SPORT DE COMBAT – Les Mixed Martial Arts ou MMA se développent en flèche en France, alors même que leur pratique en compétition est interdite. La discipline a ses fans et ses détracteurs et déchaînent les passions. Metronews vous explique pourquoi.
Les MMA c'est quoi ?
Les Mixed Martial Arts sont une discipline de sport de combat dont les pratiquants maîtrisent et empruntent leurs techniques au judo, karaté, jiu-jitsu, boxe thaï... Il s'agit de savoir qui est le meilleur combattant, toutes disciplines confondues. Les combats ont lieu dans un octogone et l'ont peut gagner par K.O, soumission ou par arrêt de l'arbitre. Fait important, les frappes sont autorisées au sol.
Pourquoi les autorités françaises n'en veulent pas ?
C'est précisément la question de frapper un adversaire au sol qui a posé problème aux ministères des Sports qui ont eu à se pencher sur le dossier. En vertu d'une recommandation du Conseil de l’Europe sur les "pratiques sportives dégradantes", la loi française interdit les frappes au sol, ingrédient indispensable des combats.
Du coup les athlètes Français pratiquent le pancrace en compétition, une version light des MMA, et vont affronter des combattants aux quatre coins de la planète. Valérie Fourneyron, envisage de durcir la loi au nom du respect de "l'intégrité physique, de l'adversaire, de la dignité humaine, de la santé et des valeurs éducatives du sport".
Quelle est sa popularité ?
La page Facebook France de l'UFC (Ultimate fighting championship), la grande ligue américaine qui regroupe les meilleurs combattants mondiaux, dont les Français Patrice Carmont et Cyrille Diabaté, compte pas moins de 455 000 fans. Pourtant, depuis 2006, l'UFC a été bannie des chaînes françaises pas le CSA. Récupérée par RTL 9, l'UFC regroupe 150 000 téléspectateurs de moyenne, alors que les combats ont lieu au beau milieu de la nuit. Et tous les cours des combattants ou des maîtres d'art martial sont pris d'assauts par des amateurs allant de l'étudiant à Science-po aux jeunes issus des quartiers difficiles, en passant par des banquiers ou des professeurs. Même les filles commencent à s'y mettre.
Quel avenir en France ?
Les autorités semblent déterminées à ne pas changer le statut de la discipline, voire même à l'aggraver, comme cité plus haut. Cependant cette position va être de plus en difficile à tenir. Par les jeux vidéos, les retransmissions télévisées et les vidéos sur le net, les amateurs trouvent toujours le moyen d'assouvir une partie de leur passion, sans toutefois entrer eux-même dans l'octogone.
Cette semi-clandestinité irrite les partisans du MMA : "Ce qui est interdit intrigue et intéresse, juge Cyrille Diabaté, figure de proue des MMA en France. A un moment, la demande publique va être telle que l'on va devoir nous autoriser. En attendant, c'est dangereux. Parce que faute d'une véritable fédération, ce sont souvent des charlatans qui s'improvisent profs de MMA." Pour le moment, en Europe, seul la France et la Belgique s'opposent encore à la pratique de ce sport, au contraire de la Suède qui a autorisé les MMA et... interdit la boxe, jugée trop dangereuse.
Pour illustrer l'intensité du MMA, les images parlent d'elles mêmes. Attention certains passages peuvent choquer un public non averti.