CLASH - Samedi 30 janvier, un point de non-retour a été atteint dans la relation tendue entre supporters et les dirigeants marseillais. Souhaitant le départ de ces derniers, près de 300 supporters ont manifesté leur colère au centre d'entraînement, dégradant notamment les locaux.
"Une relation apaisée entre les équipes du club et les associations de supporters est un ingrédient essentiel pour porter les joueurs sur le terrain." C’est ainsi qu’en septembre 2016, Jacques-Henri Eyraud, président de l’Olympique de Marseille, avait tracé les premières lignes du "Champions Project" de Frank McCourt, sur le point de prendre le contrôle du club phocéen. Plus quatre ans et demi plus tard, cette mission s’avère être un échec pour le dirigeant.
Samedi 30 janvier, près de 300 supporters de l'OM ont pris d’assaut la Commanderie, le centre d'entraînement du club, manifestant leur mécontentement contre certains joueurs mais surtout la direction du club, Jacques-Henri Eyraud en tête. Ainsi, des dégradations ont été effectuées, des vitres étant cassés et des cyprès incendiés. De son côté, le club phocéen parle même de "vols et dégradations de voitures", commis par des "groupuscules de voyous". Il a également annoncé plusieurs dépôts de plaintes à venir.
Une phrase de Eyraud qui a mis le feu aux poudres
Des incidents qui surviennent après une série de mauvais résultats, à savoir quatre défaites sur ses sept derniers matchs de Ligue 1. Et qui ont remis sur la table une déclaration du président Eyraud. En décembre, à Shack Talk, il avait expliqué qu’avoir "99% des collaborateurs marseillais" représentait "un danger, un risque", en raison de l'impact qu'une défaite pouvait avoir sur leur productivité. Depuis, de grandes banderoles hostiles étant systématiquement déployées sur des ronds-points ou encore des ponts autoroutiers avant chaque rencontre à domicile.
Néanmoins, cette relation difficile entre la direction olympienne et les supporters marseillais ne date pas d’aujourd’hui. Depuis l’arrivée du propriétaire américain Frank McCourt et de son homme fort, les tensions sont récurrentes. Déjà, en septembre 2017, soit moins d’un an après l’arrivée du duo, les South Winners, un groupe de supporters de l’OM, avaient dénoncé "les mensonges" et "les belles paroles" du tout frais président, après deux revers d'ampleur contre Monaco (1-6) et Rennes (1-3).
Des décisions déjà contestées en mai dernier
En décembre 2018, c’est au tour du CU84, autre groupe de supporters olympiens, d’appeler au boycott du match Marseille-Strasbourg en Coupe de la Ligue en raison du tarif des places, étant de 15 euros pour les adhérents du CU84, contre 5 euros pour le tarif abonné : "Notre écœurement est total. Soucieux de ne pas participer à cette mascarade, nous appelons l’ensemble de nos membres au boycott en n’achetant pas sa place pour OM-Strasbourg". Une augmentation des tarifs sous forme de sanction après l’utilisation de fumigènes engendrant de fortes amendes pour le club.
En mai 2020, au plus fort de la crise du Covid-19 et alors que la saison avait été stoppée prématurément, l’ensemble des groupes de supporters avaient fustigé les décisions des dirigeants olympiens, les accusant de jouer avec l’amour du club des supporters pour leur demander un effort financier en ne demandant pas le remboursement de leurs abonnements, tout en accordant des salaires "astronomiques" à certains joueurs.
"Devant l'impasse financière dans laquelle se retrouve notre club, les dirigeants sollicitent les supporters les plus fidèles, ceux qui s'abonnent pour renflouer les caisses. […] Il est facile de réclamer un effort financier aux supporters en faisant jouer leur amour inconditionnel du club alors que, dans le même temps, le président est incapable de tenir un vestiaire aux prétentions salariales astronomiques dont il est pourtant le seul responsable", pouvait-on lire dans le communiqué.
"Un déchaînement de violence injustifiable" pour les dirigeants
Si les tensions s’en tenaient jusqu’ici à des communiqués assassins des groupes de supporters, ce nouvel épisode survenu samedi a marqué un nouveau point de rupture entre ces derniers et les dirigeants de l’OM. Dimanche, Jacques-Henri Eyraud n'a pas tenté d'apaiser la situation dans l'émission de Téléfoot, Le Vrai Mag : "Il y a deux visions qui s'affrontent, ce soir. Il y a une vision de l'OM que l'on connaît, qui a fait des grandes choses, qui a gagné des titres, qui a connu des grands succès, mais aussi celle de l'OM du chaos, de l'OM qui a connu 20 entraîneurs en 20 ans, de l'OM des magouilles, de l'OM de la chronique judiciaire, de l'OM des affaires." De quoi annoncer une deuxième partie de saison agitée du côté de la Canebière ...
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On le savait très intéressé des choses du football. On ne savait pas que François Hollande avait accordé à tous les sports une part importante de son histoire personnelle. L’ancien Président de la République se confie sur cette relation particulière faite d’émotions, de transmission. Sur ces moments, dans l’exercice du pouvoir, où le sport a joué un rôle décisif. Voici les mots d’un authentique passionné.
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