ANALYSE – Battu 3-1 mardi soir à Munich par le Bayern, le PSG a sauvé l’essentiel en conservant sa première place dans le groupe B. Mais à l’heure du bilan de cette phase de poules, cette dernière défaite remet en cause pas mal de choses.
Commençons par relayer la parole diplomatique. Celle de l’entraîneur Unai Emery, mardi soir, quelques minutes après le coup de sifflet final du match perdu (3-1) par son PSG contre le Bayern Munich : "Je suis 50 % content et 50 % déçu. A 2-1, nous avons été plus près du 2-2 que du 3-1. Si nous concrétisons nos occasions, c’est un autre match. Nous avons eu des opportunités pour inverser le résultat, mais nous ne les avons pas concrétisées."
Plus largement, on pourrait aussi considérer que le bilan parisien de cette phase de poules de Ligue des champions n’a rien de déshonorant : une seule défaite, sur la pelouse d’un des plus sérieux prétendants à la victoire finale, pour cinq victoires, 25 buts marqués contre 4 encaissés, et la première place du groupe B au bout du compte. Pourtant, à l’heure d’envisager la suite du parcours du plus ambitieux des club français, quelques motifs d’inquiétude se dessinent déjà.
Le spectre de la "remontada" plane toujours
Rappelons-le : le gargantuesque mercato estival du PSG à 402 millions d’euros avait pour point de départ la "remontada" barcelonaise, cette défaite 6-1 après avoir pourtant remporté la manche aller 4-0. Rappelons aussi que, dans ce groupe B, le Celtic Glasgow et Anderlecht faisaient figure de faire-valoir. Et que, s’agissant de situer la bande à Neymar dans la hiérarchie européenne, c’est donc la double confrontation avec le Bayern qui faisait foi.
Résultat ? Une victoire 3-0 à l’aller ("On avait eu 18 corners, eux n’en avaient eu qu’un seul", a rappelé l'attaquant bavarois Thomas Müller mardi soir), et une défaite 3-1 au retour. Menés 2-0 au bout de 37 minutes mardi soir, les Parisiens, malgré leurs onéreux renforts, sont donc retombés dans les mêmes travers. "On n’a pas montré notre niveau, notre qualité de jeu, la personnalité de nos joueurs. On doit faire mieux que ce qu’on a fait", n’a ainsi pas manqué de constater le président, Nasser Al-Khelaïfi.
Les cadres n’ont pas répondu présent
La personnalité des joueurs ? Parlons-en. C’est précisément pour ce type de matches qu’ils ont été recrutés. Et, mardi soir, ce n’était pas beau à voir, entre un Thiago Silva complètement dépassé, un Kurzawa ayant oublié la vocation défensive de son poste d’arrière latéral et un Neymar qui avait déserté son aile gauche pour n’en faire qu’à sa tête.
En témoigne ce coup de gueule, après la rencontre, d'Adrien Rabiot, apparu bien esseulé au milieu de terrain : "On a été trop individualistes. On n’a pas assez joué en équipe. On n’a pas été très efficaces mais dès l’instant où on compte trop sur l’individuel, on n’y arrive pas. On a des bons joueurs et on joue bien ensemble collectivement. C’est comme ça qu’il faut jouer contre ces équipes-là. Quand on essaye de passer tout seul, cela ne marche pas." Dit autrement : chassez le naturel, il revient au galop dans les grands matches.
L’étau se resserre autour de l’entraîneur
L’inlassable rengaine est déjà revenue plusieurs fois en ce début de saison, malgré des résultats convaincants : Unai Emery n’aurait pas les épaules pour gérer les egos et conduire le PSG jusqu’à son Graal, remporter la Ligue des champions. Selon Le Parisien du 27 septembre, le directeur sportif, Antero Henrique, ne l’estime pas et espère qu’il sera licencié l’été prochain. L’affaire du "penaltygate" entre Neymar et Cavani a semé ensuite encore un peu plus de trouble.
En enchaînant deux défaites de rang pour la première fois depuis trois ans (après avoir perdu à Strasbourg, première défaite parisienne contre un promu depuis quatre ans), et en encaissant cinq buts en une semaine, le technicien n’a pas arrangé sa situation, pour manier la litote. Un an et demi après son arrivée, le coach n’a toujours pas convaincu. C’est peu dire que, d’ici au printemps européen, l’atmosphère pourrait devenir irrespirable pour lui...
Même la 1re place peut coûter cher
Le pire dans tout cela ? C’est que, après trois ans à avoir échoué à terminer premier de son groupe, ce qui garantit d’affronter un deuxième en 8es de finale, le PSG y est enfin de nouveau parvenu... l’année où cela ne donne absolument aucune certitude. Parmi les deuxièmes des autres poules, on trouve en effet cette saison le Real Madrid, double tenant du titre, la Juventus, finaliste de deux des trois dernières éditions, ou encore Chelsea, une équipe qui rappelle de douloureux souvenirs au club de la capitale.
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