"Il y a des pièges partout" : le tracé du Tour de France 2018 fait déjà trembler le peloton

Yohan ROBLIN, au Palais des Congrès
Publié le 6 juillet 2018 à 16h22
Cette vidéo n'est plus disponible

Source : Sujet JT LCI

CYCLISME - La Grande Boucle débute ce samedi 7 juillet. Lors de la présentation du parcours en octobre dernier, LCI était allé à la rencontre des coureurs, qui emprunteront ce tracé. De Christopher Froome à Bryan Coquard, en passant par Warren Barguil et Romain Bardet, de l'avis de tous, l'édition 2018 du Tour de France sera très exigeante.

Un Tour à rebondissements. En substance, c'est ce qui se dégageait lorsqu'on interrogeait les coureurs après l'officialisation du tracé de la Grande Boucle 2018, dévoilé en octobre dernier au Palais des Congrès à Paris. Cette 105e édition, "longue de 3.329 kilomètres", selon le patron de la course Christian Prudhomme, va offrir un terrain de jeu varié à chaque type de coureurs. "Il y a beaucoup d'inédits, des ascensions courtes et des routes étroites", assure à LCI Romain Bardet, présent sur le podium en 2016 et 2017. Ainsi, il devrait y en avoir pour tout le monde. La première partie de course sera clairement favorable aux sprinteurs tandis que l'enchaînement Alpes-Pyrénées va voir la montée en puissance des grimpeurs, et bien sûr des favoris.

Ces premiers jours sans la montagne, c'est ce qui me fait plus peur
Chris Froome

Ceux qui jouent le général, ou les classements intermédiaires (comprenez le maillot à pois et le maillot vert), devront garder l'œil bien ouvert. Et ce, dès le Grand Départ en Vendée le 7 juillet prochain. "Il y a des pièges partout, juge Warren Barguil, meilleur grimpeur du dernier Tour. La première partie risque de surprendre, ce ne sera pas dix jours tranquille (...) Ce ne sera pas simple de sortir indemne". Et le Morbihannais n'a pas forcément tort quand on regarde le carte.

En effet, les premières étapes dites de plaine pourraient réserver leur lot de surprises dans ce Tour. "On verra qu'en Bretagne, ce n'est pas plat", sourit Barguil, le nouveau visage de l'équipe Fortuneo-Oscaro. En témoigne notamment la 6e étape au départ de Brest avec la double ascension vers Mûr-de-Bretagne. D'ailleurs, Chris Froome, quadruple vainqueur de l'épreuve, sait qu'il va devoir sortir le bleu de chauffe pour éviter une déconvenue. "Ces premiers jours sans la montagne, c'est ce qui me fait plus peur parce que je peux perdre la course", juge-t-il au micro de LCI. Le leader de la Sky rappelle aussi qu'il ne "peut pas la gagner" à ce moment-là. 

LE TOUR / ASO

L'étape-reine ? 65 km de haute montagne

Au fil de leur périple sur les routes de l'Hexagone, les coureurs vont devoir se confronter à d'autres risques. À commencer par les mythiques pavés de Paris-Roubaix lors de la 15e étape au départ d'Arras. Quinze secteurs seront empruntés par le peloton pour un total de 21,7 kilomètres de pavés, un record depuis 25 ans. "C'est toujours un risque", abonde Chris Froome. Pour Romain Bardet, selon les conditions météo, "il peut y avoir de grosses pertes ce jour-là". S'il est probable que les pavés provoquent un écrémage dans le peloton, ils ne devraient toutefois pas permettre de faire la différence entre les principales têtes d'affiche.

Place ensuite aux "étapes montagneuses" dans les Alpes et les Pyrénées. "Elles font peur aux sprinteurs et je pense que ça peut aussi effrayer les autres", déclare à LCI Bryan Coquard, absent de la Grande Boucle l'an dernier. "Ce sera mouvementé", prévient-il pour conclure. Mouvementé, ce le sera en effet. Et pour cause, le peloton va notamment se mesurer à l'étape-reine de ce Tour 2018 : un parcours de 65 kilomètres dans les Pyrénées, entre Bagnères-de-Luchon et Saint-Lary-Soulan, l'étape en ligne la plus courte depuis 30 ans. Celle-ci se clôturera avec l'ascension inédite du col de Portet (16 km à 8,7%), "le nouveau Tourmalet" pour Christian Prudhomme. "Je ne sais pas ce qui peut se passer", estime Chris Froome. Même son de cloche chez Romain Bardet, qui s'attend à un règlement de comptes entre leaders "dès le kilomètre 0". 

Vous l'aurez compris, l'inconnue est de mise. Et l'appréhension du peloton déjà palpable.

MAJ : ce papier avait été publié le 17 octobre 2017 lors de la présentation du Tour 2018


Yohan ROBLIN, au Palais des Congrès

Tout
TF1 Info