Coronavirus : l'impact économique de la pandémie

Ligue 1 : vers une baisse des salaires des joueurs pour sauver les clubs ?

Publié le 12 janvier 2021 à 10h48, mis à jour le 25 janvier 2021 à 11h53
Ligue 1 : vers une baisse des salaires des joueurs pour sauver les clubs ?

Source : Sylvain THOMAS / AFP

NÉGOCIATIONS - Ce mardi, une réunion est prévue entre l’UNFP, le syndicat des joueurs, et les présidents de clubs pour évoquer une éventuelle baisse des salaires des joueurs, afin d'alléger la masse salariale des clubs professionnels, en grande difficulté après le fiasco Mediapro et la crise du Covid-19.

L’avenir du football français va-t-il se jouer dans les prochaines semaines ? Après le fiasco des droits télés et l’affaire Mediapro, les clubs professionnels se retrouvent dans une situation économique très périlleuse, s’ajoutant à la crise économique créée par la crise sanitaire du Covid-19. Ainsi, les dirigeants français envisagent de trancher dans le vif, à savoir réduire les salaires des joueurs, principales dépenses pour les clubs, pesant pour plus de la moitié des coûts.

Ce mardi à 14h, une réunion est prévue entre l’UNFP, le syndicat des joueurs, et les présidents de clubs afin d’évoquer ce sujet sensible. Jean-Marc Mickeler, patron de la DNCG, le gendarme financier du foot, avait ouvert le débat fin décembre en estimant à 800 millions d'euros les pertes des clubs de L1 à la fin de cette saison. "Sans réduction drastique de la masse salariale, il n'y a pas de pérennité du modèle", avait-il lancé au quotidien L'Équipe.

Sans réduction drastique de la masse salariale, il n'y a pas de pérennité du modèle.

Jean-Marc Mickeler, patron de la DNCG, dans le quotidien L'Equipe.

Un constat alarmant partagé par Jean-Pierre Caillot, le président de Reims, qui fait partie de la délégation de présidents de clubs qui s’apprête à négocier ce mardi avec les représentants de l’UNFP, en compagnie du président de Strasbourg Marc Keller, celui de Lorient Loïc Féry et celui de l’AC Ajaccio Christian Leca. "Si on ne diminue pas les charges, il n’y aura pas de miracle. Il y aura d’un côté les clubs avec des actionnaires puissants qui auront la trésorerie, puis de l’autre, 60% à 70% des clubs qui n’en auront pas la capacité", explique-t-il dans une tribune au Monde.

Une baisse de 30% pour revenir à l'équilibre

Jean-Marc Mickeler affirmait fin décembre qu’une "réduction de la masse salariale de 30% permettrait de revenir à une forme d'équilibre économique". Un effort important mais nécessaire à la survie des clubs professionnels français, les salaires des joueurs de L1 atteignant 780 millions d'euros en 2018-2019 selon la DNCG. De son côté, le co-président de l’UNFP Sylvain Kastendeuch assurait fin décembre à l’AFP être "prêt à aider" et à "faciliter les choses pour que ces clubs survivent".

Néanmoins, ces coupes importantes dans les salaires vont être difficiles à faire accepter aux joueurs, un accord collectif ne garantissant pas une baisse de salaire, chaque contrat devant être modifié individuellement. "Il y aura toujours des récalcitrants, mais ils seront aussi nombreux à prendre rapidement position pour sauver des emplois", projette Jean-Pierre Caillot à l’AFP. Certains joueurs comme le Niçois Amine Gouiri ou encore le Brestois Brendan Chardonnet, semblent prêts à faire des efforts.

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En conférence de presse le 4 janvier dernier, l’attaquant niçois avait déclaré : "Je pense qu’il faut faire preuve de solidarité sur ce point-là. Après c’est mon point de vue, chacun a le sien. Mais moi ça ne me dérangerait pas." Même chose pour le défenseur breton, interrogé par l’AFP : "S'il faut passer par là pour que le foot français reparte de l'avant, pour ma part, il faudra le faire."

Néanmoins, pour certains, comme l’entraîneur du FC Metz Frédéric Antonetti, l’effort doit venir de plus haut : "Les dirigeants ont failli. À eux de trouver d'autres solutions." Pour lui, une baisse des salaires aurait pour conséquence directe une fuite des meilleurs joueurs : "Si on lui offre plus, le joueur ira ailleurs. Cela va nous affaiblir encore plus." Les débats risquent en tout cas d’être animés lors de cette réunion exceptionnelle ce mardi, qui sera certainement la première d’une longue série.

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Bien sûr, il a été champion du Monde de Football en 1998. Il a porté 142 fois le maillot de l’équipe de France. Un record. Pourtant, très tôt, il a regardé au-delà du ballon rond et su que son statut lui permettrait d’être une voix forte de la lutte contre les discriminations. Aujourd’hui, c’est son combat quotidien. Lilian Thuram écrit, il s’engage et lorsqu’il prend le temps de se confier, c’est de l’émotion à fleur de peau, une belle matière à réflexion.


La rédaction de TF1info

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