Tour de France : en quoi les nouveaux dossards fournis aux coureurs sont-ils spéciaux et innovants ?

Yohan ROBLIN, à Bourg d'Oisans
Publié le 23 juillet 2018 à 12h40, mis à jour le 24 juillet 2018 à 9h19
Tour de France : en quoi les nouveaux dossards fournis aux coureurs sont-ils spéciaux et innovants ?

COLLE-POSITION - C'est l'une des nouveautés du Tour 2018. Primordiaux pour l'identification des sportifs, les dossards n'adhéraient plus à la maille des maillots des coureurs. Bostik, partenaire officiel de la Grande Boucle, a mis au point une colle sans solvant innovante pour éviter qu'ils se décollent et gênent les sportifs pendant les étapes.

Son histoire colle depuis toujours à celle du cyclisme. Situé en bas du maillot des coureurs, le dossard revêt une importance établie dans le monde du vélo. Ce petit bout de tissu de 185 millimètres sur 165, distribué en 15.000 exemplaires sur le Tour de France, facilite l'identification des coureurs par les commissaires de course, les commentateurs et les spectateurs. Il favorise également le relevé des chronos pour constituer les différents classements. Longtemps accroché à l'aide d'épingles à nourrice, le dossard en matériau rigide se modernise pour adhérer à la maille des maillots. Sur ce Tour, il est au cœur d'une (r)évolution. 

Spécialiste mondial de la "colle intelligente" et partenaire officiel du Tour de France, Bostik a optimisé cette année l'adhérence du carré blanc frappé d'un numéro sur la tenue des cyclistes. "Ça fait un an qu'on travaille avec l'organisateur ASO, les coureurs et notre département R&D (en charge de la Recherche et du Développement, ndlr) pour améliorer les solutions de collage des dossards", confie à LCI Pascal Lessertois, directeur marketing Europe chez Bostik. "C'est un sujet assez compliqué à traiter parce qu'on touche à la performance, à l'intime mais aussi à la superstition des athlètes. On sait que notre dossard colle et se décolle de façon optimale. Maintenant, il nous faut rassurer les coureurs qui travaillent encore avec des épingles."

Une colle développée avec les coureurs

Pour mettre au point cet équipement répondant aux exigences de la course - comprenez la résistance au vent, à la pluie et à la transpiration -, les ingénieurs de l'entité Bostik ont élaboré une nouvelle colle smart adhesive (intelligente, ndlr) offrant un meilleur maintien sur le tissu et la maille. "On a recensé les besoins et les réclamations des coureurs", explique-t-il. "Lorsqu'il faisait chaud, le dossard pouvait se décoller. Quand il pleuvait, le dossard avait tendance à se stresser, les bords pouvaient se contracter. On a changé la formulation, en baissant en grammage, pour qu'il tienne pendant l'étape et soit plus facile à retirer en fin de journée. On a fait des tests d'étirements, de déchirements, de résistance à la chaleur et à la transpiration."

Pour ce faire, les scientifiques ont travaillé en collaboration avec les équipes cyclistes et les coureurs. Dans ce cadre, des liens étroits ont été noués avec A2GR La Mondiale. "Les coureurs de l'équipe première en réserve nous ont remonté beaucoup d'informations. En labo, on a retravaillé le sujet et on l'a testé sur le Dauphiné en juin. On va vu que les résultats étaient très probants. AG2R est un point de contact, on a un rapport particulier. Dès qu'on a besoin d'informations de course, ils sont là pour nous alimenter", ajoute-t-il. "Toutes les équipes globalement sont satisfaites. Le produit peut toujours être amélioré, on est toujours à l'écoute mais il y a eu une amélioration entre ce qu'on a pu faire l'année dernière et cette année."

Une customisation des vélos à l'étude

Outre l'évolution de sa colle sans solvant, Bostik explore d'autres pistes d'améliorations. "On travaille sur l'idée d'avoir des dossards aux bords arrondis, et non pas en angles droits, pour éviter un micro-décollage", affirme Pascal Lessertois, qui envisage d'étendre le dispositif. "On fournit tous les éléments de colle dans le cadre du Tour. On parle des dossards mais on est aussi présent sur la potence des vélos. Les coureurs ont un sticker (un autocollant, ndlr) avec tous les points clés des étapes. On sait que leur vélo, c'est leur cadre de vie. L'idée, c'est d'accompagner les athlètes sur une customisation de leur instrument de travail."

LCI

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