PASSION - Né à Barcelone, l'ex-Premier ministre, qui a démissionné ce mardi après avoir annoncé sa candidature à la primaire socialiste et, donc, à la présidence de la République, est un amoureux de football. Mais surtout du club blaugrana auquel Manuel Valls est intimement lié, parfois à ses risques et périls.
Un hymne signé Valls
Tout culé (le surnom donné aux supporters du FC Barcelone) qui se respecte connaît sur le bout des doigts l'histoire de son club, les joueurs de légende qui ont fait sa gloire et surtout son hymne : le fameux El cant del Barça. Une chanson racontant la ferveur qui anime les fans du FCB et qu'ils reprennent en choeur lors des matches au Camp Nou. Un cri de raliment d'ailleurs composé en 1974 par un certain Manuel Valls Gorina, qui n'est autre le cousin du père de l'ancien Premier ministre.
Face au PSG, il choisit le FCB
Régulier du Parc des Princes, mais supporters du Barça depuis l'enfance - "Le Camp Nou, j’y suis allé très jeune tous les étés. C’était un spectacle sportif, avec Cruyff et Neeskens, le titre de 1974. Et le seul endroit de revendication pendant la dictature de Franco, qui était en train d’agoniser", expliquait d'ailleurs en 2013 au Journal du Dimanche celui qui était encore ministre de l'Intérieur -, Manuel Valls ne se cache pas lorsqu'il s'agit de choisir son camp. Et à l'occasion du quart de finale de Ligue des champions entre ces deux clubs cette année-là, toujours au JDD, Valls avait confié qu'il supporterait "Barcelone. C'est mon club, un club qui dépasse les frontières. Qui n'est pas supporter du jeu du Barça, de Messi, Iniesta…?".
PSG-Barça: Valls confie son choix au #JDD et déclare: "Je resterai calme dans les tribunes, c'est promis!" http://t.co/iccsLUyn58 par @SJOB — Le JDD (@leJDD) 31 mars 2013
Il verrait bien le Barça en L1
Il y a un peu plus d'un an, alors que le débat sur l'indépendance de la Catalogne battait son plein en Espagne (le processus a d'ailleurs été approuvé par le Parlement local l'été dernier), Manuel Valls s'était fendu d'une petite phrase vraiment pas passée inaperçue de l'autre côté des Pyrénées. Car dans un indiscret publié dans le magazine Challenges en octobre 2015, on apprenait que le Premier ministre d'alors verrait bien le Barça débarquer en Championnat de France en cas d'expulsion de la Liga après indépendance catalane : "Après tout Monaco y joue, et bien…", aurait alors lâché Valls. Largement suffisant pour enflammer la presse sportive ibérique.
@FredTraini Il y a rien Fred... regarde d'où cela part... pic.twitter.com/DKiUI8580b — Henry de Laguérie (@henrydelaguerie) 28 octobre 2015
Supporter aux frais du contribuable ?
Parfois, passion mène à déraison. Comme lorsqu'en profitant d'un vol en Falcon gouvernemental, donc payé par l'État, Manuel Valls a effectué un aller-retour Paris-Berlin pour assister à la finale de Ligue des champions remportée par Barcelone 3-1 sur la Juventus Turin en juin 2015. L'opposition s'est évidemment saisie de l'affaire et le supporter/Premier ministre critiqué a tout de même peiné à justifier ce déplacement, invoquant "une invitation de Michel Platini" et "une réunion pour l'Euro 2016", organisé un an plus tard en France.
Valls à Berlin, à un match de foot entre 2 équipes étrangères,au frais de l'Etat...cela prouve qu'il a perdu perdu tout sens de la réalité — Thierry MARIANI ن (@ThierryMARIANI) 7 juin 2015
Le petit caprice footballistique de Valls à Berlin ce soir pour 2 équipes étrangères, ça ne coûte rien c'est l'Etat qui paie ?... — Florian Philippot (@f_philippot) June 6, 2015
Problème, ses deux enfants étaient aussi de la partie, faisant encore un peu plus enfler la polémique... Et pour y mettre un terme, le futur candidat à la présidentielle s'est finalement acquitté d'un chèque de 2.500 euros au Trésor Public à titre de compensation.