TENNIS - Ce jeudi 16 août, la fédération internationale de tennis a voté pour le projet de réforme de la Coupe Davis. Désormais, la compétition sera organisée sur une semaine, sur terrain neutre, lors de matches en deux sets gagnants. La première édition aura lieu en novembre 2019, au grand dam des joueurs français.
La majorité des deux tiers était requise. Finalement, la réforme de la Coupe Davis a été approuvée à 71,43% des votes des 120 délégués présents à Orlando. C'en est donc fini de la compétition telle qu'elle existe depuis 1900, étalée sur quatre week-ends de trois jours, sur le terrain de l'une des équipes, avec des matches en cinq sets. A partir de novembre 2019, elle sera disputée en une phase finale raccourcie à une semaine. Dix-huit équipes s’affronteront sur terrain neutre, dans des matches en deux sets gagnants. Une rencontre entre deux pays se jouera sur une seule journée, et sera réduite à deux simples et un double.
La fédération internationale de tennis estimait que l'ancienne version n'était pas assez lucrative, et boudée par un trop grand nombre de joueurs, notamment les stars du tennis telle que Rafael Nadal, Novak Djokovic et Roger Federer. Pour les attirer, elle leur propose donc une épreuve condensée, et plus rémunératrice (actuellement, les joueurs ne touchent rien lorsqu'ils disputent une épreuve de Coupe Davis). C'est pourquoi pour sa nouvelle formule, elle a signé un partenariat juteux avec le groupe d'investissement Kosmos, présidé par le joueur du FC Barcelone Gerard Piqué, lui assurant 2,5 milliards d’euros sur 25 ans, et garantissant 17 millions d’euros annuels aux joueurs et aux fédérations.
A l'ITF, ils font les cons depuis dix ans."
Richard Gasquet
Le projet de refonte du tournoi, qui se disputera donc fin 2018 pour la dernière fois sur l'ancien modèle, avait provoqué une levée de boucliers dans de nombreux pays. Australie, Grande-Bretagne et Allemagne s'y sont opposés. En France, la fédération lui a apporté ses voix tandis que de grands noms, à l'image de Yannick Noah, victorieux de l'épreuve comme joueur puis capitaine, a critiqué l'ITF pour avoir "vendu l'âme d'une épreuve historique". "On ne peut pas envisager de disputer une Coupe Davis fin novembre, trois semaines après la fin de saison. Sinon, on ne peut pas avoir de période de repos", a notamment déclaré Lucas Pouille. Mercredi 15 août dans L'Equipe, il a assuré : "Si la réforme passe, il est hors de question que je joue. Il y a beau y avoir beaucoup d'argent, je n'ai pas envie de jouer une Coupe Davis qui n'en est pas une." "A l'ITF, ils font les cons depuis dix ans, dix ans que les joueurs demandent des changements et dix ans qu'il n'y a aucune réforme, et là d'un coup on arrive au truc radical qu'il fallait éviter", a ajouté un Richard Gasquet visiblement remonté.
Une autre forme de Coupe Davis pourrait également voir le jour en 2020. En effet, l’ATP a pour projet d’organiser sa propre compétition par équipes, la World Team Cup. Elle serait jouée en janvier à l’aube de la saison, et ferait son arrivée sur le circuit en 2020. Les joueurs auraient alors à choisir entre les deux compétitions. "C'est évident qu'il n'y a pas de place pour les deux compétitions à six semaines d'intervalle, tout le monde le sait", a expliqué Nicolas Mahut à L'Equipe. "L'une des deux perdra beaucoup en crédibilité et en valeur", selon Jérémy Chardy. "Les meilleurs n'en joueront qu'une et les fans iront là où il y aura les meilleurs." Et selon Lucas Pouille, "la meilleure date, c'est l'ATP qui l'a prise".
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