En pleine forme, l'Olympique de Marseille accueille le Paris Saint-Germain dans un match au sommet de la Ligue 1, ce dimanche (21h).Rodés collectivement et portés par un public bouillant (ainsi qu'un brin de réussite), les Phocéens visent un premier titre depuis 2012.Pour continuer de rêver, une grosse performance contre le leader parisien semble indispensable, même si elle pourrait ne pas suffire.Explications.
"Le titre ? On ne doit pas y penser, je l'ai déjà dit souvent. Les supporters peuvent rêver mais on sait que dans ce championnat, il y a Paris qui dépense des sommes folles et puis les autres. On ne doit pas penser à ça". Au début du mois de février, Igor Tudor s'est montré catégorique : son Olympique de Marseille ne pense pas au titre. Une vision partagée par Valentin Rongier, l'un des cadres du groupe après la victoire contre Nantes, à la Beaujoire (0-2). "On montre qu'il faudra compter avec nous. On a le droit de rêver mais parler de titre non, il reste énormément de matchs. On n'a pas cet objectif en tête aujourd'hui", a assuré le milieu de terrain français. Tel coach, tel joueur diront certains. Libre à chacun de les croire ou non.
Toujours est-il que l'OM a rarement été aussi bien placé en championnat lors de la décennie écoulée que cette saison. Après 24 rencontres, soit les deux tiers du total à disputer, les coéquipiers de Matteo Guendouzi comptent 52 points, soit cinq de moins que le PSG, leader. Les Olympiens ont donc l'opportunité, avec la venue du club de la capitale au Vélodrome ce dimanche (21h), de réduire l'écart et de s'offrir une fin de saison de folie. Un succès, qui serait le premier à domicile en Ligue 1 contre le grand rival parisien depuis 2011 (et une victoire 3-0), les ramènerait à deux petites longueurs du tenant du titre. De quoi rêver en grand lors du sprint final.
Mais au-delà du résultat dans le "Classique", et quand bien même un revers reléguerait les Sudistes à 8 points de la première place, Dimitri Payet et les siens ont-ils une tête de futur champion ?
Un rythme de champion... ou presque
Sur le plan comptable, tous les voyants sont au vert, ou pas loin. Comme dit précédemment, l'OM a d'ores et déjà engrangé 54 points. Cela représente un rythme d'environ 2,2 points par match. En partant du postulat qu'ils continuent sur cette lancée, les champions d'Europe 1993 devraient terminer l'exercice autour des 85 points. Un total qui pourrait être suffisant, si l'on se réfère aux cinq dernières saisons (en dehors de 2019-2020 interrompue prématurément à cause du Covid-19). Si Monaco (95 points en 2016-2017) et le PSG (93 en 2017-2018 puis 91 en 2018-2019) ont mis la barre très haut, Lille (83 points en 2020-2021) et le PSG (86 en 2021-2022) ont terminé à des hauteurs plus raisonnables.
Plus globalement, franchir la barre des 90 points est plus une anomalie que la règle dans l'histoire de la Ligue 1. Ce n'est, en effet, arrivé qu'à... quatre reprises depuis 1933. Curiosité du destin, c'est lors de quatre saisons consécutives que cette performance a été réalisée (de 2015-2016 à 2018-2019). Autant dire que s'ils finissent effectivement avec 85 points au compteur, les Marseillais auront toutes leurs chances au moment des calculs finaux. C'est d'autant plus vrai que l'ogre parisien semble loin de ses grandes années et multiplie les contre-performances depuis le retour de la trêve hivernale.
Collectif rodé et dynamique excellente
D'ailleurs, les dynamiques respectives permettent de conforter Marseille dans son fauteuil de candidat crédible à l'Hexagoal. Depuis la fin de la Coupe du monde, avant laquelle il avait fini invaincu, le PSG a gagné à cinq reprises pour trois défaites et un nul (soit 16 points sur ce laps de temps). Sur la même période, les Phocéens ont récolté 22 points (7 victoires, 1 défaite et 1 nul), de quoi se relancer dans la course au titre. Sur la scène nationale, seul Monaco fait mieux (23 points) sur cette même période.
Au-delà de l'excellent bilan comptable, l'impression collective est excellente. Entre débauche d'énergie, pressing intense, utilisation parfaite des côtés (1 but, 10 passes décisives pour Jonathan Clauss, 6 buts pour Nuno Tavares) et projections rapides, l'OM semble avoir trouvé la bonne formule. Cela se retrouve dans les chiffres avec une belle régularité des deux côtés du terrain (3e meilleure attaque et 3e meilleure défense). Le solide mercato hivernal (arrivées de Ruslan Malinovski, Azzedine Ounahi, Vitinha) permet, en plus, au technicien croate d'avoir davantage d'options et de ménager les états de forme de chacun.
Les confrontations directes, la clé pour viser plus haut ?
Malgré tout, rien n'est joué pour Marseille, dans un sens comme dans l'autre. Les pensionnaires du Vélodrome peuvent encore finir au pied du podium, au vu de leur maigre avance sur leurs poursuivants (2 points de plus que Monaco, 3 longueurs d'avance sur Lens). Pour espérer soulever le trophée ou du moins retrouver la Ligue des champions, ils devront réussir à capitaliser dans les gros matchs, face à ces mêmes concurrents directs (1, victoire, 2 nuls et 2 défaites contre les actuels membres du top 5). Cela commence dès ce dimanche contre Paris.
Autre point à ne pas négliger : le calendrier. En dehors des deux prochaines échéances relevées (réception du PSG puis déplacement à Rennes), il semble relativement favorable. Les protégés du directeur sportif Pablo Longoria, auteur d'un travail remarquable depuis son arrivée, reçoivent de nombreuses équipes de deuxième partie de tableau lors de cette phase retour (Strasbourg, Auxerre, Montpellier, Troyes, Angers par exemple). Les déplacements sont, eux, un peu moins évident, avec notamment un enchaînement Lorient-Lyon-Lens-Lille à cheval sur les mois d'avril et mai. De comment les Marseillais réussiront à aborder ces derniers grands rendez-vous dépendra une grande partie de leurs ambitions. Mais une chose est certaine, ils ont des raisons d'y croire...
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