SPORT - Militant pour les droits de l'homme, connu pour son opposition à la politique chinoise envers les Ouïghours, le basketteur turc Enes Kanter a décidé d'ajouter le terme "Freedom" à son nom.
Une modification originale, mais qui n'a rien d'étonnante quand on connaît le personnage. L'intérieur turc Enes Kanter, joueur de basket professionnel de l'équipe des Boston Celtics, a décidé de changer officiellement son nom pour s'appeler "Enes Kanter Freedom".
Selon le média américain The Athletic, qui a révélé l'information ce dimanche, le basketteur va doit aussi obtenir la nationalité américaine dès lundi. Né en Turquie, le joueur de 29 ans critique depuis plusieurs années la politique du président turc Recep Tayyip Erdogan. En conséquence, son passeport a été révoqué en 2017. Sur les quatre dernières années, la justice turque aurait par ailleurs émis au moins 10 mandats d'arrêt à son encontre. "La raison est que je me soutiens les droits de l'homme et les prisonniers politiques qui sont torturés et violés" en Turquie, selon ses mots.
XI JINPING and the Chinese Communist Party Someone has to teach you a lesson, I will NEVER apologize for speaking the truth. You can NOT buy me. You can NOT scare me. You can NOT silence me. Bring it on!! #FreedomShoes #XinnieThePooh pic.twitter.com/JFGEgIaXlN — Enes Kanter (@EnesKanter) October 24, 2021
Un opposant notoire au régime chinois
Le basketteur est connu comme un opposant notoire au régime chinois. Récemment il s'est affiché avec un t-shirt arborant le slogan "Stand with Hong Kong" en opposition à la reprise en main de l'ex-colonie britannique par Pékin. Lors de ses matchs de NBA, il porte souvent des chaussures avec des messages engagés et appelle au boycott des Jeux olympiques d'hiver qui doivent se tenir dans la capitale chinoise en 2022.
Très engagé sur les réseaux sociaux, Enes Kanter soutient également le peuple ouïghour, une minorité musulmane turcophone dont près d'un million de membres seraient détenus dans des camps de travail forcé en Chine, selon des rapports d'ONG. Pékin nie le terme de génocide et décrit les camps comme des centres de formation professionnelle, une affirmation rejetée par les Ouïghours qui disent être forcés de renoncer à leurs traditions religieuses.
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Rien que le 17 novembre dernier, lors d'un match face à l'équipe des Atlanta Hawks, le joueur portait aux pieds des chaussures customisées "Free Oyghur" ("Liberté pour les Ouïghours" en français) avec ses fils de fer barbelés et un drapeau chinois peints dessus. Depuis fin octobre, le numéro 13 des Boston Celtics s'en est pris à l'équipementier Nike et à plusieurs multinationales estimant qu'ils profitent de cette main d'œuvre pour confectionner leurs produits.