Rendez-vous immanquable, la draft NBA se déroule au Barclays Center à Brooklyn, dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 juin.À cette occasion, les meilleurs "prospects" seront sélectionnés par les 30 franchises de la plus grande Ligue de basket-ball du monde.TF1 vous donne le mode d'emploi de cette bourse aux joueurs, qui va consacrer le prodige français, Victor Wembanyama.
C'est un rituel rodé, mis en scène à la perfection. Depuis 1947, la draft est le passage obligé pour tout jeune joueur désirant évoluer en NBA. C'est grâce à ce système de bourse que Tony Parker, Boris Diaw, Joakim Noah et Rudy Gobert, entre autres, ont pu assouvir leur rêve de faire carrière outre-Atlantique. Tous les ans, à la fin du mois de juin, les meilleurs prospects, les joueurs dit à fort potentiel, issus du championnat universitaire (NCAA), de l'antichambre de la Ligue majeure (G-League) et d'Europe participent à une grande cérémonie, qui marquent, pour la quasi-totalité d'entre eux, leur entrée en NBA.
Cette pêche aux rookies, inhérente au système de Ligue fermée, où ne prévaut pas le principe de relégation/accession, s'inscrit dans un mécanisme d'autorégulation. La draft est censé permettre aux franchises les moins performantes de l'exercice écoulé, qui a sacré les Denver Nuggets pour la première fois, de se renforcer, afin en théorie de rééquilibrer le rapport de forces.
La prime à la médiocrité ?
Les 14 équipes les moins bien classées au terme de la saison régulière, et non qualifiées pour les play-offs, se partagent les premiers choix. Cette prime à la médiocrité est déterminée, d'abord par le ratio victoire-défaite puis par un tirage au sort, dit lottery, qui se tient cinq semaines avant le grand soir. Pour éviter la tentation du tanking, une technique controversée qui consiste à bazarder volontairement sa saison afin de récupérer des top picks, la NBA a encadré cette pratique. Avant 2019, le plus mauvais élève de la Ligue avait 25% de chances, soit une sur quatre, de décrocher le first pick. Depuis la réforme, les trois franchises avec les plus mauvais bilans ont chacune 14% de chances de décrocher la timbale en premier. La quatrième plus mauvaise équipe a 12,5% de chances, la 5e 10,5% et, ainsi de suite, jusqu'à la 14e qui n'en a que 0,5%.
Sur quoi, la loterie a lieu, cinq semaines avant la draft, pour déterminer l'ordre de passage du premier au quatrième. Pour les dix autres, à partir du cinquième, c'est le bilan de chacune des équipes, du plus au moins mauvais, qui est pris en compte. Cette année, Détroit, Houston et San Antonio étaient tous crédits de 14% de chances d'obtenir le premier choix. Mais le tirage au sort, effectué le 16 mai, a finalement souri aux Spurs. Il est entendu que le numéro un de draft sera Victor Wembanyama, malgré la concurrence de Scoot Henderson. Le longiligne intérieur de 19 ans, qui a déjà pu mesurer sa popularité à son arrivée aux États-Unis, va être choisi en première position par la franchise qui a révélé "TP", du jamais-vu pour un basketteur tricolore.
Pour cette pêche aux rookies, les futurs NBAers et les 30 franchises de la Ligue se réuniront, jeudi 22 juin (dans la nuit du 22 au 23, à 2h du matin en France), au Barclays Center à Brooklyn, la salle des Nets, préférée au Madison Square de New York. Une fois que "Wemby", casquette de sa nouvelle équipe visée sur le crâne, aura été appelé par le patron de la NBA, Adam Silver, la machine sera lancée. Chaque équipe sélectionnera, l'une après l'autre, un des prospects disponibles.
Non drafté ne veut pas dire pas de carrière en NBA
Le site NBA Draft Room, qui fait référence en la matière, projette pas moins de trois autres Français dans les 30 meilleurs prospects sélectionnés. Coéquipier de Victor Wembanyama aux Mets, Bilal Coulibaly s'envole dans les prévisions. Le jeune ailier, qui s'est révélé en Pro A, pourrait être drafté Top 10 (9e choix, Utah Jazz). Sidy Cissoko, qui a fait le pari de la G-League Ignite, est candidat à une sélection parmi les 20 premiers (20e choix, Houston Rockets). Enfin, Rayan Rupert, le fils du regretté Thierry, est attendu à la fin du premier tour (26e choix, Indiana Pacers), au sortir d'une belle saison avec les New Zealand Breakers. Encore loin dans les projections (68e position), Nadir Hifi espère lui être appelé au second tour.
D'ordinaire, le draft voit 60 picks, distribués en deux tours de 30, deux par franchise. Mais cette année, ils ne seront que 58 heureux élus. Après Milwaukee et Miami l'an dernier, déjà épinglés pour tampering, Philadelphie et Chicago ont perdu à leur tour leurs seconds tours. Ils ont été punis par la NBA pour avoir approché des joueurs en dehors de la free agency, la fenêtre de recrutement autorisée. Sur les 84 inscrits (242 avant désistements), il y aura donc 26 recalés au lieu de 24.
Précision de taille : un candidat ne peut se présenter à la draft qu'une fois dans sa carrière. Mais, pour ceux qui n'auront pas la chance d'être choisi, cela ne voudra pas dire qu'ils ne feront pas carrière en NBA. La Summer League, qui va se tenir début juillet, va permettre aux franchises de les "tester" en conditions (presque) réelles. Ceux qui ne seront retenus là non plus pourront être recrutés plus tard, depuis l'étranger. Et les exemples ne manquent. Ben Wallace, Udonis Haslem, Fred VanVleet, pour ne citer qu'eux, ont tous été champions NBA, une fois ou plus, sans n'avoir jamais eu les honneurs d'être draftés.