La Coupe du monde 2022 laissera un goût amer aux supporters de l'équipe de France, après la défaite face à l'Argentine au bout du suspense (3-3, t.a.b. 4-2).Mais du record de buts à la finale légendaire, en passant par les surprises, le Mondial au Qatar aura été réussi d'un point de vue sportif.
La Coupe du monde 2022, démarrée sur la pointe des pieds, s'est terminée en apothéose, dimanche 18 décembre, au terme d'une finale de légende qui aura été fatale à l'équipe de France. D'un point de vue sportif, elle aura toutefois été spectaculaire. Des surprises, des favoris au tapis, d'autres au rendez-vous, une équipe de France qui aura brillamment défendu son titre, une épopée historique du Maroc, un record de buts... Sur les pelouses, ce Mondial restera dans les mémoires.
Une issue pourtant loin d'être évidente, au moment où les appels au boycott se multipliaient. Conditions d'attribution au Qatar, impact sur l'environnement des stades climatisés, place des femmes et des minorités, conditions de vie des travailleurs locaux, morts sur les chantiers... L'organisation de l'événement a suscité de multiples critiques. Le plan sportif n'y a pas échappé : pour la première fois, la compétition fut organisée en automne, en pleine saison. En Europe, les championnats ont été arrêtés une semaine avant le début du Mondial, et reprendront dans quelques jours à peine. Événement planétaire tous les quatre ans à l'été, la Coupe du monde a cette fois pris des airs de parenthèse de la saison 2022/2023.
Des surprises presque quotidiennes
Au coup d'envoi de la compétition, fin novembre, les critiques ne s'évacuent pas, mais la vérité du terrain prend le dessus. Si le Qatar fait de la figuration (premier pays hôte à terminer avec 0 point), les émotions sont vite au rendez-vous. Dès le troisième jour, l'Arabie Saoudite crée la sensation en s'imposant face l'Argentine de Lionel Messi (2-1). Dirigés par Hervé Renard, les Saoudiens ouvrent le bal des surprises. Dans les jours suivants, l'Allemagne est défaite par le Japon (1-2), les Pays-Bas accrochés par l'Équateur (1-1), l'Angleterre par les États-Unis (0-0), et la Belgique s'incline face au Maroc (0-2).
Même l'équipe de France finit par chuter. Dans un troisième match dénué d'enjeu pour les Bleus, les hommes de Didier Deschamps s'inclinent contre la Tunisie (1-0) malgré un but d'Antoine Griezmann, refusé par la VAR alors que l'arbitre avait sifflé la fin du match. Les champions du monde 2018 passent tout de même la phase de poules, au contraire de l'Allemagne, victime de la surprenante défaite de l'Espagne face au Japon (1-2). Le dernier jour de la phase de groupes verra deux des favoris s'incliner sans conséquence : le Portugal (1-2 face à la Corée du Sud) et le Brésil (0-1 face au Cameroun).
Les Bleus nous font rêver, le Maroc dans le dernier carré
En huitièmes de finale, les favoris qualifiés sont au rendez-vous. Pays-Bas, Argentine, France, Angleterre, Croatie, Brésil, Portugal... Aucune des grosses sélections ne passe au travers. Sauf une. Malgré une possession de balle digne de la grande époque du FC Barcelone, l'Espagne passe à la trappe, surprise par le Maroc aux tirs au but (0-0, t.a.b. 3-0). La suite d'une grande épopée pour les Lions de l'Atlas.
Au tour suivant, les hommes de Walid Regragui font mieux que résister au Portugal de Cristiano Ronaldo, qui rêvait de remporter le titre planétaire pour la (probable) dernière Coupe du monde de "CR7". Mais le Maroc l'emporte sur la plus petite des marges (1-0), et devient la première sélection africaine à se hisser en demi-finale d'un Mondial. Il rejoint la France, tombeuse de l'Angleterre de Harry Kane, dont le deuxième pénalty en fin de match file dans les nuages du ciel de Doha (2-1).
Un tremblement de terre survient de l'autre côté du tableau. Le Brésil, en quête de sa sixième étoile, tombe face aux vice-champions du monde croates aux tirs au but (1-1, t.a.b. 4-2), et manque de rejoindre son meilleur rival, l'Argentine, en demi-finale. Le pays de Pelé commence à avoir l'habitude d'échouer dès les quarts de finale, mais l'élimination de la nation la plus titrée de l'histoire de la compétition reste toujours un événement.
Une finale à sens unique devenue légendaire
La France et l'Argentine se hissent en finale en éliminant respectivement le Maroc (2-0) et la Croatie (3-0), et offrent au monde un match déjà dans la légende. Alors que l'Argentine menait 2-0 à dix minutes du terme d'une rencontre où les Bleus avaient jusque-là été inexistants, un homme change la face de la finale : Kylian Mbappé. En 97 secondes, le numéro 10 envoie les deux équipes en prolongation (2-2), puis s'offre même un triplé pour répondre au nouveau but de Lionel Messi (3-3).
Un scénario impossible à prédire, qui aurait pu se terminer en apothéose pour les Bleus, lorsque Randal Kolo Muani s'est présenté en face-à-face devant le portier argentin (120'+3). La suite est connue. Elle offre un dénouement dont les Argentins se souviendront pour toujours. Les Français aussi, avec plus de regrets.
Les filets ont tremblé, plus que jamais
Au moment de tirer le rideau, cette édition 2022 de la Coupe du monde aura aussi marqué les esprits par ses buts. Au total, les filets auront tremblé à 172 reprises en 64 rencontres, du jamais-vu dans l'histoire de la compétition. Le précédent record - 171 - date d'il y a 8 et 24 ans, lors des Mondiaux au Brésil (2014) et en France (1998).
Kylian Mbappé et Lionel Messi y sont pour beaucoup. Le Français a inscrit huit buts et termine meilleur buteur du tournoi, juste devant l'Argentin (7), désigné meilleur joueur. Les deux stars ont été au rendez-vous, et si l'enfant de Rosario a enfin soulevé l'unique trophée qu'il manquait à son palmarès, le Parisien marque un peu plus la compétition de son empreinte. Avec douze buts en deux participations, le joueur de 23 ans égale la légende Pelé pour devenir le sixième meilleur buteur de l'histoire du Mondial.
Paradoxalement, les gardiens ont aussi brillé. Plusieurs d'entre eux ont sauvé leur sélection à plus d'une reprise. Parmi eux, Yassine Bounou, pièce essentielle de l'épopée marocaine, Dominik Livakovic, décisif pour offrir la médaille de bronze à la Croatie, ou encore Emiliano Martinez, désigné meilleur gardien du tournoi après la victoire de l'Argentine.
Une statistique résume l'importance des spécialistes du poste : un quart des penalties (hors tirs au but et hors frappes hors cadre) ont été arrêtés dans ce Mondial - 5 sur 23 -, contre 4 sur 29 quatre ans plus tôt en Russie. Et c'est sur l'exercice des tirs au but que l'Argentine a arraché la troisième étoile à la France. Comme un symbole.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info