Patrick Buisson, candidat proposé par Bernard Laporte au poste de président-délégué, ne reprendra pas la tête de la Fédération française de rugby.Les quelque 1500 clubs, appelés à se prononcer depuis lundi à l'occasion d'un référendum, ont voté majoritairement contre sa désignation.Ce vote de défiance jette le trouble sur la gouvernance de l'instance.
Du rififi à la FFR. À une dizaine de jours de l'ouverture du Tournoi des Six nations et à sept mois du coup d'envoi de la Coupe du monde en France, la Fédération française de rugby s'enlise dans une crise de gouvernance. La désignation de Patrick Buisson comme président-délégué a capoté. La candidature de l'ancien demi de mêlée, proposée par Bernard Laporte, fragilisé depuis sa mise en retrait de ses fonctions, après sa condamnation à deux ans de prison avec sursis pour "corruption passive" et "trafic d'influence" au profit de Mohed Altrad, n'a pas suscité l'adhésion espérée au sein de la famille du rugby tricolore.
À la question posée lors cette consultation ouverte depuis lundi 23 janvier : "Approuvez-vous la proposition de Bernard Laporte de désigner Patrick Buisson en qualité de président-délégué de la FFR ?", les quelque 1500 clubs, qui ont participé à 90,46% à ce vote étalé sur trois jours, ont répondu "non" à 51,06%. Un résultat qui plonge le rugby français dans l'incertitude.
"Faisons des élections rapides"
Que va-t-il advenir désormais ? Soit Bernard Laporte - ressorti libre de garde à vue, mardi 24 janvier, sans poursuites à ce stade, dans une affaire de blanchiment de fraude fiscale aggravé - propose un autre nom, entraînant un nouveau vote ; soit de nouvelles élections fédérales sont organisées, dans un délai de six semaines, comme le réclame ardemment l'opposition.
"Les clubs se sont mobilisés, le vote est très représentatif et le non l'emporte en dépit de la proximité de la Coupe du monde", a expliqué à l'AFP Florian Grill, principal opposant à l'actuelle direction. "Ce n'est pas une défaite de Patrick Buisson ou une victoire d'Ovale Ensemble. C'est un message qui dit que les clubs veulent tourner la page. (...) Il appartient au comité directeur de se montrer responsable en organisant des élections générales. C'est la demande des clubs. Faisons des élections rapides, réunissons le rugby et rassemblons-le pour réussir un enjeu majeur et préserver notre équipe de France."
Oudéa-Castéra "confiante" pour le futur
"Il faut juste que le comité directeur soit respectueux de la parole des clubs et ait le sens des responsabilités", a ajouté le président de la Ligue Île-de-France, qui sera candidat en cas d'élections à la tête de l'instance dirigeante. "Il faut préserver la Coupe du monde et ne pas s'enferrer dans une proposition de candidats à l'infini qui serait dangereuse pour le rugby."
Dans ce contexte, le comité directeur de la FFR se réunira, vendredi 27 janvier, au Centre national du rugby (CNR), implanté à Marcoussis, en présence de la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra "pour statuer sur les suites à donner". "Je prends note de ce résultat et me rendrai demain (vendredi) matin au siège de la Fédération pour l'ouverture de la réunion du comité directeur, afin d'en évaluer les conséquences avec l'ensemble de ses membres", a-t-elle commenté, après avoir salué "la très forte participation des clubs à ce temps démocratique". "J'ai confiance dans le fait que ces échanges permettront de trouver un chemin pour stabiliser rapidement une gouvernance claire et légitime, tout en continuant à préparer efficacement et sereinement, tant sur le plan sportif qu’organisationnel, la Coupe du monde 2023 que notre pays a l'honneur d'accueillir."
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