Platini, un archi-favori sans opposant ?

Jean Canesse
Publié le 29 juillet 2015 à 16h30
Platini, un archi-favori sans opposant ?

FOOTBALL - Officiellement candidat à la prochaine élection présidentielle de la Fifa depuis ce mercredi, Michel Platini fait figure d'archi-favori à en croire les observateurs qui gravitent autour de l'ex-meneur des Bleus. Ses opposants sont peu nombreux et auraient, dit-on, bien moins de soutiens. Décryptage.

C'était un secret de polichinelle, c'est enfin dit clairement : Michel Platini, président de l'UEFA, briguera bien la présidence de la Fifa le 26 février prochain à Zurich. Le dirigeant français, qui a fêté ses 60 ans le mois dernier, entend sortir l'instance internationale du marasme dans lequel elle s'est enlisée avec notamment un immense scandale de corruption qui a éclaté ces derniers mois . Et son appel à "une Fifa exemplaire, unie et solidaire, une Fifa respectée, aimé et populaire" représente déjà un thème de campagne plutôt évident pour succéder au très décrié Sepp Blatter, en poste depuis 1998.

3 rivaux officiels, 5 potentiels

Dès lors, qui pourrait bien empêcher le triple Ballon d'Or (1983, 1984, 1985) d'accéder au sommet de la plus grande instance du football mondial ? Alors que le Sud-Coréen et président de Hyundai, Chung Mong-joon, hésite encore à se présenter et qu'une candidature de l'Argentin Diego Armando Maradona semble totalement farfelue, ils sont pour l'heure trois à s'être officiellement lancés dans la course : le Brésilien Zico, le Libérien Musa Bility et le Jordanien Ali Bin Hussein, battu par Sepp Blatter en mai dernier avant la démission du Suisse.

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L'ancien gloire du football auriverde envisage, comme Platini, de changer le mode de fonctionnement de la Fifa mais, à l'inverse du Français, il ne jouit quasiment d'aucun soutien dans le monde très "connecté" du football professionnel. L'AFP, citant une "source proche", rappelle ce mercredi que "Platini a déjà le soutien de quatre des six Confédérations, à l'exception de l'Afrique (CAF) et de l'Océanie (OCF)." Une popularité au sein des 209 présidents et votants de l'instance qui en fait le grand favori et ce malgré la farouche opposition des deux autres candidats pré-cités.

"Platini ne représente pas le vrai changement"

"Platini ne représente pas le vrai changement, lâche ainsi Bility dans les colonnes du Monde. Nous avons besoin de dirigeants nouveaux avec des idéaux nouveaux pour nous extraire des temps troubles. La Fifa n’a pas été dirigée seulement par Monsieur Blatter. Il n’est pas responsable de tout ce qui a mal tourné à la Fifa. Monsieur Platini doit se préparer à clarifier son rôle dans tout ça." Des insinuations qui donnent le ton, comme celui des accusations de Bin Hussein. "Platini n'est pas bon pour la Fifa, a indiqué le Jordanien, pour le moins virulent à l'encontre de celui qui l'avait officiellement soutenu contre Blatter. Les fans de foot et les joueurs méritent mieux. La FIFA est empêtrée dans le scandale (...) La culture des arrangements en coulisses, en sous-main, doit prendre fin."

La cause de cette colère réside peut-être dans la stratégie politique du Français de ne pas se présenter contre Blatter en mai pour finalement changer d'avis deux mois plus tard avec le retrait de ce dernier. "Michel ne prendra pas de risques. Il s’est dit : 'Si j’y vais, c’est que je suis sûr de gagner', expliquait un ancien pilier de la Fifa au Monde en août 2014. Si Blatter n’y était pas allé en 2015, Michel y aurait été, et il aurait gagné." Annoncé vainqueur avant l'heure, Michel Platini devra quoi qu'il arrive montrer patte blanche ces prochains mois et convaincre autour de lui qu'il n'est pas une pale copie du démissionnaire suisse. Le chemin est long...

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