La mère d'une patineuse accuse Gilles Beyer de harcèlement sexuel et de chantage

Publié le 6 février 2020 à 13h34, mis à jour le 6 février 2020 à 13h40

Source : Sujet TF1 Info

SCANDALE - Après Sarah Abitbol, Hélène Godard et Laure Detante, la mère d'une jeune patineuse accuse l'entraîneur Gilles Beyer de harcèlement sexuel et de chantage entre 2017 et 2018. Ce dernier aurait notamment proposé à la mère de la jeune fille de coucher avec lui en échange de la gratuité de la licence, sans compter de nombreux messages obscènes envoyés en cinq mois.

Les accusations se multiplient contre Gilles Beyer. Déjà accusé de viol par deux patineuses, à savoir l'ancienne championne Sarah Abitbol, pour des faits ayant eu lieu entre la fin des années 1970 et le début des années 1990, et Hélène Godard, mais aussi d'attouchements par Laure Detante, l'ancien entraîneur est de nouveau cité dans une affaire similaire. Selon un témoignage rapporté par le quotidien L'Equipe mercredi, il est accusé par la mère d'une patineuse de harcèlement sexuel et de chantage entre 2017 et 2018.

Le journal indique que tout a débuté à l'automne 2017 lorsque Nadjma Mahamoud, championne de France juniors en 2014, a voulu rejoindre le club parisien des Français volants, où officiait Gilles Beyer. Et dont il a été exclu mardi dernier après avoir été démis de ses fonctions le 31 janvier dernier. La mère de la jeune fille, Sabina, indique que dès la prise de contact avec Beyer, ce dernier a commencé à lui envoyer "régulièrement des messages obscènes", de façon quasi-quotidienne.

Abus sexuels dans le patinage : Gilles Beyer exclu de son clubSource : Sujet TF1 Info

Il m’a dit: 'Je couche avec toi quatre fois par semaine et tu ne paieras rien pour ta fille.'
Sabina Mahamoud, mère d'une jeune patineuse à propos de Gilles Beyer.

Lors du premier rendez-vous avec l'entraîneur, en présence de sa fille deux semaines plus tard, les choses ne sont pas passées comme prévu. Alors que sa fille visitait les infrastructures du club avec un autre entraîneur, Beyer a réitéré ses propositions obscènes. "Je n’ai pas répondu, je lui ai demandé : 'Comment va-t-on faire pour le paiement ?' (..) Il m’a dit : 'On verra ça plus tard.' Ma fille est revenue et, au moment de partir, elle était devant moi et il m’a touché les fesses…" raconte Sabina Mahamoud.

"Ensuite, il a recommencé à m’envoyer des messages. Il m’a d’abord reproché de ne pas être venue avec un décolleté, et il regrettait de ne pas avoir vu mes seins", poursuit-elle, avant d'ajouter : "Il a recommencé à m’envoyer des messages obscènes presque tous les jours. Et puis il m’a redemandé, cette fois au téléphone : 'Comment on fait pour le paiement ?' C’est là qu’il a fait cette proposition : 'Tu couches avec moi et tu ne paies rien et je fais monter ta fille à haut niveau…' Je me suis sentie très mal. Je voulais la réussite de ma fille mais pas à ce prix-là. Il savait que j’avais peu de moyens, il a voulu profiter de la situation."

"Je me sentais humiliée. Il m’a dit: 'Je couche avec toi quatre fois par semaine et tu ne paieras rien pour ta fille.' (...) En fait, il me demandait de me prostituer. (...) Je lui ai dit : 'Je vais payer.' Il m’a répondu : 'C’est 400 euros !' Il savait que j’étais aide-soignante. J’ai refusé mais il a continué à m’envoyer des messages", explique Sabina.

Plus de 120 SMS envoyés en 5 mois

Aujourd'hui âgée de 20 ans, Nadjma Mahamoud, qui a décidé de quitter le club après être tombée sur ces messages, raconte la suite de l'histoire : "’J'ai trouvé ça bizarre que M. Beyer envoie un message à ma mère à 22 heures. J’ai donc regardé ses messages et je suis tombée sur cette conversation. Elle lui disait qu’elle dormait. Et lui demandait si j’étais à côté d’elle. Il disait : 'J’aimerais être entre vous…' des trucs bizarres comme ça. Il faisait aussi des avances à ma mère : 'Si vous couchez avec moi, financièrement on pourrait s’arranger.' J’ai su qu’il proposait aussi que ce soit moi. J’étais choquée."

L'Equipe indique qu'au total, plus de 120 SMS ont été échangés entre Beyer et Sabina Mahamoud en cinq mois à peine, entre le 27 octobre 2017 et le 24 mars 2018. "Le numéro de téléphone correspond au numéro de Gilles Beyer en notre possession. Ces messages corroborent les déclarations de la mère de Nadjma", précise le journal sportif. 

Mardi, le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête pour viols et agressions sexuelles sur mineurs par personne ayant autorité sur la victime à la suite des révélations de Sarah Abitbol.


La rédaction de TF1info

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