TRANSFERTS – Le mercato hivernal de janvier 2019 a fermé ses portes dans la nuit de jeudi à ce vendredi. LCI fait le bilan, calmement.
Contrairement à celui de l’été, visant à bâtir un effectif à plus long terme, le mercato d’hiver, qui ne dure que le temps du mois de janvier, a vocation à permettre aux clubs de corriger leurs erreurs estivales, pour éventuellement redresser la barre durant la seconde partie de la saison, celle où tout se joue, où les trophées se gagnent et les destins se brisent. L’édition 2019 de ce marché particulier a fermé ses portes dans la nuit de jeudi à ce vendredi. Passage en revue de ses grandes tendances.
Au PSG, la guerre est déclarée
L’entraîneur Thomas Tuchel n’a eu de cesse de réclamer (publiquement) deux milieux de terrain et un attaquant. Il n’aura finalement eu qu’un seul milieu, en la personne de Leandro Paredes (40 millions d’euros + 5 millions de bonus) et cette insatisfaction a mis en lumière les dissensions opposant le coach au directeur sportif, Antero Henrique, chargé du recrutement. En désaccord sur les joueurs à recruter, les deux hommes se déchirent désormais ouvertement. Et ce n’est qu’un début : l’Allemand exige désormais la réintégration d’Adrien Rabiot (mis au placard pour avoir refusé de prolonger son contrat) pour faire le nombre au milieu, à laquelle s’oppose farouchement le Portugais...
L’OM sur les nerfs et sur les dents
Les supporters marseillais qui comptaient sur le mercato pour voir leur club se renforcer et sortir de la crise sportive sévère qui l’agite, en auront pour leur frais : le seul Mario Balotelli est arrivé (libre de tout contrat), et Kostas Mitroglou s’en est allé, prêté pour 18 mois à Galatasaray. Derrière cet immobilisme, causé par des finances plombées cet été (66 millions d’euros dépensés) et le manque d’attractivité du club dans cette situation, beaucoup de crispation, exprimée en partie jeudi par l’entraîneur, Rudi Garcia, alors interrogé sur le départ de l’attaquant grec : "On a besoin de joueurs qui mouillent le maillot, Kostas ne défend pas beaucoup, ne court pas beaucoup." Alors que Mario Balotelli... Un manque d’élégance et une pique publique, après avoir faussement défendu Mitroglou bec et ongles ces derniers mois, que son vestiaire saura apprécier à sa juste valeur.
Monaco a joué (très) gros
Toujours avant-dernier de Ligue 1 à mi-saison, l’ASM est dans la situation du joueur de poker qui mise tout ce qu’il lui reste sur une partie, dans un ultime élan de survie. Gelson Martins (Atlético de Madrid), William Vainqueur (Antalyaspor), Cesc Fabregas (Chelsea), Fodé Ballo-Touré (Lille), Naldo (Schalke 04), Vinicius (Naples), Adrien Siva (Leicester), Georges-Kevin Nkoudou (Tottenham)... Un recrutement XXL que le club risque de payer, littéralement, très cher en cas de relégation en Ligue 2 à l’issue de la saison. Et l’hypothèse n’a rien de farfelu, si l’on tient compte du manque de repères et d’automatismes collectifs de cet effectif très largement chamboulé... Mais soumis à une urgence vitale de résultats.
Ailleurs en Ligue 1, Bordeaux s’est refait une santé
C’est devenu une habitude : les clubs du Championnat de France se sont montrés calmes et raisonnables en janvier, y compris un gros budget comme Lyon, qui n'a pas bougé une oreille cet hiver, ni pour acheter, ni pour vendre. Une exception notable, toutefois : les Girondins de Bordeaux, soutenus par leur tout nouveau propriétaire américain (fonds d’investissement GACP), ont, eux, fait chauffer la planche à billets et misé sur la jeunesse pour s'offrir un premier lifting, enregistrant les arrivées de Josh Maja (Sunderland), Raoul Bellanova (AC Milan) et Yacine Adli (PSG). À noter également, l’activité de Saint-Étienne, qui s’est renforcé intelligemment par petites touches et à moindre coût, en se faisant prêter deux valeurs sûres de la Ligue 1, Youssef Aït Bennasser (Monaco) et Valentin Vada (Bordeaux).
Ailleurs en Europe, les gros clubs (très) près de leurs sous
C’est la grande tendance de ce mercato : même les plus riches font des économies et tentent de recruter malin. Ainsi, les Anglais, habituellement très dépensiers, se sont contentés de quelques coups sur des prêts, comme Gonzalo Higuain (de l’AC Milan à Chelsea) et Denis Suarez (du Séville FC à Arsenal). Rien, en revanche, du côté de Liverpool ou des deux Manchester...
En Espagne, même le grand Barça a acheté low cost, avec une improbable triplette de recrues composée de Jean-Clair Todibo (Toulouse), Jeison Murillo (Valence) et Kevin-Prince Boateng (Sassuolo). Quant au Real Madrid, il n’a mis que 17 millions d’euros sur la table pour s’offrir Brahim Diaz (Manchester City), un remplaçant annoncé. Le plus joli coup est donc sans doute à mettre au crédit de l’Atlético de Madrid, avec le prêt de 18 mois d’Alvaro Morata (Chelsea).
Enfin, en Italie, seul l’AC Milan a lâché une grosse somme (35 millions d’euros) pour Krzysztof Piatek, révélation du début de saison avec le Genoa, tandis que Dortmund a péniblement animé un hiver allemand désespérément calme en mettant 16 millions d’euros sur un défenseur central de 19 ans, l’Argentin Leonardo Balerdi (Boca Juniors)... Vivement l’été !
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