DANS LA TETE DE DD – Battue samedi soir 2-3 par la Colombie après avoir mené 2-0, l’équipe de France a replongé en plein marasme à moins de trois mois de la Coupe du monde. Ce mardi après-midi en Russie (17h50 sur TF1), le sélectionneur Didier Deschamps doit vite actionner des leviers. Lesquels exactement ? LCI fait le point.
"À nos amis journalistes : aidez-nous. Laissez les critiques pour les autres pays. Donnez-nous de la confiance pour que l'on aille le plus loin possible." Cet appel, lancé dimanche soir sur Canal+ par Antoine Griezmann aux médias, exceptionnellement qualifiés d’"amis", dit tout de l’état d’urgence dans lequel se trouve aujourd’hui l’équipe de France, battue samedi (2-3) par la Colombie à Saint-Denis alors qu’elle avait largement dominé ce coriace adversaire lors de la première demi-heure. Comme si toutes les certitudes acquises ces dernières années s’étaient soudainement envolées.
Il ne faut pas tout remettre en question à cause d’une mi-temps ratée.
Olivier Giroud
Fatalement, selon l’usage voulant que les mauvais résultats pèsent d’abord sur les épaules de l’entraîneur, tous les regards se tournent vers Didier Deschamps. La défaite de samedi -la 3e depuis la finale de l’Euro 2016-, ce qui retiendra quiconque de juger cela anodin, porte son ratio de matchs perdus (15 depuis 2012) à 20,8%, soit le plus élevé de toute l’histoire de l’équipe de France pour un sélectionneur. Et ce, alors que tout le monde s’accorde à penser qu’il peut s’appuyer sur une génération de joueurs d’un niveau exceptionnel. À lui de jouer, désormais, pour relancer la machine. Comment ?
En tapant du poing sur la table
C’est ce qu’il a fait dès vendredi soir, dans l’intimité des vestiaires du Stade de France, quelques minutes après le coup de sifflet final de France-Colombie. Sur un ton des plus véhéments, le coach a, selon Le Parisien, insisté sur le caractère "inacceptable" de la prestation de ses joueurs, pointant une "suffisance" qui pourrait leur coûter cher au Mondial.
Résultat : les joueurs se sont réunis entre eux, dimanche à Clairefontaine, afin de mieux cerner l’origine de leur "panne de courant", dixit le sélectionneur. Qui devra ainsi poursuivre ses efforts verbaux de remobilisation jusqu'à mardi. Ses colères sont en effet suffisamment rares pour qu’elles portent dans les moments clés.
En faisant jouer la concurrence en défense
Si le naufrage de samedi fut fondamentalement collectif, c’est l’incapacité de la défense à juguler les vagues colombiennes qui a inquiété plus particulièrement. L’opinion publique poussait pour installer Samuel Umtiti à une place de titulaire ? Le défenseur a pris l’eau et provoqué le penalty du 2-3. Laurent Koscielny, taulier des Bleus et d’Arsenal, n’a donc plus qu’à reprendre sa place au côté de Raphaël Varane. Idem du côté des latéraux, où même le solide Djibril Sidibé a sombré.
Les jeunes Lucas Hernandez et Benjamin Pavard devraient prendre le relais mardi. Et ainsi pousser leurs concurrents directs à une salvatrice remise en question. Sur le banc.
En renforçant le milieu de terrain
Depuis sa prise de fonctions en 2012, Didier Deschamps n’a eu de cesse d’alterner entre systèmes à deux ou trois milieux défensifs. La dernière fois, ce fut durant l’Euro 2016, à la mi-temps du 8e de finale contre l’Irlande (du 4-3-3 au 4-4-2), ce qui permis de redonner du peps offensif aux Tricolores jusqu'à la finale.
Cette fois, le problème est devenu défensif, et sacrifier un attaquant au profit d’un milieu apparaît désormais comme une évidence. Cela permettrait, outre le rétablissement d’un équilibre global, de soulager Paul Pogba et Blaise Matuidi, en leur donnant un filet de sécurité nommé N’Golo Kanté. Cela offrirait également potentiellement plus de temps de jeu à Corentin Tolisso ou Adrien Rabiot, intéressants en milieux relayeurs.
En ne changeant pas une équipe qui perd
La concurrence, un stimulant ? Possiblement. Mais certains joueurs, surtout les plus jeunes, peuvent aussi mal vivre avec l’idée d’une menace pesant sur leur rendement immédiat. Le sélectionneur ne l’ignore pas, lui qui, selon Le Parisien, serait revenu sur son idée initiale de distribuer équitablement du temps de jeu sur ces deux matchs de mars pour, au contraire, maintenir sa confiance à la plupart des joueurs ayant pris part à la débâcle de samedi. L’objectif étant précisément de chasser le doute de leurs esprits par une prestation plus aboutie.
Dimanche, Olivier Giroud a d'ailleurs plaidé pour ce statu quo, arguant qu’il "ne faut pas tout remettre en question à cause d’une mi-temps ratée"... D’autant que l’ouverture d’un nouveau chantier à moins de trois mois du Mondial semble suicidaire : une équipe en travaux n'est jamais devenue championne du monde.
Russie-France, en direct ce mardi à 17h50 sur TF1 et sur notre site.
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