La présidente de la Fédération française des Sports de glace, Gwenaëlle Noury, accuse l'un de ceux qui l'ont précédée, Didier Gailhaguet, de s'être montré "très oppressant" à son égard.Selon elle, l'ex-président poussé à la démission en 2020 cherchait à "diriger la fédération" à nouveau.Il aurait été soutenu par six membres du bureau exécutif, qu'elle vient tout juste d'évincer.
"Des lignes rouges ont été franchies." La présidente de la Fédération française des Sports de glace (FFSG), Gwenaëlle Noury, qui vient d'évincer six membres du bureau exécutif, affirme avoir subi des "pressions" et "des intimidations" émanant de l'ancien président Didier Gailhaguet, dans un entretien publié vendredi 12 mai sur le site de L'Obs.
Lors de son élection en juin 2022, elle avait été fortement soupçonnée, notamment par la candidate sortante Nathalie Péchalat, d'être téléguidée par Didier Gailhaguet. Ce dernier avait été poussé à la démission au printemps 2020 pour avoir couvert un entraîneur mis en cause pour viols et agressions sexuelles.
"Je n’imaginais pas trouver un univers aussi catastrophique et corrompu. J’ai découvert que des gens voulaient le retour à la gouvernance de ces 25 dernières années", explique-t-elle à l’hebdomadaire. Didier Gailhaguet a "vite montré la volonté de diriger la fédération. C’est devenu très oppressant, d'autant plus qu'il était soutenu par tout un réseau, notamment certains membres du bureau exécutif et du conseil fédéral identifiés", a-t-elle accusé.
"Marionnette"
"Je devais être sa marionnette, il a en tout cas cru que je l’étais (...). Il y a eu des intimidations, du chantage, des lignes rouges ont été franchies", a ajouté Gwenaëlle Noury. Elle a également précisé que "la porte de son bureau a été fracturée" et qu'elle avait "porté plainte". Elle relate aussi des "pressions" pour que la FFSG rende hommage à Gilles Beyer, l'ancien entraîneur que Sarah Abitbol accuse de viol, et qui est récemment décédé, ce qui pour elle était "hors de question". L'ex-patineuse, qui souhaitait rejoindre la FFSG de longue date, "vient d'accepter de rejoindre le comité éthique de la fédération", a-t-elle dit.
Quant aux six personnes qu'elle a révoquées, elles "l’ont été parce qu’elles défendaient ce système" et voulaient voir Didier Gailhague "revenir aux manettes", a-t-elle affirmé. Parmi elles, l'ex-champion Brian Joubert, réputé proche de l'ancien président. Ces six membres ont fustigé mercredi "une situation surréaliste" et le non-respect de leurs "droits essentiels".
Contactée à plusieurs reprises ces derniers mois par l'AFP, Gwenaëlle Noury n'a jamais donné suite et ne s'exprime quasiment jamais publiquement. Elle n'avait par exemple pas expliqué la raison de l'éviction de son secrétaire général, l'ancien champion de ski nautique Patrice Martin, en octobre 2022. Ce dernier avait accusé la tête de la fédération de "copinage" et d'"entre-soi", considérant que "beaucoup de gens" étaient toujours en contact avec Didier Gailhaguet.
La FFSG a fait l'objet d'une inspection diligentée par le ministère des Sports, notamment sur la gestion administrative et financière, mais aussi destinée à vérifier qu'il n'y ait pas un dirigeant de fait, avait appris l'AFP de source proche du dossier cet automne. Le rapport de cette inspection ne lui pas encore été transmis, affirme Gwenaëlle Noury, qui assure également que la décision prise d'exclure six personnes du bureau "n’est pas un signe de soumission au ministère des Sports".
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