OM : pourquoi Vincent Labrune, Pape Diouf et Jean-Claude Dassier sont en garde à vue

par Hamza HIZZIR
Publié le 18 novembre 2014 à 10h20
OM : pourquoi Vincent Labrune, Pape Diouf et Jean-Claude Dassier sont en garde à vue

JUSTICE - Le président de l'OM, Vincent Labrune, son directeur général, Philippe Pérez, et les ex-présidents Jean-Claude Dassier et Pape Diouf ont été placés en garde à vue. Ils doivent s'expliquer dans le cadre d'une enquête sur le transfert d'André-Pierre Gignac en août 2010. Mais pas que. Explications.

"Pour la première fois depuis mon arrivée à la présidence de l'OM (en juin 2011), j'éprouve un sentiment de plénitude", lâchait Vincent Labrune au Parisien il y a dix jours. Mais à Marseille, le calme suit ou précède toujours la tempête. Ce mardi matin, le dirigeant a été placé en garde à vue, comme son directeur général Philippe Pérez et l'ancien président du club, Jean-Claude Dassier, nous apprend iTélé. En cause : le transfert d'André-Pierre Gignac en août 2010, que la justice soupçonne d'avoir donné lieu à des rétrocommissions illégales au bénéfice de différents intermédiaires.

Ces interpellations surviennent dans le cadre d'une enquête qui avait déjà conduit l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) à perquisitionner, avec le concours d'un juge d'instruction marseillais, plusieurs bureaux de la Commanderie, le centre d'entraînement de l'OM, le 16 janvier 2013. Les trois hommes n'ont donc pas été surpris et ont calmement suivi les policiers. Dans ce dossier, le club phocéen a toujours clamé son innocence. Mais comme ces dirigeants validaient toutes les opérations financières du club à l'époque des faits, il se trouvent fatalement au cœur des soupçons. Comme l'agent du joueur, Jean-Christophe Cano, qui avait directement négocié avec eux.

Des discothèques d'Aix-en-Provence à André-Pierre Gignac

Si les enquêteurs en sont venus à s'intéresser au transfert de Gignac, c'est parce qu'ils conduisaient initialement une information judiciaire contre X pour "extorsions de fonds, blanchiment et associations de malfaiteurs", au préjudice de plusieurs discothèques d'Aix-en-Provence. Dans leur ligne de mire, le grand banditisme corse, et plus particulièrement Ange-Toussaint Federici et ses hommes, qui pourraient bien être les fameux intermédiaires. Parmi eux, Christophe d'Amico, figure de la nuit aixoise, proche de cette bande et, accessoirement, ancien agent de Gignac. "Je l'ai connu à 14 ans, c'est comme s'il faisait partie de ma famille, mais il ne s'occupe pas de mes intérêts", assurait l'attaquant au Parisien en mars 2012...

Dans ce même journal, une source proche du dossier confiait : "D'Amico sert de passerelle entre des individus connus du banditisme corso-marseillais et le monde du football, on le retrouve de près ou de loin sur les transferts de plusieurs joueurs dans les clubs de Bastia, d'Evian-Thonon-Gaillard et de l'OM." L'individu aurait ainsi exercé de nombreuses pressions sur les représentants officiels de Gignac, dont Jean-Christophe Cano, qui gère d'ailleurs aussi les intérêts de Benoît Trémoulinas, approché par l'OM en juin 2011. Le monde est petit.

Diouf et Anigo concernés aussi

Les enquêteurs pourraient, en outre, interroger Labrune et Pérez au sujet du transfert de Souleymane Diawara en 2009. Parce que l'agent licencié Jean-Luc Barresi, un homme d'affaires condamné en décembre 2012 à quatre ans de prison (dont un ferme) pour une vieille affaire d'extorsion de fonds sur le port de Marseille (dont il a fait appel), a touché 25% de commissions dans la transaction... alors qu'il n'a jamais été l'agent de Diawara. Pour le coup, le président concerné ne serait plus Dassier mais Pape Diouf, lui aussi interpellé ce mardi, selon RTL. La police aurait également perquisitionné, durant cette même matinée, le domicile de l'ex-directeur sportif José Anigo.


Hamza HIZZIR

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