Roland-Garros : la joueuse biélorusse Aryna Sabalenka "ne soutient pas la guerre" en Ukraine

L'ombre de l'invasion de l'Ukraine plane toujours au-dessus de la Porte d'Auteuil. Ce mardi, à l'occasion des quarts de finale, la Biélorusse Aryna Sabalenka, numéro 2 mondiale, était opposée à l'Ukrainienne Elina Svitolina. Si la première l'a emporté en deux sets, le fait majeur de la rencontre est ailleurs. L'Ukrainienne n'a pas voulu serrer la main à la Biélorusse, et quelques huées sont descendues des tribunes du court Philippe-Chatrier.

Une attitude attendue, dans ce nouveau match à dimension politique. Aryna Sabalenka (25 ans) elle-même fait face à un lourd contexte depuis le début du tournoi parisien. Plus tôt dans la compétition, elle avait admis ne pas s'être "sentie en sécurité" au cours d'une conférence de presse : dans un échange tendu, une journaliste ukrainienne l'avait sommée de s'expliquer sur ses liens avec le président biélorusse Alexandre Loukachenko, allié de la Russie dans son invasion de l'Ukraine. Au tour précédent, elle avait également dû commenter le refus de sa première adversaire, une autre Ukrainienne, Marta Kostyuk, de lui serrer la main.

Ce mardi, Aryna Sabalenka a fait son retour devant les journalistes. Et a tenu à clarifier sa position. "Je ne soutiens pas la guerre, ce qui veut dire que je ne soutiens pas Loukachenko en ce moment", a-t-elle lancé. "Je ne veux pas que mon pays soit impliqué dans un conflit", a-t-elle poursuivi, souhaitant s'écarter de toutes les polémiques. "Je veux que le sport ne soit pas impliqué dans la politique, parce que je ne suis qu'une joueuse de tennis. Si je voulais faire de la politique, je ne serais pas ici. Je ne veux être impliquée dans aucune politique. Je veux juste être joueuse de tennis."

Au sujet des photos avec Loukachenko, Sabalenka s'est également expliquée. "Nous avons joué beaucoup de matchs de Fed Cup en Biélorussie (une compétition qui oppose des équipes nationales, ndlr), et il était avec nous, il prenait des photos de nous", a-t-elle justifié. "Rien de mal ne se produisait à l'époque en Biélorussie, en Russie ou en Ukraine."

Il s'agissait de la première conférence de presse de la Biélorusse depuis l'échange tendu de la semaine dernière. Cet exercice médiatique est pourtant obligatoire pour tous les participants à Roland-Garros. Elle avait pu provisoirement y échapper, avec l'accord du tournoi parisien. En début de compétition, elle avait toutefois déjà insisté sur sa position. "Aucun athlète russe ou biélorusse ne soutient la guerre. Pourquoi faut-il dire haut et fort ce genre de choses ? C'est évident, comme 1+1=2."