Roland Garros : sifflée par le public, la Russe Daria Kasatkina demande de ne pas propager "la haine"

"Hier, j'ai été huée pour avoir simplement respecté la position de mon adversaire en ne lui serrant pas la main." C'est une joueuse touchée qui s'est exprimée ce lundi 5 juin au matin sur les événements survenus dimanche à l'issue de son match en huitièmes de finale de Roland Garros. Défaite par l'Ukrainienne Elina Svitolina (6-4, 7-6), la Russe Daria Kasatkina a été sifflée par le public du court Suzanne-Lenglen, qui a cru qu'elle avait refusé de ne pas serrer la main de son adversaire. À tort.

Comme l'indique la Russe dans son message, depuis le début de la guerre, Elina Svitolina ne salue plus ses adversaires au filet lorsqu'il s'agit de joueuses russes. Daria Kasatkina le sait, c'est pourquoi après la balle de match, elle s'est tout de suite dirigée vers l'arbitre pour lui serrer la main, et s'est contentée de lever un pouce en direction de son adversaire pour la féliciter. Un signe auquel a répondu Elina Svitolina, qui connait les positions anti-Poutine et anti-guerre en Ukraine de la Russe. 

En effet, celle qui a récemment révélé son homosexualité s'est régulièrement dite "solidaire" de ses amis ukrainiens et a répété son incompréhension face à la guerre lancée par Vladimir Poutine contre ses voisins. "Les joueurs ukrainiens ont de nombreuses raisons de ne pas nous serrer la main", a-t-elle déjà déclaré. Une prise de position courageuse, qu'avait d'ailleurs salué son adversaire de dimanche. "Je la remercie d’avoir pris position. C’est ce que j’attends des autres joueurs et c’est très courageux de sa part", indiquait Elina Svitolina vendredi dernier. 

Tout cela explique que Daria Kasatkina a été très touchée par les sifflets du public parisien, dimanche soir. "Quitter le court comme ça a été le pire moment de la journée d'hier. Soyez meilleurs, aimez-vous les uns les autres. Ne répandez pas la haine. Essayez de rendre ce monde meilleur", a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux. "J'aimerai Roland Garros quoi qu'il arrive, toujours et pour toujours. À l'année prochaine."