RENOUVEAU - Tout proche de la relégation il y a un an, le LOSC a opéré sa métamorphose pour se retrouver cette saison en position de dauphin du PSG, battu 5-1 dimanche par ces mêmes irréductibles Lillois. L'équipe de Christophe Galtier n'a plus rien à voir avec celle de l'année dernière.
Le football est un ascenseur émotionnel. Tout peut aller très vite. Dans le bon comme dans le mauvais. Il y a un an, le 14 avril 2018, le ciel tombait sur la tête de Lille. Les Nordistes, qui menaient 2-0 à la 90e minute, concédaient le nul dans le temps additionnel contre Guingamp (2-2) et perdaient deux points cruciaux pour leur survie dans l'élite du foot français. Barragistes et à égalité de points avec Troyes, 19e, les hommes de Christophe Galtier voyaient alors le spectre de la relégation en Ligue 2 les rattraper.
Pendant cette période compliquée, l'entraîneur lillois a douté face à l'ampleur de la tâche qui se présentait à lui. "L'an dernier, j'ai passé mon temps à vous mentir en affirmant après les matches, en conférence de presse, que ça allait le faire, quitte à passer par les barrages, que ça allait passer d'un millimètre", confiait récemment à La Voix du Nord le coach arrivé en décembre 2017. "Mais lorsque je rentrais chez moi, je m'effondrais par terre en pleurs et je disais à mon épouse que je n'allais pas y arriver." Au prix d'une série de victoires dans le sprint final, le LOSC a finalement sauvé sa tête lors de l'avant-dernière journée.
Une constance dans les résultats
Douze mois plus tard, Lille vit une fin de saison totalement différente de la précédente. Solide dauphin de Paris, l'équipe à la solide défense articulée autour de l'expérimenté José Fonte, au milieu contrôlé par le performant Thiago Mendes et à l'attaque menée par le trio supersonique Jonathan Bamba, Jonathan Ikoné, Nicolas Pépé ("BIP BIP" pour les initiés) a prouvé, s'il le fallait encore, que sa place n'était pas usurpée en humiliant à domicile du PSG (5-1) dimanche. Une première pour le club de la capitale, qui n'avait plus encaissé cinq buts dans un match de championnat depuis le 2 décembre 2000 face à Sedan (5-1).
Au-delà du prestige l'entourant, ce succès permet aux "Dogues", aussi séduisants que mordants, de reléguer à huit points l'Olympique lyonnais, battu à Nantes (1-2), et de prendre le large à six journées de la fin du championnat. "Ne pas être deuxième serait une déception", a reconnu Gérard Lopez, le président lillois, après la démonstration face au leader parisien. Il est vrai qu'on imagine assez mal au vu de la forme actuelle de son équipe comment la Ligue des champions pourrait lui échapper.
D'autant plus, qu'au regard de la saison réalisée des Nordistes, cette place de dauphin est plus que méritée. "Le LOSC affiche beaucoup de qualités individuelles et collectives", avait d'ailleurs convenu l'entraîneur parisien Thomas Tuchel samedi, à la veille de la déroute historique de son équipe dans l'antre chauffée à blanc de Pierre-Mauroy. "Cette équipe fait preuve de vitesse, d'énergie, de talent. Cette saison, Lille a été constant dans ses performances et mérite donc cette deuxième place."
Un groupe au service du collectif
Le LOSC occupe cette position sans discontinuer depuis le 4 décembre dernier, au soir de la 16e journée. "J'entends souvent qu'un tel n'est pas là ou un autre n'est pas là", a rappelé Christophe Galtier, en référence aux contre-performances chroniques de l'OL et de l'OM. "Mais on est à deux points de moyenne par match, c'est une performance. On est un bon deuxième." Les résultats aidant, Lille a engrangé de la confiance. Et au fil des semaines puis des mois, ce cercle vertueux s'est entretenu de lui-même.
Mais si les Nordistes en sont là aujourd'hui, ils le doivent aussi à leur réussite insolente. Bien qu'à la tête du quatrième effectif le moins stable de Ligue 1 (1,19 saison en moyenne), la direction lilloise a réussi à intégrer les arrivants, à l'image de José Fonte, champion d'Europe avec le Portugal et véritable meneur d'hommes, et du prometteur Rafael Leão (8 buts, 1 passe décisive). Après 32 journées, l'équipe affiche la deuxième meilleure défense (29 buts) et la deuxième meilleure attaque (54 buts). Nicolas Pépé s'érige en symbole de cette consécration. Intenable depuis le début de la saison, l'international ivoirien de 23 ans est impliqué dans 53,7% des buts nordistes cette saison en Ligue 1 (19 réalisations, 11 passes décisives).
Mais au LOSC, il y a aussi la réalité du projet sportif mis en place par le directeur sportif Luis Campos : on achète et on vend. Les retrouvailles avec la C1 ne vont pas changer la donne. Quatre à cinq joueurs, a révélé le président Gérard Lopez, dimanche dans Téléfoot, dont Nicolas Pépé, vont partir. "Il va entrer dans une fourchette de prix, de salaire, etc, que le LOSC ne pourra plus payer", a-t-il avoué, alors que le club lillois demeure dans le viseur de la DNCG, le gendarme financier du foot français, qui veille à sa santé financière.
À l'image de l'AS Monaco les saisons précédentes, Lille devra se séparer de ses meilleurs éléments et reformer un groupe compétitif en investissant sur de futurs pépites et/ou joueurs à forte valeur marchande. Sans gâcher le travail accompli, sous peine de suivre jusqu'au bout l'exemple du club princier.
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