CHAMPION - Le pari réussi de conserver sa médaille d'or olympique, le judoka français prend maintenant du bon temps en famille au Brésil mais doit encore jouer son rôle de capitaine de l'équipe de France et participer aux opérations de ses partenaires commerciaux. C'est d'ailleurs via son sponsor Procter & Gamble (Gillette, Pantene...) que metronews a pu rencontrer Teddy Riner et sa mère Marie-Pierre.
Qu'avez-vous fait depuis vendredi et votre victoire en finale ?
Dès que je suis sorti du tatami, ça a été un vrai tourbillon. J'ai juste eu le temps d'un peu partager ça avec mes proches et le public avant de commencer un marathon médiatique. J'ai enchaîné les directs, les interviews, la remise de la médaille et les photos jusqu'à au moins 00 h 30 (son combat s'est terminé à 22 h 30, ndlr). Et après il y a eu le club France, avec les supporters, à nouveau les télés, la conférence de presse... On a quand même pu boire un coup en famille mais sinon, c'était de la folie !
Et maintenant, c'est repos ?
Pas tout à fait encore, je dois encore aller encourager les Français, je suis capitaine quand même. Faut faire le boulot jusqu'au bout ! Mais ça, aller voir les compétitions, c'est du plaisir (il sort alors de sa veste des billets la finale du 100 m d'athlétisme, ndlr).
"J'ai mangé avec les nageurs et franchement, l'ambiance était bonne. On a rigolé"
Tout n'a pas été rose pour les équipes de France. Comment avez-vous vécu les polémiques dans le tennis et la natation ?
Pas bien, car ça entache un peu l'image de la délégation française... On vient ici avec un rêve olympique, pas pour faire des points ou penser à l'argent, à sa carrière. Les JO, c'est unique dans la vie d'un athlète. Moi je ne comprends les sportifs qui n'accordent pas d'importance aux Jeux. Ils ont tort, car il n'y a rien de plus beau.
Aviez-vous senti ces tensions au sein de certaines disciplines ?
Franchement, non, au contraire même. Si on prend le cas de Benoit Paire, quand je l'ai rencontré au village olympique, il avait l'air super content d'être là. Pour la natation, c'est pareil. J'ai eu la chance de manger avec eux, il y avait une bonne ambiance et on avait bien rigolé. Après, c'était avant le début des compétitions et quand ça ne gagne pas, c'est peut-être un petit peu plus compliqué à gérer en interne.
"Avoir mes proches avec moi, c'est un second souffle pendant les combats"
Vous, pour le coup, vous n'avez pas eu ce genre de problème. Quelles sont les images qui vous restent de cette victoire ?
Aucune, j'ai tout oublié ! Le black-out total ! Non, je rigole... Il me reste évidemment plein de trucs mais ça se bouscule encore un peu dans ma tête. C'est tout frais. Je crois que je vais vraiment me rendre compte de ce qui s'est passé quand il va falloir quitter Rio. C'est toujours comme ça avec moi. Je fais le mariole, je gère, mais quand l'avion va décoller (Teddy Riner quittera le Brésil à la fin des Jeux, ndlr), l'émotion va arriver et je vais avoir ma petite larme.
Marie-Pierre Riner : Pour nous, Rio, ça a toujours été spécial (Riner, y a remporté deux de ses huit titres mondiaux, ndlr). On avait de beaux souvenirs d'ici, mais là, c'est encore plus fort. On a des images qui vont rester longtemps dans nos têtes.
C'est un vrai clan qui s'est déplacé au Brésil, il y avait une cinquantaine de vos proches dans les gradins le soir de la finale. Ça change quoi pour vous ?
Tout. Pour moi, savoir qu'ils sont là, à côté de moi, à m'encourager, c'est un second souffle pendant mes combats. Dans la finale, à un moment où je sentais que c'était difficile, je les entendais et c'était bon. Car même si le Japonais (Hisayoshi Harasawa) était souvent au sol, il fallait tout le temps rester vigilant. C'était épuisant. A un moment, ils m'encourageaient et je me dis 'Aller, continue, c'est bientôt fini". Je pensais qu'on était à la fin du combat, mais je regarde le temps et il restait encore 3''23... Je me dis "Quoi, il reste tout ça !". Les minutes duraient des heures, c'était dingue ! Mais heureusement, ils étaient là et ça m'a aidé à tenir jusqu'à la fin.
"Tant que la médaille n'est pas en lieu sûr à la maison, elle ne me quitte jamais"
Chez certains athlètes, le fait d'avoir sa famille rajoute de la pression. Pas pour vous visiblement...
Non, au contraire. En fait ça dépend des gens, de l'état d'esprit. Moi, ils me permettent de décompresser. Les jours avant la finale, quand on avait le temps de se voir, parce qu'ils sont occupés eux aussi : ils vont à la plage, ils visitent, ils font du shopping (rires), ça m'a toujours fait du bien. Ils me permettent de moins penser au judo.
Marie-Pierre Riner : Nous, on ne l'embête pas. On le détend, on prépare des apéros, on lui raconte ce qu'on a fait pendant la journée.
Est-ce que vous vous rendez compte de ce que vous avez réalisé ?
Non, pas vraiment. Ça viendra plus tard. Là, je suis encore dans les Jeux, dans ma bulle. Mais la médaille, elle est là, hein, elle ne me quitte jamais (il la sort alors de la poche de short et la caresse, ndlr). Tant qu'elle n'est pas en lieu sûr à la maison, je la lâche pas.
"On va voyager, je sais pas où encore, mais on va prendre de bonnes vacances"
Après votre victoire, vous avez dit que "rien n'avait été facile" pour l'emporter. Vous avez peur qu'on banalise vos exploits ?
J'ai l'impression que ça va mieux. Mais à un moment, tout le monde trouvait ça normal que je gagne. Que c'était simple, que j'étais trop fort... Là, j'ai senti que c'était différent. Les gens ont compris qu'aux Jeux, tout le monde veut le titre, tout le monde veut bien représenter son pays et lui offrir la médaille d'or. Il a fallu aller la chercher.
Une fois rentré à Paris, vous mettez le judo entre parenthèses ?
Exactement. Je vais couper un peu et profiter des miens. Je vais rester actif pour ne pas refaire comme après Londres où j'avais pris 20 kg... J'ai le temps avant de me projeter sur les JO Tokyo (en 2020, ndlr). Alors maintenant, je vais profiter. Déjà, je vais reprendre l'éducation de mon fils, car même si ma femme s'en occupe très bien, un papa c'est important. Et puis on va voyager, je ne sais pas où encore mais on va prendre de bonnes vacances.
Marie-Pierre Riner : Tu les mérites mon fils ! Il va se reposer maintenant.
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