Wimbledon 2023 : cinq choses à savoir sur Carlos Alcaraz, nouveau roi de Londres

Un Espagnol roi de Londres. Ce dimanche 16 juillet, à l'issue d'un combat long de plus de 4 heures et 30 minutes, Carlos Alcaraz a remporté le tournoi de Wimbledon face au maître des lieux, le Serbe Novak Djokovic. En cinq sets, et à l'âge de 20 ans, l'Espagnol a pris le meilleur sur le septuple vainqueur sur le "Centre Court" du Temple du tennis, et s'est offert un deuxième tournoi du Grand Chelem, après celui glané à l'US Open en 2022. Voici cinq choses à savoir sur Carlos Alcaraz.

Le natif d'El Palmar (sud-est de l'Espagne) était encore un inconnu du grand public voilà deux ans. Mais son ascension est fulgurante. Au point de battre des records. L'an dernier, dans la plus grande arène de tennis du monde, le court Arthur-Ashe (États-Unis), Carlos Alcaraz a fait coup double : remporter son premier titre du Grand Chelem, l'US Open,  donc, et empocher la place de numéro 1 mondial, à 19 ans, 4 mois et 6 jours. Dans l'histoire du tennis, personne n'avait connu une telle consécration si jeune.

Quelques mois plus tôt, il avait déjà marché dans les pas des plus grands en intégrant le top 10 à 18 ans. Depuis, Carlos Alcaraz n'a cessé d'impressionner et s'est forgé un palmarès : 12 titres, dont Wimbledon ce dimanche, mais aussi le tournoi de Madrid en 2022, l'emportant face à Nadal et Djokovic, du jamais-vu dans un même tournoi sur terre battue.

Loin d'être mauvais perdant, Novak Djokovic a chaleureusement félicité le vainqueur du soir, ce dimanche sur le gazon londonien. "Quelle qualité de jeu... Incroyable... Incroyable...", a salué le numéro 2 mondial, quelques instants après sa défaite. "Ce n'est pas facile à avaler quand on est si proche du but, mais j'ai perdu contre plus fort", a-t-il admis.

Avant le tournoi de Roland-Garros, durant lequel il l'avait battu en demi-finale, le Serbe ne tarissait déjà pas d'éloges sur son adversaire. "Il y a des gros noms, Alcaraz évidemment, il est numéro 1 mondial et sûrement le principal favori", lançait-il devant la presse. "Il a gagné des titres importants sur terre battue cette saison. Cela en fait le principal favori."

Voir briller Carlos Alcaraz sur la terre battue, les spécialistes du tennis s'y attendaient. Le voir triompher sur le gazon londonien, pas franchement. Du moins, pas si vite. Jusqu'à l'an dernier, ses résultats sur cette surface n'avaient rien de sensationnel. En témoigne sa meilleure performance à Wimbledon : un 8e de finale en 2022. Lui-même le reconnait : il a progressé à une vitesse XXL. "En ce moment, j'aime le gazon", a-t-il souri après sa victoire. "Je ne m'attendais pas à jouer à ce niveau-là, à tout comprendre au gazon sur une période si courte."

Lui préfère la terre battue. Et ses résultats sur ocre le prouvent. Lors de la saison sur cette surface, l'Espagnol a remporté 25 de ses 28 rencontres : personne n'a gagné plus de matchs que lui. "Je pensais bien avoir du mal contre toi sur terre battue ou sur dur, mais pas sur gazon", a d'ailleurs ironisé Novak Djokovic. Mais ce monstre de précocité a vite appris, et remporte son deuxième tournoi sur herbe, après sa victoire au Queen's (ATP 500) en juin dernier. Un prodige pressé.

Lorsque Rafael Nadal soulevait son premier titre sur le court Philippe-Chatrier de Roland-Garros, en juin 2005, Carlos Alcaraz venait à peine de souffler sa deuxième bougie. 19 ans plus tard, évolueront-ils tous les deux pour tenter de décrocher l'or olympique, l'an prochain à Paris ? C'est en tout cas le "rêve" affiché de Carlos Alcaraz.

"Ce serait bien sûr un rêve de pouvoir jouer en double avec 'Rafa' aux Jeux olympiques l'année prochaine", a lancé le numéro 1 mondial, devant la presse, au mois de mai dernier. "C'est dans un an, tant pour lui que pour moi, il peut se passer beaucoup de choses, mais j'espère qu'on sera tous les deux aux JO." Charge d'abord à Nadal de revenir au plus haut niveau, s'il parvient à se débarrasser des blessures qui l'ont empêché de figurer cette année au sein de "son" tournoi de Roland-Garros.

En plus des trophées, Alcaraz gagne aussi les cœurs. À Madrid, même ses entraînements font court comble. D'après l'AFP, au mois de mai 2023, la foule s'est pressée sur la passerelle qui surplombe les courts extérieurs pour l'apercevoir à tout prix. La vidéo qu'il y a tournée, caméra fixée sur lui, donne une idée de la "Carlosmania" grandissante : cinq minutes de cohue, de téléphones brandis, et de balles et stylos tendus.

"Ça me fait plaisir de savoir que je donne l'envie de voir et de faire du tennis, j'adore ce sport, c'est ma vie, ma passion. La transmettre à des gens qui n'en avaient jamais eu envie, et qui maintenant s'y sont mis grâce à moi, c'est merveilleux", appréciait-il. Le principal intéressé s'affiche aussi en Une de magazines généralistes en Espagne, signe de sa popularité grandissante. On a hâte de voir la suite.