PRÉPARATION - Toujours en lice en Ligue des champions, Paris et Lyon sont confrontés à l'arrêt définitif de la Ligue 1, alors qu'ailleurs les grands championnats ont repris. Les deux clubs français devront se contenter de matches amicaux et des finales de Coupes nationales pour préparer au mieux l'échéance européenne.
C'est un voyage en terre inconnue qui les attend. Après quatre mois de pause, le PSG et l'OL vont retrouver la Ligue des champions. La prestigieuse compétition, stoppée depuis la mi-mars en raison du Covid-19, va s'achever en août par un "Final 8", un tournoi inédit à huit équipes ramassé sur deux semaines et délocalisé à Lisbonne, au Portugal. Mais, avant ce dénouement, dont les prémices auront lieu dès le 7 août avec la fin des quatre derniers huitièmes de finale (Juventus-Lyon, Manchester City-Real, Bayern Munich-Chelsea, Barcelone-Naples), l'UEFA a tiré ce vendredi 10 juillet à Nyon, en Suisse, les potentielles affiches jusqu'à la finale, programmée le 23 août. De quoi lever une partie du voile sur le destin des clubs français.
Si Paris affrontera l'Atalanta Bergame en quarts et Lyon retrouvera, en cas de qualification, le vainqueur du choc Manchester City-Real Madrid, l'horizon ne s'est pas totalement éclairci pour les clubs français. Cette année, pour avancer en Ligue des champions, ils devront jouer avec une variable inédite : le manque de compétition lié au psychodrame de l'arrêt définitif de la Ligue 1. Alors que leurs potentiels adversaires ont tous repris leur championnat, les deux représentants tricolores en C1 pourraient se retrouver désavantagés dans la dernière ligne droite. "C'est envoyer Lyon et Paris se faire massacrer par des équipes qui auront une préparation que les autres n'ont pas", s'est indigné Jean-Michel Aulas le 9 mai dernier sur RTL.
On ne jouera pas à armes égales
Paolo Rongoni, préparateur physique de l'Olympique lyonnais
Le 12 août prochain, quand les quarts de finaliste se retrouveront à Lisbonne, tous auront engrangé une quinzaine de rencontres, à l'exception du PSG et, s'il se qualifie contre la Juve (1-0 à l'aller), de l'OL. "On va arriver à égale préparation avec le PSG mais avec un déficit de douze matches contre la Juventus", a déploré Rudi Garcia, l'entraîneur lyonnais. "On ne jouera pas à armes égales en Ligue des champions. C'est un casse-tête. On ne nous laisse pas toutes nos chances et c'est cela qui est le plus frustrant", a regretté Paolo Rongoni, son préparateur physique, craignant des états de forme fluctuants d'un match à l'autre.
Pour tenter de combler ce déficit, les Gones ont repris le chemin de l'entraînement dès le 8 juin. Comme lors des pré-saisons, le staff rhodanien a choisi de compléter les séances individuelles et collectives de travail avec une série de matches. La préparation a commencé le 1er juillet avec un amical contre le club amateur suisse de l'US Port Valais (12-0) puis l'OGC Nice (1-0) trois jours plus tard. Cela va se poursuivre les 16 et 19 juillet contre les Écossais du Celtic Glasgow et des Rangers. Suivront ensuite La Gantoise le 22 et probablement Anderlecht le 24 avant a finale de la Coupe de la Ligue contre Paris le 31 juillet.
Rentré plus tardivement, le 22 juin, le PSG va aussi multiplier les rencontres amicales avant de rallier Lisbonne pour le "Final 8". Avant de disputer les finales de Coupes de France, le 24 juillet contre Saint-Étienne, puis de la Ligue, le 31 juillet contre l'OL, les joueurs de Thomas Tuchel se déplaceront au Havre le 12, le premier match en France avec du public depuis mi-mars. Ils recevront ensuite les Belges de Waasland-Beveren le 17 juillet et le Celtic Glasgow le 21 juillet au Parc des Princes.
On arrivera beaucoup plus frais que les autres
Idrissa Gueye, milieu de terrain du PSG
Sera-ce suffisant pour être point après quatre mois sans compétition ? La vérité viendra du terrain. Mais tout n'est pas tout rose ou tout noir pour les clubs français. Outre le format, un tour sur un match sec, probablement à huis clos, qui pourrait jouer en leur faveur, Paris et Lyon aborderont le mois d'août avec "de la fraîcheur", comme l'a noté le président Aulas. Ce qui ne sera peut-être pas le cas de leurs futurs adversaires. "On peut tourner ça de notre côté, se dire qu'on arrivera beaucoup plus frais que les autres parce qu'ils auront joué beaucoup de matchs, et que nous serons plus frais pour les mettre en difficulté et gagner plus de matches possible", a assuré le milieu parisien Idrissa Gueye au portail sénégalais E-media.
La fraîcheur pourrait donc être l'alliée des clubs français. Depuis la reprise à marche forcée, les clubs allemands, anglais, italiens et espagnols ont déjà été confrontés à de nombreuses blessures. Les infirmeries se remplissent. Ce qui pourrait être déterminant le moment venu. "Vaut-il mieux jouer un match après 5 mois d'arrêt ou le faire après en avoir joué 14 en 40 jours ?", s'est interrogé Maurizio Sarri, l'entraîneur de la Juventus, au micro de Sky Italia. "Une longue inactivité peut se payer si vous jouez trois matchs en une semaine. Mais sur un match sec, non." Pour l'OL et le PSG, cela pourrait se jouer à 50-50.