Crash mortel de Kobe Bryant : sur quoi porte le procès qui s'est ouvert mercredi ?

Y.R.
Publié le 11 août 2022 à 10h23

Source : Sujet TF1 Info

Plus de deux ans et demi après la mort de Kobe Bryant, un procès lié à son accident d'hélicoptère s'est ouvert mercredi 10 août, aux États-Unis.
Sa veuve, Vanessa, a intenté une action en justice contre les secouristes qui ont pris des photos du site du crash et des corps de son époux, de sa fille et des sept autres personnes qui ont trouvé la mort.

"Ils ont versé du sel dans une plaie incurable." Le 26 janvier 2020, un hélicoptère s'écrasait près de Calabasas, dans la banlieue de Los Angeles, en Californie, avec à son bord la légende du basket Kobe Bryant, sa fille Gianna et sept autres personnes. Des policiers et des pompiers du comté de L.A, dépêchés sur les lieux du crash, avaient alors photographié la carcasse de l'appareil et des restes humains avant de partager les clichés morbides avec d'autres personnes dans les jours suivants l'accident. 

Des agissements qui avaient "totalement anéanti" Vanessa Bryant, la veuve de l'ancienne star des Lakers, cinq fois champion NBA. En septembre 2020, arguant qu'elle et sa famille avaient subi "une détresse émotionnelle", l'épouse du Black Mamba avait intenté un procès à l'encontre des auteurs de ces photos, qui s'est ouvert mercredi 10 août, plus de deux ans et demi après le drame. Un jury de dix personnes avait été sélectionné à la veille de l'ouverture des débats, qui a eu lieu dans l'après-midi.

Elle vit dans la peur, l'anxiété et la terreur
Un des avocats de Vanessa Bryant

"Au moins 11 employés (du shérif, ndlr) et une douzaine de pompiers ont partagé les photos dans les 24 heures après le crash", avancent dans des documents judiciaires les avocats du clan Bryant, dont la plainte a été associée à celle de Chris Chester, qui a perdu son épouse, Sarah, et sa fille de 13 ans, Payton, toutes deux présentes à bord de l'appareil. "Au cours des semaines qui ont suivi, un agent (du shérif) a montré des photos de restes (humains) dans un bar, un autre a envoyé des photos à un groupe d'amis de jeux vidéo et (des pompiers) ont affiché des photos à un gala de récompenses", écrivent-ils. 

En face, le comté de Los Angeles, qui a été débouté de sa demande de rejet de l'action en justice, ne conteste pas que des photos aient été prises. En revanche, les avocats plaident qu'elles n'ont jamais été rendues publiques et ont été supprimées depuis. "Le comté a travaillé sans relâche pour empêcher que ses photos du site du crash ne soient rendues publiques", a assuré l'une des avocats, Mira Hashmall. "Plus de deux ans et demi plus tard, aucune des photos du comté n'est apparue dans les médias, aucune n'est trouvable en ligne et les plaignants admettent ne les avoir jamais vues", a-t-elle ajouté.

Une loi érige en crime la prise de clichés

Dans ses déclarations liminaires au jury, mercredi 10 août, Vanessa Bryant a affirmé que les secouristes avaient pris ces clichés "pour rire comme s'il s'agissait de souvenirs". Une accusation appuyée par la déposition audio d'un détective du shérif, décrivant à sa femme, qui ne voulait pas voir les photos, "des piles de viande". L'un de ses avocats, Luis Li, a expliqué qu'elle est "hantée à jamais". "Elle vit dans la peur, l'anxiété et la terreur" qu'un jour elle et ses proches soient confrontés à ces images.

En intentant ce procès, alléguant notamment de violations des droits civils et de la vie privée, la mère des trois autres filles de l'ancien basketteur - Natalia, Capri et Bianka - cherche à obtenir des dommages et intérêts, dont la somme n'a pas été divulguée. Une loi, le Kobe Bryant Act, suscitée par l'accident, érige en crime les photos d'une personne décédée prises et partagées par les premiers intervenants à des fins sans rapport avec l'enquête. Dans la même affaire, deux familles dont des proches ont péri dans ce crash mortel, s'étaient vues accorder, l'an dernier, 2,5 millions de dollars d'indemnités.


Y.R.

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