Toujours sans club, Hatem Ben Arfa dispute un match contre le PSG... au tribunal

par Hamza HIZZIR
Publié le 17 octobre 2019 à 15h45
Toujours sans club, Hatem Ben Arfa dispute un match contre le PSG... au tribunal
Source : AFP

FOOTBALL - Aucun challenge "proposé" à Hatem Ben Arfa ne l'a "excité" depuis son départ de Rennes cet été. Mais le joueur, demeurant au chômage en ce début de saison, n’est pas inactif pour autant : il affronte actuellement son club précédent, le PSG, devant les prud’hommes.

Paris sera toujours Paris. Et Hatem Ben Arfa sera toujours Hatem Ben Arfa. À ceux qui s’inquiétaient, début septembre, de le voir toujours sans club à la fin du mercato estival, l’attaquant avait répondu sur Instagram : "Aucun challenge qui m'a été proposé ne m'a excité. C'est comme avec une femme, si elle ne t'excite pas, laisse tomber mon frère."

Capture écran Instagram

Mercredi, à l’ouverture du procès qui l’oppose, devant les prud’hommes, au PSG, son ancien club, à qui il réclame près de 8 millions d’euros de dommages et intérêts pour sa mise à l’écart d’avril 2017 à juin 2018, qu’il juge "extra-sportive", Hatem a refait du Ben Arfa, déclarant que "c’est une affaire de principe, pas d’argent", puis faisant pouffer de rire la salle d’audience bondée en répondant maladroitement au président du conseil qui lui a alors dit de demander à son avocat de baisser ses prétentions  : "C’est bien, on est là aussi pour blaguer", selon des propos rapportés par L’Équipe.

Au départ de toute cette affaire, déjà, une initiative très "ben arfesque". Début 2017, le Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, émir du Qatar et propriétaire du PSG, assiste, chose rare, à une séance d’entraînement depuis le bord du terrain, en compagnie du président du club, Nasser Al-Khelaïfi. L’attaquant, agacé de ne plus jouer et surtout de ne jamais arriver à joindre son président, aborde l’émir au sortir de la séance : "Je suis ravi de pouvoir vous parler, c’est plus facile qu’avec Nasser." Lequel Nasser Al-Khelaïfi, vexé, aurait alors acté la mise à l’écart des mois à venir. 

Tous les joueurs étaient surpris que je ne joue pas, y compris Neymar, parce que j’étais très performant à l’entraînement.
Hatem Ben Arfa durant son procès

C’est en tout cas la stratégie de défense de l’avocat d’Hatem Ben Arfa, qui réclame, du reste, un euro symbolique de dommages et intérêts pour harcèlement moral. "La non-sélection du joueur a été décidée en raison de défaillances à l’entraînement et de faibles prestations sportives. Tout le monde sait qu’il ne travaille pas assez, qu’il fait semblant de s’entraîner", a rétorqué l’avocat du club parisien, soulignant au passage le "surpoids" de l’attaquant à chaque retour de vacances.

"Tous les joueurs étaient surpris que je ne joue pas, y compris Neymar, parce que j’étais très performant à l’entraînement. Mais après ma conversation avec l’émir du Qatar, je n’ai plus jamais joué. On m’a dit : ‘Tu vas céder, tu vas péter les plombs’, mais je n’ai pas peur de l’adversité. Je suis resté parce que j’étais convaincu que j’allais jouer", s’est encore défendu le principal intéressé, apparu affûté dans une chemise et un pantalon très ajustés. 

La question a d’ailleurs même taraudé le président du conseil des prud’hommes, qui a demandé au joueur : "Avez-vous un club actuellement ?" Réponse de l’intéressé, filant la même métaphore qu'en septembre : "Je m'entraîne seul. En attendant un challenge excitant." L’échange dit l’impact de la mésaventure parisienne sur la carrière, déjà heurtée, du footballeur, qui est allé jusqu’à repousser chacun de ses prétendants cet été et rester au chômage durant (au moins) deux mois, au nom d’un idéal de jeu, ce qu’aucun de ses confrères, pas même les plus talentueux, ne se permet.

"Je suis presque énervé, parce que j’ai encore envie de le voir sur les terrains, a confié, la semaine dernière à France Football, l’un de ses ex-coéquipiers resté son ami proche, Sylvain Idangar. Il est capable de refaire plusieurs bonnes saisons, en Ligue 1 ou ailleurs. Si je l’appelle, j’aurais envie de l’engueuler ! Je vais peut-être le faire d’ailleurs." En attendant de se projeter dans l’avenir, tout porte à croire qu’Hatem Ben Arfa cherche avant tout à solder son passé. Le conseil tranchera ce litige le 16 décembre. À quelques jours de l’ouverture du mercato d’hiver.


Hamza HIZZIR

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