HISTOIRE CONTRARIÉE - Formé au PSG, qu'il a quitté libre alors qu'il n'avait que 18 ans, Kingsley Coman a crucifié son club formateur, dimanche soir à Lisbonne, en inscrivant l'unique but lors de la victoire du Bayern Munich (1-0) en finale de la Ligue des champions. De quoi hanter pendant longtemps les nuits parisiennes.
Lorsque vous feuilletez l'album de famille du PSG, il vous attrape avec son regard. Celui d'un gamin, heureux de jouer au foot et fier de porter le maillot rouge et bleu. Sur la photo d'époque (voir ci-dessous), c'est le sourire jusqu'aux oreilles que le garçon, âgé de 10 ans, prend la pose, assis aux côtés de ses copains d'enfance, Moussa Dembélé, son meilleur ami, Ferland Mendy et Presnel Kimpembe, tous passés professionnels depuis. À la vue de ce cliché, qui transpire le bonheur de l'enfance et l'amour du ballon rond, on pourrait être tenté de refermer le livre. Mais ce serait oublier qu'une photo ne raconte qu'une réalité, la réalité du moment. Et que parfois, lorsqu'on fouille, se cache une tout autre histoire.
Cette histoire, c'est celle de Kinsgley Coman. Bien que cela puisse paraître paradoxal, avec seulement quatre matches sous les couleurs parisiennes, il canalise aujourd'hui encore certains des plus gros regrets du club. Comme son ami Moussa et de nombreux autres jeunes, les "Titis", il intègre très tôt l'école de foot du club parisien, poussé par son père, fan du PSG. Considéré comme l'un des plus grands talents du centre de formation, il fait ses débuts en Ligue 1 le 17 février 2013, à Sochaux (3-2), à l'âge de 16 ans, 8 mois et 4 jours. Un avenir radieux à Paris semble alors se dessiner pour lui, le joueur logoté "PSG" au milieu des stars recrutées par QSI. Mais, comme son copain Moussa, devant le manque de temps de jeu et après un désaccord avec la direction sportive de l'époque, il fait le choix de partir.
(Au PSG), je ne me sentais pas bien dans le groupe
Kingsley Coman, l'ailier du Bayern Munich formé au PSG
C'est en 2014 que Kinglsey Coman quitte le nid et prend son envol. "Je ne me sentais pas bien dans le groupe", confiera-t-il dans un entretien à RMC Sport, deux ans plus tard. "On voyait trop la différence entre les jeunes et les autres, il y avait des groupes distincts. L'intégration n'a pas été facile. Quand on est dans cette situation, on est tenté d'aller ailleurs." Après avoir tourné le dos à un contrat pro dans son club formateur, le jeune attaquant, déjà auréolé de deux titres de champion de France (2013 et 2014), rejoint gratuitement la Juventus, qu'il définira ainsi "le club au sein duquel on travaille le plus au monde".
Bien que risquée, le Parisien de naissance n'a pas le temps de regretter sa décision. En Italie, il découvre un autre football, encadré par Patrice Evra et Paul Pogba, qui le prennent "sous leurs ailes". "J'étais dans un vestiaire où j'étais plus intégré qu'au PSG, avec un autre statut. J'ai pu jouer un peu, la Serie A est un championnat plus fermé, mais pour le style de joueur que je suis, cela a été bénéfique", racontera-t-il. À Turin, où il ne reste qu'un an, il ajoute deux championnats (2015 et 2016) et une Coupe d'Italie (2015) à son palmarès et dispute quelques minutes d'une finale de Ligue des champions (perdue 3-1 face au Barça).
Prêté au Bayern Munich lors de la saison 2015-2016, avant d'y être définitivement transféré, Kingsley Coman éclate sous les ordres de Pep Guardiola, "le meilleur (entraîneur) au niveau tactique". Avec l'actuel coach de Manchester City, il joue de manière plus régulière. "Pour un joueur à mon poste, un ailier qui aime percuter et provoquer, c'est le meilleur coach qu'on puisse avoir parce que c'est ce qui nous demande le plus. (...) Il ne me demandait pas d'avoir des stats. Il me demandait juste de percuter et de centrer. Et c'était ce que j'appréciais beaucoup", rapportera-t-il lors d'une interview à Eurosport. Profitant des blessures de Ribéry et Robben, il forme avec Diego Costa, ce que la presse allemande appellera, la paire "CoCo".
Mais l'année 2018 vient bouleverser son équilibre. Une série de blessures, dont une rupture partielle des ligaments à une cheville au mois de février, le prive du titre de champion du monde avec les Bleus. Rebelote en août, avec une rechute, qui le laisse écarter des terrains jusqu'à la mi-novembre. Sur l'année civile, ses deux blessures lui font fait manquer 31 matches. "Ce fut une année très très difficile, autant d'un point de vue physique que mental. J'en ai bavé", dira l'ailier du Bayern Munich dans un entretien à L'Équipe. 2019 et 2020, hachées aussi par quelques pépins physiques, seront de meilleures années.
Je suis 100% Bayern, je n'ai pas menti
Kingsley Coman, l'ailier du Bayern Munich formé au PSG
Et il l'a montré de la plus belle des manières. Diminué par de légers problèmes musculaires avant le huitième de finale retour contre Chelsea (4-1), l'ancien Turinois s'est rétabli juste à temps pour pouvoir prendre part au "Final 8" organisé du côté de Lisbonne. Après avoir joué une trentaine de minutes contre le Barça (8-2) en quarts et face à l'OL (3-0) en demies, Coman a vu ses deux entrées récompensées par son coach Hans-Dieter Flick. Et l'ailier de 24 ans, préféré à Ivan Perisic, lui a donné raison. Dimanche soir, il est devenu le 9e buteur français en C1 en marquant l'unique but de la finale face au PSG (1-0), son ancienne équipe, confirmant au passage la théorie qui veut que les joueurs marquent contre leur ancien club.
"Ce sont des sensations extraordinaires. Beaucoup de bonheur et un peu de tristesse pour Paris. Ils ont fait un parcours extraordinaire", a-t-il réagi au micro de RMC Sport. "Mais comme je l'ai dit avant le match, j'ai le cœur 100% bavarois parce que je suis 100% professionnel. Je ne vais pas mentir, voir Presnel (Kimpembe) comme ça, mon ancienne équipe en face, ça fait un peu mal au cœur. Aujourd'hui, c'est le Bayern qui a gagné mais il faut féliciter le PSG pour ce qu'il a fait." Après la finale de 2015, perdue avec la Juve, Kingsley Coman rêvait d'épingler son nom sur le prestigieux trophée européen. Et, pour arriver à ses fins, il n'a pas fait de cadeau au PSG, ne lui laissant que des regrets. Comme lorsqu'il est parti en 2014.
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