Roland-Garros : "Je n'ai pas beaucoup de regrets", ou comment Tsonga symbolise le manque de "gagne" du sport français

Publié le 5 juin 2015 à 19h05
Roland-Garros : "Je n'ai pas beaucoup de regrets", ou comment Tsonga symbolise le manque de "gagne" du sport français

TENNIS - Alors qu'une finale historique lui tendait les bras et qu'il a eu de nombreuses occasions d'assommer Stanislas Wawrinka vendredi, le Français a relativisé son échec après sa demi-finale perdue. Jo-Wilfried Tsonga n'est pas le seul à trouver du "positif" dans cette journée, ce qui explique sans doute pourquoi on n'est pas près de revoir un Français remporter Roland-Garros.

Sans doute l'occasion de sa vie. Ok, Jo-Wilfried Tsonga a eu une saison compliquée et n'était pas programmé pour aller en finale de Roland-Garros, ok, en face, Stanislas Wawrinka c'est très fort, mais tout de même, comment peut-on ne pas avoir d'amertume après une telle rencontre ? Interrogé en conférence de presse d'après-match, le Français, qui a tout de même admis "un peu de déception", n'est pas apparu plus abattu que cela juste après sa défaite. "Je n'ai pas beaucoup de regrets", a même lâché "Jo" qui a pourtant eu 17 balles de break face au Suisse (pour une seule convertie...) et qui est passée à deux doigts de remporter un troisième set, sans doute synonyme d'une finale au bout.

"Peut-être, une fois, essayer de passer"

Mais non, plutôt que d'enrager de ne pas être devenu le successeur d’Henri Leconte (dernier finaliste français à Roland en 1988...), le n° 15 mondial a estimé "qu'on ne peut pas refaire l'histoire et qu'on ne peut pas savoir ce qui se serait passé si j'avais gagné ce troisième". Vraiment pas un discours de futur vainqueur de Grand Chelem, auquel "il rêve pourtant tous les jours", nous assure son ancien entraîneur Éric Winogradsky. Pourtant, ce rêve, ce but d'une vie, l'intéressé lui-même ne l'évoque que du bout des lèvres : "J'espère jouer plus et répéter ce genre de situation pour, peut-être une fois, essayer de passer". Effectivement, sur un malentendu, un jour, ça pourrait passer...

Franchement, on les aime bien nos joueurs français, et Jo-Wilfried Tsonga a énormément de talent. Mais pas un mental de gagneur. Si l'on reprend un extrait de l'interview que Yannick Noah , dernier vainqueur de Roland-Garros en 1983, nous avait accordé au moment de fêter les 30 ans de son titre, on peut constater que depuis, les événements sont pas venus le contredire : "Mais regarde ma gueule, juste ma gueule quand j'ai gagné, et regarde la gueule des mecs aujourd'hui. Et tu me diras si tu vois une différence. Moi j'en vois une. Si tu parles de victoire, le petit vice qui te permet de l'emporter, ça, je ne le vois plus. Regarde juste Henri Leconte à l'époque : il est habité, y'a des trucs dans ses tripes qui le remuent. Maintenant, ils gagnent les matches s'ils doivent gagner mais ne franchissent pas la petite marche qui te permet d'aller plus loin". Fin du match. 

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La rédaction de TF1info

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