CLASHS - Ces dernières semaines, la footballeuse désormais double championne du monde Megan Rapinoe, très impliquée dans la communauté des LGBT+, s'en est de nouveau pris à Donald Trump, déclarant notamment sa volonté de ne pas se rendre à la Maison Blanche en cas de titre mondial. Depuis le début de son mandat, le président américain a très souvent eu des différends avec des athlètes et sportifs de haut niveau. Petit tour d'horizon.
Deux jours après le sacre américain au Mondial 2019, la star de l’équipe et meilleure joueuse du tournoi, Megan Rapinoe, a de nouveau déclaré qu’elle et ses coéquipières n'accepteraient probablement pas une invitation à la Maison Blanche. "Je n'irais pas. (…) Et je crois que toutes les membres de l'équipe à qui j'ai parlé explicitement de cela n'iraient pas", a-t-elle indiqué lors d'une interview sur CNN. Selon elle, cette rencontre avec Donald Trump, dont elle est une farouche opposante, serait "une opportunité pour l'administration" Trump d'"exhiber" l'équipe.
"Je ne pense pas du tout que cela fasse sens pour nous. Je ne peux pas imaginer qu'une de mes coéquipières veuille être mise dans cette position", a-t-elle insisté avant, invitée par son intervieweur à le faire, de s’adresser directement au président américain : "Je pense que je dirais que votre message exclut des gens. Vous m'excluez. Vous excluez les gens qui me ressemblent. (…) Je pense que vous vous référez à une ère qui n'était pas géniale pour tout le monde."
L'ennemi Kaepernick
Depuis le début de son mandat de chef d’Etat le 20 janvier 2017, Donald Trump a très souvent livré des batailles avec des sportifs, le plus célèbre étant Colin Kaepernick, joueur de football américain devenu paria de la NFL après être devenu le symbole des protestations contre les violences policières envers les Afro-américains en posant un genou à terre durant l’hymne américain.
Du côté du basket américain, deux des plus grands joueurs actuels, Stephen Curry et LeBron James, ont publiquement pris position contre le milliardaire devenu président. Le meneur des Warriors avait ainsi déclaré son intention de ne pas se rendre à la Maison Blanche en cas de titre NBA. Réponse cinglante de Trump : "Aller à la Maison Blanche est considéré comme un grand honneur pour une équipe du championnat. Stephen Curry hésite, donc l'invitation est retirée."
Les basketteurs dans son viseur
Ainsi, en 2017 et 2018, les champions NBA, les Warriors de Golden State, basés à Oakland, n’ont pas rendu visite au président, qui a de fait retiré l’invitation à chaque fois. "S'ils veulent être là, et c'est le meilleur endroit sur terre, je suis là. S'ils ne veulent pas être là, je ne veux pas d'eux" avait lancé le président l’an dernier. Comme un pied de nez à Trump, les champions NBA sortants ont quelques mois plus tard rendu visite à l’ancien président Barack Obama à Washington.
Selon le coéquipier de l’époque de Curry, Kevin Durant, fraîchement débarqué aux Brooklyn Nets, l’attitude de Trump, déclarant que la responsabilité était "des deux côtés" entre les suprémacistes blancs et les antifascistes lors des violences en août à Charlottesville, avait fortement déplu aux basketteurs d’Oakland.
Concernant LeBron James, la superstar des Lakers et triple champion NBA, ce dernier s’est fendu de plusieurs attaques à l’encontre de Donald Trump, notamment en août 2018. Premièrement en déclarant : "Je ne serai jamais assis en face de lui." Puis dans une interview accordée à CNN. "King" James avait alors accusé Trump d’utiliser le sport pour "diviser" le peuple, en fonction de la couleur de peau. "Je pense que notre président essaye de diviser. C'est quelque chose que je ne peux pas comprendre, parce que je sais que c'est grâce au sport que j'ai côtoyé quelqu'un de blanc pour la première fois", avait déclaré le natif d’Akron.
A ces critiques, Trump va, comme à son habitude, y aller de son tweet assassin : "LeBron James a été interviewé par l'homme le plus stupide de la télévision Don Lemon. Il a réussi à faire apparaître LeBron comme quelqu'un d'intelligent, ce qui n'est pas facile à faire."
Les Raptors de Toronto invités ?
En 2018 toujours, le contentieux sera cette fois avec l’équipe de football américain des Philadelphia Eagles. Vainqueurs du Super Bowl la même année, les joueurs de Philadelphie ont vu leur invitation retirée par la Maison Blanche, après la décision de certains joueurs de ne pas s’y rendre. "Les Philadephia Eagles ne peuvent pas venir demain avec leur équipe au complet pour être mis à l'honneur. Ils ne sont pas d'accord avec le président, car il insiste pour qu'ils se lèvent fièrement pour l'hymne national, la main sur le cœur", avait tweeté Trump.
La réponse d’un des joueurs des Eagles, Torrey Smith, ne s’est pas faite attendre, qualifiant cette décision d’ "acte lâche". "Tellement de mensonges... (…) Pas grand monde allait y aller. Personne n'a refusé d'y aller simplement parce que Trump 'insiste' pour que les gens se lèvent pour l'hymne. Le président continue de propager cette fausse histoire selon laquelle les joueurs sont anti-soldats" a-t-il asséné sur Twitter.
Ces dernières semaines, après le triomphe des Toronto Raptors face aux Golden State Warriors en finales NBA, Donald Trump a ouvert la porte à une éventuelle réception de la première équipe canadienne à remporter le trophée Larry O'Brien. "S’ils le souhaitent, nous y réfléchirons. (...) Ils ont superbement joué. J’ai un peu regardé. Ils ont été vraiment très bons (...) Beaucoup d’autres gens viennent" a-t-il indiqué. Récemment, c'est l'équipe de baseball des Boston Red Sox, par le biais de son propriétaire Alex Cora, qui a décliné l'invitation présidentielle.