Blessé depuis plusieurs mois, Rafael Nadal pourra-t-il jouer à Roland-Garros ?

L’âge avançant, les blessures se font de plus en plus fréquentes. Du haut de ses 36 ans, le jeu très exigeant sur le plan physique de Rafael Nadal semble le rattraper. S’il a multiplié les pépins physiques dès le début de sa carrière, l’Espagnol, voit, dernièrement, son corps le lâcher à une tout autre échelle. En l’espace de deux ans, il a cumulé douleurs au dos (février 2021), au pied gauche – du fait du syndrome de Müller-Weiss – (août 2021, mai 2022), aux côtes (mars 2022), aux abdominaux (juillet 2022) et à la hanche (2023). Un sacré dossier médical rendant impossible l’enchaînement des matchs au plus haut niveau. Mais cette fois, c’est la participation du Majorquin à Roland-Garros 2023, où il a déjà levé les bras à 14 reprises, qui est en cause. Et reste, pour le moins, incertaine. 

Touché au psoas (muscle fléchisseur de la hanche) à l’Open d’Australie, en janvier dernier, "Rafa" n’a pas remis les pieds sur un court depuis plus de trois mois. Une éternité à l’échelle d’un joueur professionnel, que ce soit en termes de rythme, de certitudes dans le jeu ou de confiance. "La situation n'est pas celle que l'on avait espéré. Je devais d'abord être absent entre six et huit semaines, mais on se dirige déjà vers la quatorzième", a reconnu le principal intéressé la semaine passée, en annonçant son forfait pour le Master 1000 de Madrid.

Visiblement affecté, le "Taureau de Manacor" reconnaît que sa convalescence ne s’est pas déroulée comme il l’espérait. "Nous avons suivi toutes les prescriptions médicales, mais pour une raison inconnue, la blessure n'a pas évolué comme on nous l'avait indiqué au début et on finit par se retrouver dans une situation qui est difficile", a-t-il expliqué. "J'étais revenu à l'entraînement, mais il y a quelques jours, nous avons décidé de changer un peu de manière de faire, de commencer un autre traitement pour voir si les choses s'améliorent, pour essayer de revenir à temps pour les prochaines échéances", ajoute-t-il, affirmant ne "pas pouvoir donner de délais". "Si je les connaissais, je vous les dirais, mais je n'en sais rien", a-t-il indiqué. 

Avec cette longue absence, Nadal est sorti, en mars dernier, du top 10 mondial pour la première fois depuis… 2005. Une statistique qui en dit long sur ses récentes difficultés physiques. Actuellement 14e au classement ATP, il pourrait sortir des trente premières positions en cas de contre-performance à Roland-Garros, où il est tenant du titre. Une raison de plus, pour lui, de s’aligner Porte d’Auteuil, où il est presque invincible depuis ses débuts en professionnel (112 victoires en 115 parties disputées, soit 97,3% de succès). 

Ce mardi 25 avril, son oncle, Toni Nadal, s’est montré relativement optimiste au micro de TVE. "Rafael est en train de se soigner, il ne manque pas grand-chose pour qu'il revienne à la compétition", assure l’entraîneur historique de l’Espagnol. "Évidemment, il n'arrivera pas avec une très bonne préparation (à Roland-Garros, ndlr), on ne doit pas se voiler la face. Je crois qu'il n'a plus disputé de match depuis le 10 janvier (en réalité le 18 janvier, ndlr), et avant, il n'avait pas beaucoup joué en compétition non plus. Mais je crois que Rafael sait revenir en forme assez rapidement", souligne-t-il. 

Et le coach de se projeter un peu sur la suite des événements. "Dans un tournoi du Grand Chelem, cela dépend beaucoup du tirage au sort. Si tu as la chance d'avoir un tirage assez accessible dans les premiers tours, après...", lance-t-il, rappelant que Nadal "fait toujours partie des favoris en deuxième semaine". "On espère qu'on pourra se dire la même chose à Roland-Garros. On rêve de cela, nous, la famille, et lui aussi. Je crois qu'il a le mental pour aller le chercher", conclut-il. 

Rappelons par ailleurs que "Rafa" peut se raccrocher à son expérience récente pour tenter d'accrocher un 22e Grand Chelem à son palmarès : pas plus tard que l'an passé, il n'avait pu jouer que grâce à "des injections d'anesthésiant avant chaque match" pour endormir la douleur de son pied gauche. Des difficultés qui n'avaient pas empêché le grand rival de Roger Federer d'aller au bout de la compétition au terme d'un (nouveau) parcours épique. Il avait cependant avoué ne pas être prêt à recommencer l'expérience. "Il est évident que je ne peux pas et que je ne veux pas continuer à jouer dans ces circonstances", avait-il admis. Reste à voir ce qu'il en sera le 28 mai prochain.