Les joueurs et joueuses de tennis sont souvent la cible de harcèlement en ligne, qui peut avoir des conséquences importantes sur leur santé mentale.Pour la première fois cette année, la Fédération française de tennis collabore avec une entreprise afin d'endiguer ce phénomène et protéger les acteurs de Roland-Garros.
Insultes à caractère raciste ou homophobe, injures, menaces de mort ou de viol… Le cyberharcèlement est devenu, depuis quelques années, un problème majeur dans le monde du tennis. De Daniil Medvedev à Rebecca Marino en passant par Naomi Osaka ou Alizé Cornet, de nombreux joueurs et joueuses ont décrit les abus qu’ils ont subi et dénoncé la passivité d'Instagram, Twitter ou Facebook. Ainsi, plusieurs tournois ont décidé de prendre des mesures pour lutter contre ce phénomène. En 2021 déjà, Indian Wells avait par exemple collaborer avec le FBI "pour surveiller et traiter tout abus ou menace des médias sociaux visant les joueurs", pouvait-on alors lire dans un message adressé aux joueurs par l'ATP et rapporté par le site spécialisé Tennis Majors.
Et la Fédération française de tennis a décidé de suivre cet exemple en faisant appel à l'entreprise Bodyguard pour protéger les acteurs de Roland-Garros. La FFT s'est, en effet, alliée avec cette application française le temps de la quinzaine parisienne (22 mai au 11 juin) afin de modérer les messages reçus par les athlètes engagés et, si besoin, d'effacer les commentaires toxiques.
L'IA qui effectue de la modération en temps réel
L'application fonctionne sur le principe d'un QR code, fourni par Bodyguard, que les joueurs et joueuses doivent flasher afin de connecter leurs réseaux sociaux : Instagram, Twitter, YouTube, TikTok et Discord. La technologie propose alors une protection des comptes. Dès la connexion établie, ils ne reçoivent plus de commentaires désobligeants, c’est une IA qui effectue la modération en temps réel. L'objectif : ne rien laisser passer, tout en étant certain de ne rien censurer.
Bodyguard et la FFT seront en lien permanent afin d'assurer la protection des acteurs pendant l'ensemble du tournoi, et même ensuite. La société pourra par exemple être en mesure de fournir des rapports quotidiens aux organisateurs et "les extracts des messages et ID des auteurs lors d’une action juridique", peut-on lire sur le site de Roland-Garros. "C'est canon pour le bien-être mental des joueurs. Ça assainit l'esprit. Tout le monde pourra se présenter plus libre sur le court. J'ai hâte de voir le ressenti des joueurs", s'est félicitée la directrice du Grand Chelem parisien, Amélie Mauresmo, dans une interview, toujours sur le site du tournoi.
Cette politique est le fruit d'un long processus que Roger Federer avait appelé de ses mots dès septembre 2021, dans GQ. "Je pense que les joueurs, les tournois, les journalistes, nous devons nous asseoir ensemble dans une pièce et dire, 'Ok, qu'est-ce qui fonctionnerait pour vous et qu'est-ce qui fonctionnerait pour nous ?' Nous avons besoin d'une révolution, assurait l'ancien numéro un mondial. Pour dix bons commentaires, il y a toujours un commentaire négatif et, bien sûr, c'est celui sur lequel vous vous concentrez. C'est une situation horrible." Un peu moins de deux ans plus tard, il semble avoir été enfin entendu.
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