puristes se rassurent, il n'y aura pas de vague artificielle à Tokyo. Même si les vagues au large de Tsurigasaki Beach, à environ 100 km au sud-est de la capitale nippone, n'auront pas d'équivalence avec les rouleaux de Tahiti, où se dérouleront les épreuves de Paris 2024. Un spot ayant déjà accueilli des compétitions du circuit professionnel. Sa localisation - il s'agit de l'un des points les plus à l'est du Japon - le rend adapté à toute houle venant du nord, de l'est ou du sud, selon la saison.
Approved by @Olympics ! Baseball/Softball, Karate, Skateboarding, Sport Climbing & Surfing are part of #Tokyo2020 ! pic.twitter.com/xgG2KXP6cQ — #Tokyo2020 (@Tokyo2020) August 3, 2016
Vingt hommes et autant de femmes seront en compétition dans trois tours et trois finales, avec à chaque fois des manches de 30 minutes. Ils se verront attribuer une note allant de 1 et 10 pour chaque vague surfée, selon des critères prédéfinis. Seules les deux meilleures vagues de chaque surfeur seront prises en compte dans leur score final. Malgré l'absence de la légende de la discipline Kelly Slater, qui n'a pas réussi à se qualifier, la bataille pour l'or olympique va battre son plein entre l'Américain John John Florence et les Brésiliens Gabriel Medina et Italo Ferreira. La course au podium sera aussi serrée chez les dames, avec les Américaines Carissa Moore et Caroline Marks et les Australiennes Stephanie Gilmore et Sally Fitzgibbons.
La délégation tricolore sera représentée par Michel Bourez, Jérémy Florès, Johanne Defay et Pauline Ado. "On annonce deux médailles : une pour les garçons et une autre pour les filles", a fixé pour objectif Michel Plateau, directeur technique national à la Fédération française, dans un entretien à L'Équipe. "On ne donne pas la couleur, mais on a quand même des ambitions par rapport à ça."
Le skateboard, la rue à l'honneur
Décidément, les sports de glisse seront tendance à Tokyo, avec le skateboard, qui va faire ses grands débuts dans le programme olympique. La discipline, qui se déroulera dans le parc de sports urbains d'Ariake, sera divisée en deux compétitions : le street (25 et 26 juillet), ressemblant à une rue avec escaliers, bordures et pentes, et le park (4 et 5 août), c'est-à-dire un parcours combinant un bowl en forme dôme et une variété de courbes complexes. Le plateau sera composé de 40 hommes et 40 femmes, avec 20 riders par compétition. Il y aura trois athlètes au maximum par pays et par épreuve.
À domicile, la Japonaise Misugu Okamoto (15 ans), championne du monde en 2019, espère décrocher l'or tant convoité. Sa principale concurrente dans l'épreuve féminine du street sera la Brésilienne Leticia Bufoni. Sky Brown (13 ans), plus jeune athlète britannique aux Jeux d'été depuis la nageuse Margery Hinton, 13 ans et 44 jours à Amsterdam en 1928, sera l'attraction de l'épreuve de park. L'Américain Nyjah Huston, numéro un mondial et quadruple champion du monde, sera le favori chez les hommes. La délégation française aura de belles chances de médailles avec son porte-étendard, le champion d'Europe Vincent Milou, Aurélien Giraud (street), Vincent Matheron (park), Charlotte Hym (street) et Madeleine Larcheron (park).
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Le karaté, un petit tour et puis s'en va
Il vient tout droit du Japon. Le karaté (5 au 7 août), l'un des arts martiaux les plus populaires au monde, va faire sa première apparition aux JO, mais peut-être aussi pour sa dernière, après avoir été écarté du programme de Paris 2024, au profit du breakdance. La version olympique se déclinera en deux compétitions : le kata (coups chorégraphiés dans le vide) et le "kumite" (lutte entre deux adversaires, où les attaques sont ultra-contrôlées). Au total, 80 athlètes ont décroché leur billet pour Tokyo 2020 : 20 en kata et 60 en kumite. Les deux disciplines présenteront un nombre identique de femmes et d'hommes.
Le Japonais Ryo Kiyuna, originaire d'Okinawa, l'île sur laquelle s'est développé le karaté, sera l'un des favoris de la compétition de kata en tant que triple champion du monde. Son adversaire pour l'or sera l'Espagnol Damián Quintero. Leur confrontation fait office de clásico dans le monde du kata. Chez les femmes, l'Espagnole Sandra Sánchez, surnommée "la meilleure de tous les temps" par la Fédération internationale, sera opposée à la locale Kiyou Shimizu et à la Française Alexandra Feracci. À Tokyo, il y aura six épreuves de kumite : trois catégories de poids chez les hommes, idem chez les femmes. Le champion du monde Steve Da Costa (-67 kg) et Leïla Heurtault (-61 kg) défendront les couleurs de la France.
L'escalade, les émotions du vide
C'est sans doute le sport le plus spectaculaire à regarder. L'escalade, discipline qui nécessite force, stratégie, souplesse, puissance et endurance, sera de la partie dans la mégalopole japonaise (3 au 6 août), avec la vitesse, la difficulté et le mur (ou bloc). Le classement final sera déterminé par les résultats combinés des trois disciplines. Quarante grimpeurs et grimpeuses à Tokyo, répartis équitablement, tenteront de remporter les six médailles en jeu (deux en or, deux en argent et deux en bronze).
Chez les hommes, le Tchèque Adam Ondra s'annonce comme le grand favori. Le grimpeur de 28 ans, quintuple champion du monde et grand spécialiste des épreuves de difficulté et de bloc, est le premier à avoir réussi un bloc coté 9C+, considéré comme le plus dur du monde. Il est également le premier à avoir terminé "Silence", une voie en Norvège. Deux Français, les frères Mawen, Mickael et Bassa, tenteront de ravir une place sur le podium. Du côté des femmes, les représentantes tricolores Julia Chanourdie, qui a dompté une falaise au doux nom d'"Eagle 4 ", une voie cotée 9, le plus haut niveau atteint par une femme, et Anouck Jaubert, double médaillée d'or en Coupe du monde de vitesse (2017 et 2018), tenteront de briser le rêve olympique de la Slovène Janja Garnbret, septuple championne du monde.
Le baseball/softball, un retour attendu
Il est le roi incontesté des sports au Japon. Souvent considéré comme le sport national "officieux", derrière le sumo, il aurait été incompréhensible qu'il soit absent à Tokyo. Après 13 ans d'absence, le baseball, apparu pour la première fois aux Jeux de Barcelone en 1992 fait son retour dans le programme olympique nippon (21 juillet au 7 août). Six équipes (Japon, République dominicaine, Mexique, Israël, Corée du Sud et États-Unis) prendront part au tournoi. Il est en sera de même le softball, sa déclinaison féminine, qui se joue sur un terrain plus petit. Le tournoi, entré au programme olympique à Atlanta en 1996 et réservée aux femmes, verra s'affronter l'Australie, le Canada, les États-Unis, l'Italie, le Mexique et le pays hôte, le Japon.