Niveau, jeu, ambitions... le XV de France va plonger dans l'inconnu face aux All Blacks

Publié le 16 octobre 2015 à 9h30
Niveau, jeu, ambitions... le XV de France va plonger dans l'inconnu face aux All Blacks

PHILOSOPHIE – Obligés de produire du jeu pour pouvoir espérer faire douter les Néo-Zélandais samedi soir (21 heures), les Bleus vont devoir offrir un rugby qui va à l'inverse de ce qu'ils montrent depuis que Philippe Saint-André est en poste. Une perspective qui ne les rassure pas vraiment car le spectre d'envoyer à outrance et de se faire cueillir par les All Blacks est bien réel.

On ne peut pas être et avoir été. Si l'on imagine encore mal la bande à Philippe Saint-André être capable de retrouver ce fameux French flair qu'on lui reproche d'avoir perdu, il faudra de toute façon en passer un peu par là pour provoquer l'exploit face aux All Blacks. Répondant à un journaliste néo-zélandais qui lui demandait pourquoi les champions du monde devaient encore se méfier des Bleus, PSA lui a répondu "parce que vous savez qu'on est un fou, qu'on peut jouer à la française". Oui, mais à condition d'être encore capable de le faire. 

Jamais vraiment inspiré ou fluide depuis le début de cette Coupe du monde, même face à des nations de second rang comme la Roumanie ou le Canada, ce XV de France, dont la philosophie de jeu est basée sur le combat physique, une grosse défense et le contre, devrait donc devenir séduisant et offensif du jour au lendemain... "Si on passe notre temps à défendre comme on l'a fait contre l'Irlande, on va tenir encore moins longtemps face aux Blacks, admet lucidement Guilhem Guirado. Il faut avoir le ballon et concrétiser nos actions pour marquer des essais".

"Je ne suis pas sûr que les Français aient encore ce même flair"

Dit comme ça, ça paraît simple, mais c'est beaucoup moins évident lorsque l'on sait que sous l'ère PSA, les Bleus ne tournent qu'à deux petits essais en moyenne par match. "Il ne faut pas non plus jouer à tout prix et envoyer du jeu n'importe comment, tempère de son côté Wesley Fofana. Sinon, ça peut se retourner contre nous". Car les néo-zed ont une technique bien rodée pour faire exploser les défenses : ils occupent le terrain en début de match histoire d'obtenir des pénalités afin de rapidement mener au score, avant d'obliger l'adversaire à réagir et à se découvrir pour pouvoir ensuite accélérer et aggraver la marque.

Pour éviter que ce scénario ne se reproduise, l'entame de match sera donc primordiale, afin "d'imposer rapidement notre jeu", comme l'espère Saint-André. Reste à savoir quel est-il ce jeu ? S'il n'est pas simple de répondre à cette question, Steve Hansen, le sélectionneur néo-zélandais, crois en tout cas savoir ce qu'il n'est plus, ce fameux "jeu à la française" : "Il était basé sur le flair, parmi les lignes arrières, et un paquet d'avants très physique, a-t-il expliqué jeudi en conférence de presse. Je ne suis pas sûr qu'ils (les Français) aient encore ce même flair avec ce Top 14, où le jeu est plutôt restrictif et essentiellement basé sur le physique".

Pour retrouver le French flair, Hansen estime encore que le XV de France doit pouvoir "lâcher les chevaux", amener cette "folie" que PSA a, lui, appelée de ses vœux. Mais le sélectionneur tricolore a-t-il toujours le discours et les armes pour persuader ses joueurs qu'ils peuvent le faire ? Il règne donc encore beaucoup d'incertitudes autour de cette équipe de France et de sa capacité à s'adapter au défi qui se présente à elle. Peut-être un peu trop, d'ailleurs. Avec un risque évident au final : "Quand tu n'es pas convaincu par ce que tu fais, tu finis par rentrer à la maison", rappelle Yoann Maestri. 

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La rédaction de TF1info

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