Le Clasico Barça-Real de ce mercredi soir classé "à haut risque" par la police catalane

par Hamza HIZZIR
Publié le 18 décembre 2019 à 11h55

Source : La matinale Week-end

HAUTE TENSION - Ciblé par des manifestations indépendantistes catalanes, le Clasico de ce mercredi soir entre le FC Barcelone et le Real Madrid se jouera dans un contexte politique brûlant. Et sous haute surveillance.

"C’est un simple match de football. Il se dit beaucoup de choses autour mais en fin de compte, ce que les gens veulent voir, c’est un bon match de football, rien de plus." Si Zinedine Zidane, l'entraîneur du Real Madrid, ce mardi en conférence de presse, en était rendu à soulever pareille évidence, c'est bien, justement, parce que c'est loin d'être aussi évident. Le fameux Clasico du championnat espagnol entre le FC Barcelone et le Real Madrid, match de football le plus suivi dans le monde (plus de 650 millions de téléspectateurs), programmé ce mercredi soir (20h) au Camp Nou, va en effet se tenir dans un contexte politique si bouillant que les forces de l'ordre catalanes ont classé le match "à haut risque".

Pour mémoire, ce Clasico devait initialement se jouer le 26 octobre, mais la rencontre avait dû être reportée pour "raisons exceptionnelles", selon les termes de la Fédération espagnole de football (RFEF). A savoir d'incessantes mobilisations et de violents heurts en Catalogne afin de protester contre la condamnation de plusieurs dirigeants indépendantistes à des peines de prison pour leur tentative de sécession en 2017. Deux mois plus tard, le Clasico reste menacé, avec plusieurs rassemblements attendus autour du Camp Nou et ses 100.000 places, et la crainte d'une éventuelle nouvelle annulation de la rencontre. La plateforme indépendantiste Tsunami Démocratique a appelé à une "concentration massive" près du stade.

"On a une difficulté, nous, les Catalans, pour faire comprendre notre situation. Et c'est clair qu’un événement comme celui-là, c’est une bonne occasion pour envoyer un message, mais toujours d’une façon pacifique et positive", explique par exemple à Europe 1 David, indépendantiste considérant le Barça comme son "équipe nationale", et qui compte donc bien profiter de l'occasion, et de l'exposition, pour revendiquer ce mercredi la république catalane.

De leur côté, les autorités sportives, politiques et policières, qui ont multiplié les réunions ces derniers jours, sont, elles, obsédées par la tenue de ce match. "La police garantira l'accès des supporters et la sécurité à l'intérieur et à l'extérieur du stade", ont en effet assuré les autorités de la région, ce vendredi dans une conférence de presse dédiée. Pour ce faire, les forces de l'ordre ont prévu un dispositif lourd, avec plus de 3.000 agents de sécurité déployés autour du Camp Nou, dont mille policiers.

Dès ce mercredi matin, des agents patrouillent autour de l'enceinte, afin que les équipes, les arbitres et les supporters puissent entrer sans problème. Des contrôles et des fouilles plus poussées seront, en outre, réalisés à différentes entrées, et un cordon sera mis en place pour empêcher les manifestants d'atteindre les portes du stade. L’important dispositif de sécurité prévoit d'ailleurs même que les équipes du FC Barcelone et du Real Madrid se rassemblent dans le même hôtel et qu’ils se rendent au au Camp Nou ensemble, dans un même convoi, plusieurs heures avant l'horaire habituel.

Autant d'éléments qui pourraient faire des étincelles, et laissent à penser que la rencontre aura des répercussions qui dépasseront largement le simple cadre du football. Il n'empêche : Zinedine Zidane n'en a pas démordu. "J’espère simplement qu’on va avoir un gros match, disait-il encore mardi soir. Parce qu’à l’arrivée, le plus important, ce n’est pas ce qui va se passer, ce n’est pas le résultat, c’est ce que l’on va mettre, ce qu’on va faire pendant 90 minutes qui va apporter de la joie."


Hamza HIZZIR

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