Roland-Garros : c'est déjà fini pour les Bleus, qui égalent le pire bilan de leur histoire

Il y a 40 ans, le 5 juin 1983, Yannick Noah triomphait à Roland-Garros. Quatre décennies plus tard, le tennis français lui cherche désespérément un successeur. Pareil chez les dames, où c'est le néant depuis le sacre de Mary Pierce, dernière Tricolore à avoir soulevé la coupe Suzanne-Lenglen, le 10 juin 2000. Et 2023 n'y changera pas grand-chose.

Après un mercredi noir, marqué par le forfait de Gaël Monfils et l'élimination de six représentants tricolores (Caroline Garcia, Léolia Jeanjean, Lucas Pouille, Luca Van Assche, Ugo Humbert et Corentin Moutet), il n'y a cette fois plus aucune Française ni aucun Français du côté de la porte d'Auteuil. Diane Parry, Océane Dodin et Arthur Rinderknech, les trois dernières Bleus engagés, ont tous pris la porte, jeudi 1er juin, balayés respectivement par Mirra Andreeva, Ons Jabeur et Taylor Fritz.

Chez les femmes, l'affaire était entendue depuis le début de soirée. Sur le court Simonne-Mathieu, enfoui dans les serres d'Auteuil, Diane Parry (79e) a été stoppée net (6-1, 6-2) par la jeune pépite russe Mirra Andreeva (143e), qui dispute son premier Majeur à seulement 16 ans. Sur le court Philippe-Chatrier, Océane Dodin (122e) a été dominée (6-2, 6-3) par l'ex-numéro 2 mondiale, la Tunisienne Ons Jabeur (6-2, 6-3). Comme en 1981, 1986, 2019 et 2021, en ne comptant que l'ère Open (qui a commencé en 1968), aucune Bleue ne verra le 3e tour des Internationaux de France.

Ultime espoir du clan tricolore, Arthur Rinderknech (78e) a lui cédé peu après 23h, dans une ambiance de Coupe Davis survoltée et excessive, face à l'Américain Taylor Fritz (2-6, 6-4, 6-3, 6-4). Soutenu comme rarement sur le Suzanne-Lenglen, ce qui l'a aidé à prendre le 1er set, le Varois s'est écroulé, ébranlé par les coups de boutoir du numéro 8 mondial, lui-même conspué avoir célébré sa victoire, de manière trop véhémente, en portant un doigt sur sa bouche, comme pour faire taire le public. 

Pour la deuxième fois en trois ans, le 3e tour du tournoi parisien se disputera sans le moindre joueur tricolore. Une anomalie puisque une telle double absence si tôt porte d'Auteuil ne s'était produite qu'une seule fois depuis 1968 et le début de l'ère Open, avec un zéro pointé en 2021. Une médiocrité record qui risque bien de devenir une fâcheuse habitude.