En 1971, tout juste promu en D1, le PSG a tenté de recruter Pelé pour en faire sa tête d'affiche.Le tout jeune club de la capitale a cherché à profiter des difficultés financières de son club, Santos, pour le signer.
L'OM a failli signer Diego Maradona. Le PSG aurait pu avoir Pelé. Bien avant que Bernard Tapie ne fasse la cour au "Pibe de Oro", à l'été 1989, sans réussir à le faire venir sur la Canebière, le "Roi", décédé ce jeudi 29 décembre à l'âge de 82 ans, a fait rêver le football français. En 1971, un an après avoir vu le jour, le tout jeune club de la capitale accède à la première division professionnelle. En quête de reconnaissance et de crédibilité dans le milieu du ballon rond, les dirigeants parisiens affichent leur ambition : faire de Pelé, le meilleur joueur du monde à l'époque, triple champion du monde avec le Brésil en 1958, 1962 et 1970, la tête d'affiche de leur projet.
Dans son édition du 22 juin 1971, L'Équipe titre même "Pelé à Paris pour 9 millions ? Possible". Le PSG entend profiter des difficultés de trésorerie rencontrées par Santos, le club d'Edson Arantes do Nascimento, de son vrai nom. "Le club de Santos et le roi Pelé seraient d'accord pour jouer un an", confie alors le président Guy Crescent, après avoir essuyé un premier refus du joueur. "Nous pensons, pour notre part, qu'un an, c'est insuffisant, mais ceci, laisse, je peux dire une large voie très ouverte pour la conclusion de pourparlers et le très, très grand espoir, maintenant beaucoup plus affermi, de voir Pelé en France."
C'était un PSG ambitieux à l'image de Paris
Jean Djorkaeff, premier capitaine du PSG
Pour le faire venir à Paris, Guy Crescent imagine un montage particulier. Le PSG n'étant pas en mesure de payer un transfert sec, il négocie un prêt de trois ans avec Santos. Les parties posent les bases de l'accord : Pelé disputera 60 matchs par an, dont 40 dans le Parc des Princes flambant neuf, tandis que le club brésilien percevra 40% des recettes. "Je crois que c'est une bonne nouvelle. Je suis à peu près certain que Pelé sera des nôtres au mois de mai prochain", se risque même le patron du PSG.
"C'était un PSG ambitieux à l'image de Paris, une des plus belles villes du monde", racontera en 2010 Jean Djorkaeff, le premier capitaine du PSG (1970-1972), dans l'ouvrage Témoignages - 40 stars pour 40 ans de passion, de Michel Kollar et Bruno Salomon. "Les dirigeants souhaitaient vraiment faire du PSG un grand club européen, ce n'était pas des farfelus ! On n'était pas surpris par ses contacts, car ils voulaient engager les meilleurs joueurs du monde pour notre équipe."
Il y a eu des contacts (avec) les dirigeants
Pelé, star de Santos et triple champion du monde
Pourtant, alors qu'il ne reste que quelques détails à régler pour finaliser l'opération Pelé, Santos trouve une échappatoire. Le club basé à São Paulo, négocie, en parallèle, une tournée très lucrative aux États-Unis pour effacer ses ardoises. Ses comptes revenus dans le vert, il n'a alors plus d'intérêt à se séparer de son numéro 10. L'accord de principe avec le PSG vole en éclats. Quelques jours plus tard, de passage à Paris, Pelé se charge, lui-même, de mettre fin à cette télénovela.
"On a parlé, récemment, de votre venue au Paris Saint-Germain, était-ce sérieux ?", l'interroge un journaliste. "Effectivement, il y a eu des contacts entre les dirigeants parisiens et moi-même", reconnaît le triple champion du monde. "Ils m'ont invité, en cette occasion, à porter les couleurs de leur club, mais mon contrat avec Santos n'était pas terminé et j'ai toujours exprimé le désir d'achever ma carrière à Santos, le seul club que j'aie connu." Ce qu'il fera en 1974, avant de sortir de sa retraite l'année suivante, car endetté, pour signer aux États-Unis, où il participera à l'essor du football durant deux saisons à New York Cosmos.
À défaut de faire du "Rei" son premier Brésilien, le PSG connaît, en décembre 1971, ses premiers émois avec le pays d'Amérique du Sud avec Joël Camargo. Débarqué, sur le conseil de Pelé, avec qui il a tout gagné à Santos et en Seleção, le défenseur, premier champion du monde du foot français, fait un passage éphémère dans la capitale. Marqué par un accident de la route, il ne dispute que deux matchs, avant de s'en aller en février 1972, sans laisser un souvenir impérissable aux supporters parisiens, qui verront tout de même Pelé fouler, une fois, la pelouse du Parc des Princes. Le 14 septembre 1976, cinq ans après son transfert avorté, il fera ses adieux à Paris, à l'occasion d'un match de gala... perdu face au PSG (3-1).
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