Roland-Garros : Nadal-Djokovic en quarts, le choc a-t-il lieu "trop tôt" ?

Voilà sept ans qu'ils ne s'étaient pas retrouvés si tôt à Roland-Garros. Sur la terre battue parisienne, ces deux-là ont plutôt pris l'habitude de s'affronter pour le titre (2012, 2014, 2020) ou, a minima, une place en finale (2007, 2008, 2013 et 2021). Une fois n'est pas coutume, un an après leur demi-finale d'anthologie, 58e et dernier épisode (à ce jour) de la confrontation la plus jouée de tous les temps (30-28 en faveur Djokovic, 7-2 pour Nadal à Paris), remportée par "Nole" en quatre sets (3-6, 6-3, 7-6, 6-2 en 4h11), les deux monstres sacrés du tennis vont se rendre, coup pour coup, pour accéder... au dernier carré.

Le hasard du tirage au sort les a versés dans la même partie de tableau, augurant un potentiel choc en quarts de finale. 

Espérée par tous les fans et déjà annoncée comme légendaire, l'affiche entre deux des trois joueurs les plus titrés en Grand Chelem va bien avoir lieu à la Porte d'Auteuil. Rafael Nadal, 13 fois vainqueur des Internationaux de France, et Novak Djokovic, tenant du titre et numéro un mondial, se croiseront, mardi 31 mai, sur le court Philippe Chatrier en night session (pas avant 20h45). Un choc de titans, pour l'occasion, diffusé gratuitement et sans restriction, en France, sur Prime Video. 

"C'est un quart de finale phénoménal, le match qu'on attendait tous", relève dans L'Équipe l'ancien numéro 2 mondial, l'Allemand Tommy Haas. "Difficile de dire qui est favori. Bien sûr, c'est toujours dur d'affronter 'Rafa' ici, avec ses 13 titres, un truc de dingue. Mais le système de têtes de série mérite d'être revu. On devrait faire comme à Wimbledon. Quand tu as un gars qui domine à ce point le tournoi, le voir affronter le numéro 1 mondial dès les quarts de finale, je trouve ça trop tôt et pas très juste."

"C'est étonnant effectivement de les voir s'affronter si tôt dans le tournoi", acquiesce Richard Gasquet auprès de franceinfo. "Ce sont les aléas du tirage au sort. Je pense que les deux ont à cœur de gagner ce tournoi, mais on est encore loin de la victoire finale", rappelle le 70e mondial, battu dès le deuxième tour en trois manches par l'Américain Sebastian Korda. "On va assister à un match très accroché. Je pense que le public a envie de ça aussi. (...) L'an passé déjà, leur rencontre avait été énorme. Elle avait duré plus de quatre heures. C'est toujours magnifique de les voir jouer, c'est une opposition rêvée."

Il est vrai que l'affiche, alléchante en temps normal, l'est d'autant plus quand elle a lieu à Roland-Garros. À l'évocation de leurs deux noms, impossible de ne pas repenser à la demi-finale monumentale de 2013, leur plus long match Porte d'Auteuil (victoire de Nadal en 4h37), aux deux finales de 2012 et 2014, et bien évidemment, à la fameuse demi-finale de l'an passé, pour laquelle les spectateurs avaient été autorisés exceptionnellement à siéger en tribunes, malgré le couvre-feu en vigueur. 

Des matchs inoubliables, au même titre que le quart de finale de 2015, l'une de leurs seules deux confrontations à ce stade de la compétition. Le 3 juin, après six tentatives infructueuses, Novak Djokovic, expéditif, avait renversé le roi Nadal sur l'ocre parisien. Un exploit en trois sets (7-5, 6-3, 6-1 en 2h26) seulement réussi, avant lui, par le Suédois Robin Söderling en 2009. Comme quoi, peu importe à quel moment le choc a lieu, avec ces deux géants, il se passe toujours quelque chose.