La WTA, a annoncé, dimanche 24 avril, qu'aucun tournoi féminin ne se déroulera en Chine en 2022.Une conséquence directe de l'affaire Peng Shuai, en l'absence de preuve de santé ou de liberté.Fin 2021, la joueuse chinoise avait disparu, après des accusations de viol, avant de réapparaître sporadiquement.
Où est encore passée Peng Shuai ? Le 2 novembre 2021, la lauréate en double de Roland-Garros 2014 avait accusé publiquement, sur le réseau social Weibo, l'ancien vice-Premier ministre chinois, Zhang Gaoli, de lui avoir imposé un rapport sexuel. Ce haut dignitaire du Parti communiste l'aurait violée, trois ans plus tôt, puis forcée à poursuivre cette relation non consentie. Après avoir porté ces accusations, censurées de l'internet chinois, la joueuse âgée de 35 ans à l'époque s'était volatilisée pendant trois semaines avant de faire de rares réapparitions, orchestrées par Pékin pour rassurer l'opinion.
Cette disparition inexpliquée, loin d'être un cas isolé en Chine, avait "profondément choqué" le monde du tennis, qui s'est mobilisé derrière le hashtag #WhereIsPengShuai (#OùEstPengShuai, en français). Inquiète du sort de la joueuse, la WTA, l'instance qui régit le circuit féminin, avait annoncé, le 1er décembre, "la suspension immédiate de tous les tournois WTA en Chine, y compris Hong Kong". "En bonne conscience, je ne vois pas comment je peux demander à nos athlètes d'y participer à des tournois quand Peng Shuai n'est pas autorisée à communiquer librement et a, semble-t-il, subi des pressions pour revenir sur ses allégations d'abus sexuels", avait justifié Steve Simon, le patron de l'association.
"Aucune communication récente"
Une sanction à laquelle le régime de Xi Jinping est resté imperméable. Pour preuve, alors qu'elle demandait un accès direct à la joueuse, la WTA n'a eu "aucune communication récente avec Peng Shuai", a fait savoir Steve Simon, dimanche 24 avril, au média Tennis Podcast. "Le monde ne l'a pas vue non plus depuis les Jeux olympiques (d'hiver de Pékin)", a-t-il même souligné.
Le 8 février, au lendemain de la parution de son interview sous étroite surveillance au journal L'Équipe, où elle avait affirmé n'avoir "jamais disparu", Peng Shuai avait fait une apparition discrète aux côtés de Thomas Bach, le président du Comité olympique international (CIO). Elle avait assisté à la médaille d'or olympique de sa compatriote, Eileen Gu, sur l'épreuve du Big Air.
"Nous restons déterminés à trouver une solution", a assuré Steve Simon. "Une solution avec laquelle Peng (Shuai), le gouvernement chinois et nous-mêmes puissions être à l'aise. Nous n'avons pas l'intention de nous éloigner de la Chine." En attendant, la WTA va maintenir sa position vis-à-vis de la Chine, où aucun tournoi ne sera organisé en 2022. "Nous avons suspendu nos opérations là-bas pour le moment, et nous continuerons à le faire jusqu'à ce que nous parvenions à une solution. Nous espérons être de retour en 2023 avec la résolution qui montre que des progrès ont été réalisés. Ce sera une victoire pour le monde si nous pouvons y parvenir."