"98, secrets d’une victoire" (sur TF1) : ce que les Bleus ne nous avaient pas dit sur leur titre de champion du monde

Publié le 11 juin 2018 à 10h20, mis à jour le 11 juin 2018 à 10h28
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Source : 98 - Secrets d'une victoire

ÉVÉNEMENT – TF1 a diffusé ce dimanche "98, secrets d’une victoire", un documentaire inédit de Grégoire Margotton et Nicolas Glimois sur la coulisses du titre historique des Bleus. Tous, de la légende Zinedine Zidane au capitaine Didier Deschamps, en passant par le sélectionneur Aimé Jacquet, se livrent avec une franchise étonnante, vingt ans après.

C’est une date gravée à jamais dans l’histoire du foot français. Le 12 juillet 1998, le capitaine Didier Deschamps soulève la Coupe du Monde dans un Stade de France euphorique après la victoire des Bleus face à Brésil, tenant du titre, par 3 buts à 0. L’épilogue heureux d’un parcours que ses principaux protagonistes ont accepté de raconter 20 ans plus tard à Grégoire Margotton et Nicolas Glimois dans le cadre d’un documentaire intitulé "98, Secrets d’une victoire", diffusé ce dimanche soir à sur TF1.

Un triomphe qui ne serait sans doute pas aussi beau si le chemin jusqu’au trophée n’avait été semé d’embûches. On se rappelle de la défiance des médias à l’égard du sélectionneur Aimé Jacquet avant le début de la compétition, d’un premier tour presque idéal avant des matches à élimination directe étouffants de suspense. Et puis cette victoire en finale presque trop facile tellement les Bleus la voulaient. Avec une franchise inédite, sans doute liée au recul qu’ils ont aujourd’hui, tous ont accepté de lever le voile sur des pans méconnus et/ou oubliés de leurs exploits.

Moments oubliés

On se souvient du carton rouge reçu par Zinedine Zidane, après s’être essuyé les crampons sur un adversaire lors du match de poule face à l’Arabie Saoudite. Un geste qui va lui faire manquer les deux rencontres suivantes. En revoyant les images, difficile de ne pas songer à son expulsion, bien plus préjudiciable, lors de la finale Coupe du Monde 2006. "Je ne suis pas fier de ce que j’ai pu faire de temps en temps sur terrain", admet aujourd’hui Zizou, lucide sur la part de violence qui a toujours sommeillé en lui. 

Ce dont on se rappelle peut-être moins, c’est la réaction du capitaine Didier Deschamps qui jugera l’expulsion de son partenaire "impardonnable" lors d’une interview d’après-match au micro de TF1. "Je m’en suis voulu", raconte l’actuel sélectionneur, bientôt en route pour la Russie. "Pourtant j’ai toujours eu l’habitude d’être toujours sous un total contrôle. Mais là, ça m’a tellement énervé de le voir faire ça et de savoir qu’on n’allait pas l’avoir pour la suite (…) que ça m’a mis hors de moi."

Quand Zinédine Zidane dégoupille lors de France - Arabie SaouditeSource : 98 - Secrets d'une victoire
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Des propos "déplacés" dont il s’excusera quelques heures plus tard auprès du principal intéressé, au retour à Clairefontaine.

Hormis le refus de Bernard Lama de jouer le match des "coiffeurs", face au Danemark, l’ambiance au sein de l’équipe de France est idyllique, se rappellent joueurs et encadrants. Ce qui explique sans doute leur capacité collective à surmonter la tension extrême qui entoure chaque match. Et même à se transcender de manière inattendue. Lilian Thurman raconte ainsi les secrets de son doublé surréaliste en demi-finale face à la Croatie. En dépit d’une gueulante historique d’Aimé Jacquet à la mi-temps, les Bleus encaissent un but de Davor Suker au retour des vestiaires. La France perd 1 à 0. Avant "l’instant Thuram" comme le décrit Marcel Dessailly. 

Juste avant le match, "Tutu" a brièvement échangé avec Mario Stanic, son partenaire en club à Parme. "Il me dit à l’oreille : 'ce match, c’est pour nous'. Et quand Suker marque ce but, cette phrase me revient. Je me souviens en train de me dire : 'non, le match, il est pas pour vous, il est pour nous'. C’est cette phrase-là qui explique tout ce qui se passe après." 

Tutu qui n’avait jamais utilisé son pied gauche de sa vie
Emmanuel Petit dans "98, secret d'une victoire"

Soit une rapide égalisation, soixante secondes plus tard, à la réception d’un extérieur du pied magique de Youri Djorkaeff. Puis un "enroulé" du pied gauche qui vient se loger dans le petit filet opposé du but de Drazen Ladic. Vingt ans après, Emmanuel Petit en rigole encore : "Tutu qui n’avait jamais utilisé son pied gauche de sa vie… déjà qu’il avait des difficultés avec le pied droit !".

L'instant ThuramSource : 98 - Secrets d'une victoire
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Souvent émouvant, "98 Secrets d’une victoire" donne l’occasion de réentendre Aimé Jacquet, aujourd’hui âgé de 76 ans, un homme pudique qui a vite disparu des radars médiatiques après le sacre. En froid avec la presse avant la compétition, l’ancien coach des Girondins de Bordeaux n’a visiblement jamais digéré certaines critiques à son encontre. 

Aimé Jacquet et les médias : la grande défianceSource : 98 - Secrets d'une victoire
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Avant le but en or de Laurent Blanc en 8e de finale face au Paraguay,  il raconte avoir anticipé les conséquences d’une élimination catastrophe. "Je pense que ç'aurait été une vie totalement différente de celle que j’ai vécu", assure-t-il, la gorge nouée. "Ç'aurait été très dur pour moi et pour les miens. Moi qui n’anticipe jamais…  J’avais déjà anticipé plein de choses. Partir, ne pas rester en France. Parce que ça aurait été invivable." La magie du foot en a décidé autrement.

"98, Secrets d’une victoire" de Grégoire Margotton et Nicolas Glimois. Le mercredi 13 juin à 21h sur LCI. Durée : 1h44


Jérôme VERMELIN

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