Le PSG fait bloc autour d’Angel Di Maria, conspué par le Parc des Princes contre l’OM

Hamza Hizzir, au Parc des Princes
Publié le 24 octobre 2016 à 15h35, mis à jour le 25 octobre 2016 à 6h39
Le PSG fait bloc autour d’Angel Di Maria, conspué par le Parc des Princes contre l’OM
Source : FRANCK FIFE / AFP

FOOTBALL – Sorti sous les sifflets du Parc des Princes, excédé par sa nouvelle prestation insipide contre l’OM (0-0) dimanche soir, Angel Di Maria symbolise, malgré lui, les tensions qui transparaissent derrière ce PSG à la sauce Unai Emery.

Une image a retenu notre attention : tandis qu’il quittait la pelouse du Parc des Princes, remplacé par Jesé à la 75e minute de PSG-OM (0-0) dmanche soir, sous des trombes d’eau et de sifflets, Angel Di Maria a directement filé vers le banc de touche, tête basse, sans passer par la case tape dans la main du coach. Unai Emery s’est alors précipité sur son chemin, pour provoquer cette interaction permettant au moins de sauver les apparences, mais l’Argentin n’a pas daigné réagir, laissant le pauvre entraîneur à son impuissance, réduit à lui taper dans le dos. Le joueur ne pouvait pourtant pas se plaindre, conscient qu’il était d’avoir raté son match dans les grandes largeurs (on l'a notamment vu se faire manger par Rolando en fin de 1ère période). Le problème, en fait, est plus large. C’est justement ce que disent ces premiers sifflets des supporters parisiens à l’endroit de celui qui était censé assumer le leadership technique après le départ de Zlatan Ibrahimovic.

Thiago Motta : "Les supporters sont libres de s'exprimer quand ils viennent au stade"

Recruté pour 63 millions d’euros à l’été 2015, Angel Di Maria avait, de l’avis général, plutôt réussi sa première saison parisienne. Les chiffres en attestent : 10 buts et un titre de meilleur passeur en Ligue 1. Mais ce n’était qu’un trompe-l’œil, l’ex-attaquant ayant multiplié les coups d’éclat durant les six premiers mois, avant de brutalement disparaître des radars, notamment lors de la double-confrontation avec Manchester City, en quarts de finale de la Ligue des champions, où il aurait pourtant dû apporter ce supplément qui avait manqué à Paris pour enfin franchir ce cap. Ses atermoiements actuels s’inscrivent donc dans le prolongement direct de cette dernière demi-saison ratée. Leur durée explique ainsi l’impatience et la frustration du public à son encontre.

Quand on a demandé à Maxwell, dimanche soir dans les entrailles du Parc, comment était Angel Di Maria dans le vestiaire, il a spontanément répondu : "Tu es dur hein ? Tu es malin." Avec le rictus du joueur sentant venir à des kilomètres une question piège. Puis il a déballé ses plus beaux superlatifs en français pour soutenir son partenaire (sans répondre à la question) : "Non, Di Maria, c’est un joueur magnifique. (il se répète) Unjoueur magnifique. Il essaie toujours de nous créer des opportunités devant. Malheureusement, aujourd’hui, il a raté quelques passes, quelques dernières passes… Mais ça ne change rien. On compte beaucoup sur lui et il est apprécié par le groupe. Par le public aussi. Parce que c’est un joueur extraordinaire."

Les sifflets ? Les ratés ? "Ça fait partie de ce match-là. Chaque match a une histoire différente", a évacué le latéral brésilien. De l’agacement alors ? "on, moi je n’ai rien vu. Quand un joueur sort, c’est un coéquipier qui entre. Le groupe est ensemble, peu importe le jeu sur le terrain. Et on va faire tous les efforts pour honorer le club. Les titulaires, comme les remplaçants, ont tout donné pour gagner. Après, quand on a des occasions et qu’on ne gagne pas, ça laisse un goût amer. Ce n’est pas facile à gérer. Bien sûr qu’on a des hauts et des bas. Il faut chercher la régularité pour aller plus loin."  Circulez donc, il n’y a rien à voir.

Pour Thiago Motta : "Les supporters sont libres de s’exprimer quand ils viennent au stade. C’est quelque chose de normal. Mais on a besoin d’eux, parce qu’on a tout donné pour aller chercher la victoire, on a essayé de faire les choses bien. On n’a pas réussi et ça nous manque beaucoup (sic). Alors on a besoin des supporters avec nous, parce que c’est une force en plus. Après, tous les joueurs qui sortent en cours de match sont mécontents. Ce n’est pas dirigé contre le coach, l’équipe ou les supporters. Ça m’est arrivé à moi aussi. C’est arrivé à Marco ce (dimanche) soir. Ce n’est pas important, je trouve. La frustration ne vient que du résultat."

Thiago Silva, enfin, a contesté avec vigueur la thèse d’une perte de confiance de l’Argentin : "Non, la confiance, elle était là, surtout parce qu’il avait marqué pendant le dernier match contre Bâle. Je pense que c’est l’OM qui a fermé tous les espaces. Angel a eu des difficultés à en trouver, comme Lucas, comme Cavani. Quand tu joues contre des équipes qui ne font que défendre, c’est difficile. Mais Angel a fait une bonne prestation, comme toute l’équipe. À lui aussi, il n’a manqué qu’un but."

De con côté, Unai Emery, en conférence de presse, a rappelé l’essentiel, sans se montrer rancunier : "C’est un joueur important pour nous. Aujourd’hui il a beaucoup travaillé pour l’équipe. J’attends qu’il s’améliore. Quand un joueur ne fait pas un bon match, je pense que c’est le moment pour un entraîneur d’aider son joueur. Aujourd’hui, je vais lui donner la confiance, l’aider à s’améliorer et à chercher les performances que nous voulons. Il a une bonne attitude, il continue à travailler." On se souvient qu’à l’automne 2014, Thiago Silva avait traversé un gros trou d’air et avait été maintenu malgré tout sur le terrain, ce qui lui avait permis d’en sortir. Angel Di Maria a suffisamment de talent pour bénéficier de ce privilège.


Hamza Hizzir, au Parc des Princes

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