Ce dimanche se jouait le match PSG-Lyon de football féminin.À cette occasion, des féministes ont déployé une banderole en soutien aux victimes de violences sexuelles dans le football.Ce lundi, elles condamnent la réaction "violente" de la sécurité du PSG après leur action au Parc des princes.
Un club parisien "manifestement beaucoup plus cool avec les chants homophobes". C'est ce qu'ont dénoncé, ce lundi 2 octobre, un collectif féministes et plusieurs figures du mouvement. En cause, la "riposte violente" de la sécurité du Parc des Princes au déploiement d'une banderole contre les violences sexuelles, ce dimanche soir, lors du match qui a opposé les footballeuses du PSG à celles de Lyon.
Une banderole en soutien à deux joueuses
Alors que se jouait le choc de D1 féminine, les membres des Dégommeuses, un collectif de lutte contre les discriminations dans le sport, ont voulu marquer leur soutien à Jenni Hermoso et Kadidiatou Diani, deux joueuses qui ont récemment dénoncé des agressions sexuelles. Accompagnées de la conseillère municipale écologiste Alice Coffin, elles ont déplié une banderole avec l'inscription "JENNI, KADI, ON VOUS CROIT", comme le montrent plusieurs photos.
[COMMUNIQUE - THREAD] La brutalité subie hier soir au Parc des Princes démontre la chappe de plomb qui pèse sur les violences sexistes et sexuelles dans le foot en France, alors que le #metoo espagnol secoue toute la scène internationale 1/3 https://t.co/0Bu3IjjQwn — ⚽️Les Dégommeuses✊🏾 (@LesDegommeuses) October 2, 2023
Une action qui semble avoir déplu au service de sécurité du club parisien, qui a réagi par une "riposte violente", selon le témoignage d'Alice Coffin sur le réseau social X. Sur la vidéo qui accompagne son message, un agent de sécurité prie l'élue, assise, de l'accompagner vers la sortie, avant de tenter de l'emmener de force face à son refus, sous la vive contestation de l'assistance. L'action était pourtant "pacifique", a assuré Alice Coffin, précisant avoir "remis" la banderole "au service d'ordre quand il a débarqué". "On a souligné que c'était un message féministe, qui dénonçait des agressions", ici le baiser forcé de Luis Rubiales et des faits d'agression sexuelle présumés de l'ancien entraîneur du PSG en 2021, "et que répondre par d’autres agressions était très symbolique".
D'autant que, comme l'a relevé l'écologiste, les chants homophobes scandés dans ce même stade le 24 septembre dernier sont restés pour l'heure sans sanction de la part du club. Du côté des Dégommeuses, le collectif regrette dans un communiqué la "chape de plomb qui pèse sur les violences sexistes et sexuelles dans le foot en France, alors que le #metoo espagnol secoue toute la scène internationale", en référence à la tempête médiatique qui a secoué la Fifa après le baiser forcé du président de la Fédération espagnole de football sur Jenni Hermoso.
Du côté du club parisien, une source précise à l'AFP les raisons de cette réaction, expliquant que le service de sécurité a pour mission d'intervenir dès qu'une banderole qu'il n'a pas contrôlée est déroulée dans le stade. Or, cette banderole-là leur avait été cachée à l'entrée du Parc des Princes. Autre règle qu'ont enfreint Les Dégommeuses : les banderoles ne doivent pas concerner des joueurs autres que ceux présents sur la pelouse.
Néanmoins, la source au sein du PSG reconnait que l'agent de sécurité visible sur les images "a eu une réaction disproportionnée" et son chef a repris le dossier en main quelques minutes plus tard. Dans son témoignage, Alice Coffin a d'ailleurs relevé que "le chef de la sécurité qui est venu calmer ses troupes (...) a reconnu que les modalités d'intervention relevaient d'un dysfonctionnement".