"Non au racisme" : vague d'indignation après l'incident impliquant un arbitre de PSG-Basaksehir

Hugues Garnier avec AFP
Publié le 9 décembre 2020 à 6h45, mis à jour le 10 décembre 2020 à 11h18
Neymar, Kylian Mbappe et Demba Ba après l'interruption du match au Parc des Princes le 8 décembre 2020

Neymar, Kylian Mbappe et Demba Ba après l'interruption du match au Parc des Princes le 8 décembre 2020

Source : Franck Fife / AFP

COLÈRE - Les joueurs du Paris Saint-Germain et de l'Istanbul Basaksehir ont quitté la pelouse mardi soir du Parc des Princes pour protester contre les supposés propos racistes d'un arbitre. Le match a été reporté à ce mercredi soir.

À l'unisson. Les joueurs du Paris Saint-Germain ont dénoncé en bloc mardi soir sur les réseaux sociaux le comportement supposément raciste d'un des arbitres du match à l'encontre d'un membre du club turc Basaksehir. 

"NO TO RACISM"

Parmi les messages des joueurs du Parc, un ressort plus particulièrement : "No to racism". Un slogan issu d'une campagne menée il y a quelques années par l'UEFA et qu'ont notamment repris Presnel Kimpembe ou Kylian Mbappe sur leurs comptes Twitter. 

L'attaquant du PSG fait part de son soutien à Pierre Achille Webo, le membre camerounais du Basaksehir qui affirme avoir entendu "negro" dans la bouche de Sebastian Coltescu, le quatrième arbitre de la rencontre.

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Match interrompu et reporté

Le défenseur Layvin Kurzawa a pour sa part relayé un extrait vidéo d'une interview de Samuel Eto'o. L'ancien footballeur camerounais revient dans le documentaire Je ne suis pas un singe d'Olivier Dacourt sur le match qu'il joue en 2006 en tant que joueur du Barça face au Real Saragosse. Il est alors la cible de cris de singe et d'insultes racistes de la part de supporter ce qui le pousse à vouloir quitter le terrain. 

Il est finalement retenu par ses coéquipiers, l'arbitre et des joueurs de l'équipe adverse. Des années après, l'attaquant estime que, dorénavant, lorsque de tels faits se produisent, la mesure forte est que "les joueurs de couleur disent : on ne joue pas". "Beaucoup de gens vont perdre de l'argent, et quand tu touches à la poche de quelqu'un il va te trouver des solutions. En premier les TV, et tu verras que ces patrons-là mettront la pression à ces instances qui dirigent le football", expliquait alors Samuel Eto'o. Cette fois-ci les deux équipes ont bien quitté la pelouse en signe de protestation. 

L'attaquant brésilien Neymar Jr a quant à lui publié une photo de lui le poing levé, en référence au mouvement américain Black Lives Matter de lutte contre le racisme.

De son côté l'Istanbul Basaksehir a condamné "le racisme que le quatrième arbitre Sebastian Coltescu a eu à l'encontre de notre entraîneur adjoint Pierre Webo" et relayé le message de l'UEFA indiquant qu'une "enquête approfondie" sera menée sur cet événement.

Mais l'affaire n'est pas restée que dans les stades. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, supporter du Basaksehir, a déclaré "condamne(r) fermement les propos racistes tenus à l'encontre de Pierre Webo, membre du staff technique de Basaksehir". Sur Twitter, il se dit "convaincu que l'UEFA prendra les mesures qui s'imposent".

En France, la ministre des Sports Roxana Maracineanu a dénoncé une attitude "inacceptable" et "une expression de racisme ordinaire" tout en saluant le geste des joueurs de quitter le terrain.

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Hugues Garnier avec AFP

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